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18 janvier 2019

«On voyait la fierté dans son visage»

La luge sur glace a changé la vie du jeune Tyler Lauzon

Hockey luge Tyler Lauzon

©Photo Joanie Fournier-Lavoie

Tyler Lauzon était très fier de pouvoir enfin patiner avec son frère et sa sœur.

Tyler Lauzon est né il y a presque sept ans avec une maladie dégénérative qui l’empêche aujourd’hui de pratiquer de nombreux sports. Récemment, il a découvert la luge sur glace et, du coup, a embrassé une véritable passion.

«Un mois après sa naissance, les médecins de Montréal nous ont dit que Tyler était probablement atteint d’une maladie dégénérative et qu’il pourrait ne jamais marcher», a expliqué la mère du jeune garçon, Joanie Fournier-Lavoie. 

Malgré de nombreux tests et même s’ils pouvaient constater son problème, les médecins n’ont jamais été en mesure de mettre un nom à sa maladie. 

«La seule chose qu’ils savent, c’est qu’un contact entre son cerveau et ses jambes ne se fait pas bien, a relaté Mme Fournier-Lavoie. Ce sont ses nerfs qui sont affectés et ça fait en sorte que son pied gauche et sa jambe droite ne peuvent pas se lever.» 

Tyler a subi plusieurs opérations pour tenter de rectifier le problème comme la section du talon d’Achille et la greffe de tendons. «Les opérations n’ont jamais fonctionné parce que ses nerfs sont affectés. De plus, ils n’étaient pas assez forts pour accepter les greffes», a indiqué sa mère. 

Récemment les médecins ont proposé une nouvelle opération dans laquelle ils utiliseraient les nerfs de ses orteils. «Ils nous ont avertis que Tyler perdrait l’utilisation de ses orteils, alors on a décidé de ne pas procéder», a-t-elle ajouté. 

Tyler Lauzon hockey luge

©Photo Joanie Fournier-Lavoie

Difficile de faire du sport 

Heureusement pour Tyler, sa condition s’est révélée non dégénérative. Depuis plusieurs années, son état demeure stable. À part le fait qu’il affiche une démarche particulière, Tyler ressemble à un jeune garçon comme tous les autres. À quelques détails près. 

«Quand il avait quatre ans, Tyler a voulu jouer au soccer, a raconté Joanie Fournier-Lavoie. On ne l’empêchera jamais d’essayer des choses, donc on l’a encouragé. C’est lui qui a constaté que c’était trop difficile.» 

Il s’est rendu compte du même problème en tentant de faire du patin lorsque son frère et sa sœur ont commencé à s’y intéresser. À nouveau, il a dû admettre que c’était trop difficile pour lui. 

Le garçon a cependant réussi à faire du vélo. «C’est un gros effort et les côtes sont impossibles à monter, mais au moins, il est capable de pédaler comme ses amis», a mentionné sa mère. 

Arrive la luge 

«Quand il a vu qu’il ne pouvait pas patiner, ç’a été dur pour lui parce qu’il avait toujours l’impression de ne rien pouvoir faire, que tout ce qu’il essayait finissait en échec, a souligné Joanie Fournier-Lavoie. C’est là que j’ai commencé à examiner des activités qu’il serait en mesure de faire.» 

Elle a donc tenté de l’inscrire à des cours de guitare, mais lorsqu’elle a fait ses démarches, tous les cours étaient déjà complets. 

«Quelqu’un m’avait aussi parlé de François Alain, qui organise du hockey luge, mais les matchs sont le mardi soir et c’est trop tard pour Tyler», a-t-elle indiqué. Elle a quand même contacté l’espoir paralympique via Facebook pour lui parler de la situation de Tyler. «Je lui ai parlé le samedi. Le lundi suivant, il venait nous voir à Palmarolle pour essayer la luge sur glace», a affirmé Mme Fournier-Lavoie. 

Hockey luge

©Photo Joanie Fournier-Lavoie

Tyler a pu patiner avec les hockeyeurs de la ligue organisée par l’espoir paralympique François Alain.

Coup de foudre 

François Alain pratique la luge sur glace depuis plusieurs années. Il possède de nombreuses luges et organise des matchs amicaux entre ce qu’il surnomme les bipèdes et les personnes à mobilité réduite. «J’ai surtout des luges pour adulte, mais ça adonne que depuis peu, j’ai une luge junior qui traîne chez moi. Quand la mère de Tyler m’a contacté, j’ai tout de suite pensé que cette luge pourrait lui convenir», a raconté l’espoir paralympique. 

«Ça faisait vraiment longtemps que je n’avais pas vu mon gars avec les yeux aussi brillants, a assuré Joanie Fournier-Lavoie. On voyait la fierté dans son visage parce qu’il venait de trouver une activité qu’il aimait et qu’il était capable de pratiquer sans limites.» 

François Alain a donc proposé à la famille de Tyler de lui prêter sa luge junior puisque ce genre d’équipement coûte assez cher. Étant donné la faiblesse de ses jambes, le haut du corps de Tyler est beaucoup plus fort, ce qui l’a aidé tout de suite à pratiquer la luge sur glace. «Maintenant ,c’est lui qui vient nous voir le matin pour savoir si on peut aller patiner», a lancé sa mère. 

Belle acceptation sociale 

Les gens qui vivent avec des différences physiques peuvent parfois éprouver des difficultés sur le plan social. Dans le cas de Tyler, la réponse du public, de ses amis et de ses proches a été très positive lorsqu’il est arrivé à l’aréna avec sa luge. 

«La première fois, c’est sûr que les gens le regardaient un peu bizarrement, mais les enfants étaient tous curieux et trouvaient ça vraiment cool, a relaté Joanie Fournier-Lavoie. On est allé patiner dans quelques arénas et la réponse des gens est toujours aussi belle.» 

La mère de Tyler relate qu’ils sont récemment allés à Sainte-Germaine-Boulé et que les gens qui jouaient au hockey là-bas lui lançaient même la rondelle pour qu’il joue avec eux. «Je ne m’attendais vraiment pas à ce genre de réponse, on sait comment les enfants peuvent être méchants, des fois, mais j’ai été agréablement surprise», a-t-elle affirmé.

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