02 octobre 2019

Dominic Chamberland - dchamberland@lexismedia.ca

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©Photo Le Citoyen - Dominic Chamberland

La traditionnelle photo de famille des candidats/candidates qui participaient au débat: Daniel Simon, du Parti marijuana, Jacline Rouleau, du NPD, Sylvie Bérubé, du Bloc québécois, Isabelle Bergeron, du Parti libéral, et Martin Ferron, du Parti conservateur.

En langage de sport, les attaques ont été peu nombreuses alors que le jeu défensif – et même la «trappe» – étaient à l’honneur au débat des candidats/candidates d’Abitibi – Baie James – Nunavik – Eeyou à l’élection fédérale, organisé par la Chambre de commerce de Val-d’Or mardi soir devant une salle comble d’environ 150 personnes au Pavillon des Premiers Peuples de l’UQAT.

Des recrues en politique pour la plupart, les candidats ne semblaient pas bien connaître certains enjeux, étaient visiblement nerveux et n’ont pas toujours su bien répondre aux questions du public, ce qui peut se comprendre puisqu’il s’agissait pour eux et elles d’une première expérience du genre. Tant bien que mal mais avec conviction, ils ont défendu les positions de leur parti respectif et, à cet égard, Martin Ferron, du Parti conservateur, a paru le plus à l’aise, probablement en vertu de son vécu en politique municipale comme maire de Malartic.

M. Ferron et Sylvie Bérubé, du Bloc québécois, ont lancé l’une des rares attaques directes, dirigée vers Isabelle Bergeron, candidate libérale et donc représentante du gouvernement sortant de Justin Trudeau, au sujet des producteurs agricoles, notamment sur la gestion de l’offre dans les accords commerciaux avec les États-Unis.

«Ottawa a abandonné nos producteurs de porcs», a lâché Mme Bérubé. «Ça représentera des pertes de 40 000 $ par année en moyenne pour les producteurs après sept ans de compensations; donner ainsi nos ressources aux autres, c’est inacceptable», a renchéri M. Ferron en affirmant aussi que le gouvernement libéral avait abandonné l’industrie forestière et du même coup fait mal à des usines de la région.

Mme Bergeron a quant à elle fait valoir que le gouvernement Trudeau avait rempli 92% de ses engagements et que la ministre Freeland avait accompli du bon travail dans les circonstances même si «ce n’est pas facile de négocier avec l’administration Trump, a-t-elle signalé. Quand on est au pouvoir, on peut arriver à des résultats et signer des ententes qui nous avantagent.»

Jacline Rouleau, du NPD, a pour sa part soutenu qu’elle «préfère être dans l’opposition et travailler pour les intérêts des gens, des travailleurs et des petites entreprises plutôt que de travailler sous Trudeau».

La route 117

Peu d’enjeux vraiment locaux et engagements précis des candidats seront venus sur le tapis dans ce débat, sauf peut-être l’amélioration de la route Transcanadienne 117. «C’est une préoccupation de Pierre Dufour que je partage. Si je suis élue, je vais déployer tous les efforts et travailler en équipe avec les acteurs clés pour rendre certains tronçons plus sécuritaires et mieux entretenus», s’est engagée Isabelle Bergeron.

«Nous (les conservateurs), on va le régler, le problème de la 117. De Rouyn-Noranda jusqu’aux Laurentides!, a de son côté promis Martin Ferron. Nous allons d’ailleurs faire une annonce à ce sujet jeudi. Si nous sommes élus, on va s’entendre avec Québec et accompagner le provincial là-dedans.»

Pour leur part, Sylvie Bérubé et Jacline Rouleau ont dit miser davantage sur l’ajout de bornes électriques dans la région via des subventions au sujet des transports.

Deux absents et un touriste…

Rappelons que Guillaume Lanouette, du Parti populaire du Canada, et Kiara Cabana-Whiteley, du Parti vert, ont décliné l’invitation de prendre part à ce débat, tandis que Daniel Simon, du Parti marijuana, aurait peut-être mieux fait de rester à la maison, lui qui, au lieu de profiter de son temps de parole pour faire valoir ses idées, a fait figure de simple touriste en passant la soirée à référer les gens à un site web.

Pour ou contre le gazoduc?

En marge du débat, les candidats d’Abitibi – Baie James – Nunavik – Eeyou ont été invités à prendre position sur le projet de gazoduc qui traverserait la région d’ouest en est. En résumé, Jacline Rouleau (NPD) et Sylvie Bérubé (BQ) ne sont pas tellement favorables, Isabelle Bergeron (PLC) dit attendre d’avoir toutes les données en main avant de se positionner, tandis que Martin Ferron (PCC) ne se dit ni pour ni contre pour le moment, lui qui s’en remet aux conclusions des experts et d’un éventuel BAPE.