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08 octobre 2019

Jean-François Vachon - jfvachon@lexismedia.ca

Keven Tremblay écope de 15 mois de prison

Keven Tremblay

©Photo tirée de Facebook

Keven Tremblay, 27 ans, a été reconnu coupable de voies de fait graves pour des gestes commis à la sortie du bar O’69 dans la nuit du 13 au 14 octobre 2017.

Keven Tremblay, 27 ans, reconnu coupable de voies de fait graves à la suite d’une altercation survenue au bar O’69, a été condamné à 15 mois au Palais de justice de Rouyn-Noranda le 8 octobre. 

Les évènements sont survenus lors d’une soirée bien arrosée dans le bar de danseuses de l’avenue Principale dans la nuit du 13 au 14 octobre 2017. 

La victime, déjà un état d’ébriété avancé, se rend à ce bar en compagnie d’amis. Alors qu’elle discute avec des amis, obstruant un passage, Keven Tremblay se lève pour aller fumer. Lorsque l’accusé demande à sa victime de se tasser, cette dernière lui répond de passer plus loin. Une altercation s’ensuit, menant à l’expulsion de sa victime du bar. 

Quelques instants après ce premier évènement, Keven Tremblay sort et croise à nouveau sa victime, qui est devant le bar. Les deux belligérants s’invectivent et se bousculent. L’accusé assènera finalement un coup de poing au visage de sa victime, qui tombe, inconsciente, et se fracasse le crâne sur le trottoir. 

La victime subit une hémorragie crânienne. Elle est transférée à Montréal, où une opération visant à retirer une partie de boîte crânienne doit avoir lieu. Elle passera quelques jours dans le coma pour finalement se réveiller dans l’hôpital montréalais. 

Légitime défense 

L’homme de 27 ans a invoqué la légitime défense pour expliquer son geste. La juge Marie-Claude Bélanger n’a pas retenu cette théorie. «La victime vient de sortir de l’endroit. Il est raisonnable de croire qu’elle attendra ses amis et jasera de l’évènement en attendant un moyen de transport. De plus, l’accusé n’a pas l’attitude de quelqu’un qui ne veut pas de problème. Il sait que sa victime est saoule. Il ne voulait tout simplement pas que sa victime ait le dernier mot. Il a une attitude belliqueuse en disant qu’il peut être là, mais pas sa victime. Il n’a pas l’attitude d’une personne qui ne veut pas de problème», a-t-elle soutenu lors du prononcé du verdict. 

Deux ans de prison demandé 

La procureure de la Couronne, Me Mélanie Gagné, a indiqué qu’elle souhaitait une peine de détention de 24 mois. «Les fourchettes des peines pour des voies de faits graves varient énormément. Dans le cas qui nous concerne, il se situe à l’échelon entre 2 et 3 ans», a-t-elle évoqué en précisant que le fait que l’affaire comportait plusieurs facteurs atténuants et aggravants. 

Elle a notamment spécifié qu’il est un actif pour la société, qu’il a mis fin à sa consommation d’alcool, qu’il bénéficie du support de sa famille, qu’il est un jeune et que le risque de récidive est faible. 

«Parmi les facteurs aggravants, on note que malgré la décision claire lors du verdict, il continue de maintenir sa version de légitime défense, ce qui démontre une faible conscientisation. Il reconnaît les conséquences, mais il est surtout désolé pour lui-même», a soutenu Me Gagné. 

«Monsieur a aussi des antécédents en matière de violence. Ce n’est pas le pire des cas, mais il ne part pas avec une page blanche», a-t-elle ajouté. 

Rappelons que Keven Tremblay a notamment conduit en état d’ébriété. Par la suite, par deux fois, il a conduit durant une interdiction de conduire. Il a aussi plaidé coupable à des accusations de violence conjugale, de méfaits, de possession simple de stupéfiants et de quelques chefs de défaut de se conformer à une ordonnance. 

Me Gagné a aussi révélé que la victime, par le biais d’une déclaration écrite, soutenait être plus craintive de sortir seule et qu’elle ressentait toujours un inconfort lors du port de lunettes. L’homme a aussi perdu quatre mois de salaire en raison de son hospitalisation et de sa réadaptation. 

Il demande de purger sa peine dès maintenant 

Par la voix de son avocat, Me Jean McGuire, Keven Tremblay a demandé à purger sa sentence dès maintenant. «En raison de la médiatisation de l’affaire, il a perdu un bon emploi. Il a néanmoins réussi à se retrouver un autre emploi. Cependant, lorsqu’il a avisé son employeur qu’il pourrait bien recevoir une sentence privative de liberté, on lui a fait savoir que ses services ne seraient plus retenus. Comme avocat, nous ne pouvons assurer notre client que votre décision sera rendue aujourd’hui, mais mon client souhaite à commencer à purger sa peine dès aujourd’hui comme il n’a plus d’emploi et qu’il a annulé son bail», a fait savoir Me McGuire. 

De son côté, l’avocat de la défense a demandé une peine variant entre 6 et 15 mois.

«Dans la jurisprudence, on est capable de trouver des peines à toutes les sauces. On doit individualiser la peine. Dans la trame factuelle, il y a quand même une agressivité importante de la victime. La réplique n’était pas appropriée et doit être sentencée. Il faut tenir compte qu’il y avait des vapeurs d’alcool présentes chez tout le monde» - Me Jean McGuire

Ce dernier est aussi revenu sur les antécédents de son client. «Il a des antécédents de voies de fait, mais un seul en matière conjugale. Cependant, la relation est correcte aujourd’hui et la relation avec celle-ci est redevenue harmonieuse», a-t-il évoqué. 

«On ne fait pas face à un membre de gang de rue. Il a des antécédents, mais ils sont liés à la consommation. Cette consommation a cessé et mon client entend continuer sur cette voie», a ajouté Me McGuire. 

L’avocat de la défense soutient que son client veut rapidement redevenir un actif pour la société. «C’est la fin d’une triste affaire pour tout le monde. Il ne souhaitait pas de malheur à la victime», a-t-il fait valoir. 

Verdict 

La juge Marie-Claude Bélanger a décidé de trancher la poire en deux, alors que la Couronne demandait 24 mois et que la défense souhaitait une peine entre 6 et 12 mois. 

Comme facteur atténuant, elle a retenu le jeune âge de Tremblay, le fait qu’il était un actif pour la société, qu’il avait pris les moyens pour éviter la récidive en stoppant sa consommation ainsi que les valeurs prosociales qu’il prône. 

«Ce n’est pas dans votre personnalité de rechercher la commission d’une infraction. C’est votre impulsivité et la gestion de vos émotions qui vous rendent un individu prompt. Quand ça ne fait pas votre affaire, vous réagissez. Vous vouliez mettre fin à cette situation. Vous avez agi impulsivement en utilisant la violence. Il faut s’assurer que vous ne répétiez pas ce genre de geste» - la juge Marie-Claude Bélanger

Comme facteur aggravant, elle a retenu la faible conscientisation et les antécédents de l’accusé ainsi que les lésions subies par la victime. «Si elles sont été sérieuses, heureusement, elles ne sont pas permanentes», a-t-elle mentionné. 

Elle a opté pour une peine de 15 mois assortie d’une probation de 24 mois avec les conditions usuelles tout en recommandant à l’accusé de suivre une thérapie pour mieux gérer ses émotions et sa colère. «Vous êtes un actif de la société. Vous êtes une personne qui ne devrait pas revenir ici. Votre consommation d’alcool est un facteur. Suivre une thérapie serait de nature à vous aider à mieux contrôler le genre de situation auquel vous avez fait face», a-t-elle soutenu. 

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