Économique
Retour10 octobre 2019
Thierry de Noncourt - tdenoncourt@lexismedia.ca
Les taxis de l’Abitibi en grève
Les chauffeurs de taxi se sentent trahis par la CAQ
©Photo L’Éclat/Le Citoyen – Thierry de Noncourt
Quelque 55 chauffeurs de taxi ont débrayé le 10 octobre en Abitibi.
Les chauffeurs de taxi de l’Abitibi ont débrayé, le jeudi 10 octobre, pour protester contre le projet de loi 17 sur le transport rémunéré de personnes, qui devrait occasionner de lourdes pertes pour les propriétaires de permis de taxis.
Les taxis de Rouyn-Noranda, La Sarre et Amos ont tenu une journée de grève à 90 %, c’est-à-dire que seuls les services pour le centre hospitalier ont été maintenus, tout comme ceux reliés à des contrats, comme le service de courtoisie de certains garages. Pour leur part, les taxis de Val-d’Or ont débrayé à 100 %. En tout, 55 chauffeurs ont pris part au mouvement de protestation. Il y a un seul taxi à Ville-marie et il n’a pas débrayé.
Trahison
Plusieurs chauffeurs de taxi se sentent trahis par la CAQ, étant donné que bon nombre d’entre eux leur avaient accordé leur vote. «Tous ceux avec qui je suis allé faire de la représentation à Amos, La Sarre et Val-d’Or ont voté pour la CAQ. Imaginez-vous le sentiment de trahison», a indiqué Denis Parent, représentant régional de l’Association des taxis des régions du Québec.
Lourdes pertes
Les propriétaires de permis risquent de perdre gros. «On est revenus à la case départ: ils nous offrent la valeur d’acquisition, à terme, mais le terme n’est pas défini», a déploré M. Parent.
Pour plusieurs chauffeurs, la valeur de revente de leur permis représente leur fonds de pension. Un permis à Rouyn-Noranda valait de 30 000 $ à 45 000 $ avant le projet de loi.
La loi 17 a été déposée pour répondre à l’arrivée de multinationales comme Uber ou Lift, qui ne disposent pas de permis de taxi et qui opèrent à travers un modèle d’affaires différent, selon le concept de l’économie de partage, où n’importe qui peut offrir ses services de transport en s’inscrivant auprès de ces entreprises. Toutefois, ces chauffeurs ne disposent pas de permis, ne sont pas soumis aux règles qui régissent l’industrie et n’offrent pas les mêmes couvertures d’assurances.
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