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16 octobre 2019

Comment survivre à la vie dans la rue

Témoignage d’un ex-itinérant

Éric Verrier

©Sophie Rouillard - Le Citoyen Val d'Or - Amos

Éric Verrier est sobre depuis une vingtaine d’années maintenant.

Personne ne pourrait se douter de toutes les épreuves qu’a traversées Éric Verrier. Derrière le sourire du Valdorien de 41 ans se cachent des années difficiles vécues dans la rue et la toxicomanie.

Cela fait maintenant 20 ans qu’Éric Verrier est sobre. Il y a plusieurs années, le Valdorien baignait dans l’alcool et diverses drogues. 

«Quand j’étais âgé dans le début de la vingtaine, j’étais en rupture sociale, se souvient-il. Je consommais tellement d’alcool et de drogues que je ne vivais que pour ça.» 

Cette situation a malheureusement éloigné M. Verrier de ses proches et amis, bien que ceux-ci aient tenté de l’aider au meilleur de leurs capacités. 

«Je dormais chez un ami jusqu’à ce qu’il soit tanné et qu’il me jette dehors, raconte le Valdorien. J’ai fait le tour de tous mes amis comme ça jusqu’à ce qu’il n’y ait plus personne. Pour ce qui est de ma famille, dans l’état que j’étais, elle ne voulait rien savoir de moi. Mais, en même temps, je pense que c’est par amour pour moi que mes proches m’ont laissé de côté.» 

Chercher de l'aide

Finalement, au bout du rouleau et après avoir épuisé le peu de ressources qu’il lui restait, Éric Verrier n’a pas eu d’autres choix que de se tourner vers La Piaule, un organisme communautaire de Val-d’Or qui s’occupe des personnes en situation d’itinérance. 

«On m’avait dit que c’était une bonne place pour aider les gens dans le besoin comme moi, souligne-t-il. Quelqu’un qui est coincé dans la consommation a besoin de se recentrer sur lui-même et d’être épaulé.» 

Le jeune homme sera resté un peu moins d’un an dans les locaux de La Piaule.  

«C’était chez nous, se rappelle avec émotion Éric Verrier. Je me souviendrai toujours que l’on m’a accueilli avec un grand sourire. Même si je n’étais pas bien, on ne m’a jamais jugé. Ils ont tout de suite voulu commencer à m’aider.» 

Au fil des mois, les intervenants de l’organisme l’ont aidé à devenir sobre, à se trouver un logement et à démarrer des démarches pour décrocher un emploi ou retourner aux études. Toutefois, ce parcours a été semé d’embûches et de rechutes. 

«J’ai rechuté quelques fois, admet Éric Verrier. Rechuter c’est humain, se relever c’est divin, comme j’aime dire. Après la dernière rechute, j’ai réalisé que c’était assez, que je devais prendre ma vie en main.» 

Éric Verrier

©Sophie Rouillard - Le Citoyen Val d'Or - Amos

Aujourd’hui âgé de 41 ans, Éric Verrier travaille désormais comme mécanicien.

«Le plus difficile dans un cheminement pour devenir sobre, c’est de changer la façon dont on se perçoit, de reconnaître notre valeur»  - Éric Verrier 

Tendre la main 

Après s’être repris en main, Éric Verrier a rapidement réalisé qu’il était temps pour lui de redonner au suivant. L’un de ses premiers emplois? La Piaule! 

«Je me voyais à travers les usagers, raconte-t-il. Quand j’observais et que je parlais avec ceux qui sont plongés dans l’alcool ou la drogue, je reconnaissais le comportement que j’avais moi-même auparavant.» 

Bien qu’aujourd’hui il ne travaille plus pour La Piaule (le Valdorien a effectué un retour aux études fructueux en 2018, ce qui lui a permis de décrocher un DEP et un emploi comme mécanicien), Éric Verrier tient toujours à aider l’organisme qui l’a véritablement sauvé. Désormais, il siège au sein de conseil d’administration de La Piaule. 

«Je crois que c’est important pour moi de donner au suivant et de les soutenir, confie M. Verrier. Je leur dois beaucoup, alors je veux faire ma part.» 

De plus, grâce à son retour sur le droit chemin, plusieurs de ses amis sont retournés vers lui. Pour ce qui est de sa sobriété, le Valdorien assure qu’il n’a pas rechuté en 20 ans et qu’il a une simple stratégie (mais ô combien efficace!) pour continuer sur ce chemin. 

«J’ai une minuscule bouteille de rhum sur mon bureau d’ordinateur à la maison. Je l’ai depuis des années et je ne l’ai jamais ouverte. Elle me sert simplement à me rappeler qu’une rechute, ça peut arriver n’importe quand, c’est à la portée de la main. C’est à moi de faire le choix de ne pas retomber là-dedans.» 

Commentaires

16 octobre 2019

Sylvie

Wow .tres beau cheminement .continu , ta persévérance va aider beaucoup de monde .

17 octobre 2019

Louise Bouchard

Merci pour ce beau témoignage Éric. Tu peux inspirer plusieurs personnes.

18 octobre 2019

Mélissa Letendre

Félicitations Éric! Tu as fait le bon choix en te choisissant puisque aujourd'hui tu es devenu une inspiration pour plusieurs souffrants. Continue à prendre soin de toi !

19 octobre 2019

Lyne poissant

Bonjour mon amis je te souhaite encore des belle année avec tout ce que ta traversée bravo et lâche surtout pas de ton amie lyne

23 octobre 2019

Melissa

Bravo et merci pour votre témoignage rempli d'espoir ! Ya de quoi être fier ! Merci pour votre implication également !

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