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18 octobre 2019

Urgent besoin de pharmaciens au CISSS-AT

L’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec est de passage dans la région

Pharmacien

©Gracieuseté - APES

On estime au Québec que 280 postes de pharmaciens pour des établissements de santé sont vacants.

Une grande pénurie de pharmaciens sévit depuis 15 ans au sein des établissements de santé dans la province. L’Abitibi-Témiscamingue ne fait pas exception, alors que 9 des 26 postes pour ce domaine sont toujours vacants au sein de son Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS). 

Plusieurs facteurs expliquent la difficulté qu’ont les établissements de santé du Québec à recruter de nouveaux pharmaciens. 

«Ce n’est pas un métier suffisamment connu, estime François Paradis, président de l’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (APES). Il y a tout un travail de promotion qui doit être fait par le gouvernement, mais aussi par nous, l’APES, et tous ceux que ça touche.» 

En ce moment, au Québec, environ 400 étudiants graduent chaque année pour devenir pharmaciens. De 2014 à 2018, seulement 65 finissants en tout ont choisi de poursuivre leurs études pour travailler comme pharmacien dans un établissement de santé. 

«Être pharmacien dans une pharmacie de quartier et dans un hôpital, ce sont deux univers complètement différents, assure Linda Vaillant, pharmacienne et directrice générale de l’APES. Ça nécessite d’autres études pour se spécialiser. Ce n’est pas l’idée de devoir rester encore plus longtemps à l’école qui freine les élèves de devenir un pharmacien pour le système public, mais les conditions.» 

«En tant que tel, il n’y a pas de pénurie de pharmaciens, c’est vraiment la spécialité qui est demandée pour les établissements de santé qui est en pénurie», ajoute M. Paradis. 

Au total, pour toute la province, on estime que 280 postes de pharmaciens pour des établissements de santé sont vacants. 

Privé contre public 

Comme pour bien des métiers reliés à la santé, l’APES doit se battre entre le privé et le système public. Du point de vue du salaire, par exemple, une énorme différence a longtemps existé entre la rémunération de la profession de pharmacien dans une pharmacie de quartier (comme Jean Coutu ou Uniprix, par exemple) et celle de pharmacien dans un hôpital.  

«Depuis 2012, nous avons réussi à faire rapetisser l’écart qui existait entre ces deux réalités, raconte Linda Vaillant. Nous devons continuer d’offrir un salaire concurrentiel, car sinon, les futurs diplômés ne voudront pas aller travailler dans les hôpitaux.» 

«Après quelques années, environ en 2017, les finissants ont repris l’envie d’aller travailler pour le système public, car ils ont su que le salaire a remonté», ajoute Mme Vaillant. 

Depuis quelques années, le gouvernement provincial a d’ailleurs mis sur place un programme permettant d’offrir un salaire aux diplômés qui choisissent d’aller travailler en région et d’y rester minimum 3 ans. En Abitibi-Témiscamingue, ce programme a permis jusqu’à maintenant d’avoir 6 nouveaux travailleurs. Malheureusement, le gouvernement prévoit changer la donne. 

«Le gouvernement veut qu’il n’y ait pas plus d’une personne à la fois dans une région qui puisse profiter de ce programme, soupire Mme Vaillant. Ça n’a aucun sens : on voit les retombées positives. Ça ne devrait pas changer.» 

De plus, les horaires sont bien différents pour ces deux métiers qui semblent identiques en apparence. 

«À 17h, dans une pharmacie de quartier, la journée est finie pour le pharmacien. Par contre, dans les hôpitaux, il y a des gardes de soir et de nuit. C’est certain que ça peut freiner certaines personnes», admet François Paradis. 

François Paradis, Linda Vaillant

©Sophie Rouillard - Le Citoyen Val d'Or - Amos

François Paradis, président de l’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (APES) et Linda Vaillant, pharmacienne et directrice générale de l’APES.

Un métier unique 

Dans les hôpitaux, la contribution du pharmacien permet d’optimiser l’usage des médicaments et l’atteinte de résultats pharmacothérapeutiques. 

«Une fois que le médecin décide de prescrire, par exemple, des antibiotiques, c’est au pharmacien de vérifier que tout concorde avec le dossier du patient, donc que ce médicament n’entrera pas en problèmes avec d’autres choses prescrites, explique François Paradis. C’est un rôle très important notamment en oncologie, en CHSLD ou encore pour la salle d’urgence.» 

Pour François Paradis et Linda Vaillant, le métier de pharmacien dit spécialisé gagnerait énormément à être connu oui des futurs finissants dans ce domaine, mais aussi du public. Ce qui est certain c’est que pour eux, il s’agit du métier le plus merveilleux.  

«Être pharmacien dans un établissement de santé, c’est unique, assure M. Paradis. Il n’y a pas de routine, chaque journée est différente.» 

«Ça permet d’être très polyvalent. De plus, c’est très stimulant et ça permet de rencontrer des personnes de tous les milieux avec des vécus tous très différents», ajoute Linda Vaillant.  

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