12 novembre 2019
Thierry de Noncourt - tdenoncourt@lexismedia.ca
Même avec la construction de 32 nouvelles tours, la région ne sera pas prête pour la 5G
Le retard sera reconduit

©Photo L’Éclat/Le Citoyen – Archives
La région risque de retomber en retard technologique après le déploiement des 32 nouvelles tours de télécommunication du projet Mobile A-T.
Le projet du GIRAT, qui prévoit, avec projet Mobile A-T, la construction de 32 nouveaux sites cellulaires au coût de 15,4 M $ ne permettra malheureusement pas d’offrir une desserte 5G lorsque la nouvelle technologie sera mise en place au pays.
Le projet du GIRAT vise à desservir l’Abitibi-Témiscamingue ainsi qu’une partie de la Réserve faunique de La Vérendrye, dans l’optique de permettre profiter de la croissance que représente la transformation numérique de l’économie. Les milieux ruraux sont particulièrement ciblés par ce projet.
La future 5G promet de réduire considérablement le délai de latence, soit la ou les secondes entre une commande et la réponse lors d’une communication entre un terminal et un serveur. Lorsque l’on entre une adresse dans son fureteur, on constate ce délai. La nouvelle technologie devrait éliminer ce délai et permettra d’automatiser ou de contrôler à distance une foule d’opérations, sur une ferme par exemple.
Automatisation de certaines opérations
En effet, selon une publication de CNN, datée du 2 avril 2019, la 5G permettrait d’effectuer une foule de tâches agricoles sans interventions humaines, comme l’ensemencement ou la récolte. La 5G rendrait ces opérations plus précises et efficaces. Avec la crise de la main-d’œuvre qui sévit en Abitibi-Témiscamingue, l’automatisation de certaines tâches pourrait être une option dans le futur. Bien sûr, on ne remplacera pas l’expertise humaine, mais la technologie pourrait certainement assister les agriculteurs.
Pascal Rheault, président de la Fédération régionale de l’UPA d’Abitibi-Témiscamingue, se réjouit que la couverture cellulaire s’élargisse, mais estime que si elle ne rend pas la 5G disponible partout, ça risque de ne pas servir à grand-chose.
«Quand on va au bout des champs, derrière les petites collines, le signal actuel ne se rend pas. Si on veut se développer comme région, il faut avoir accès à la technologie», a-t-il fait valoir.
500 mètres maximum
L’ennui, en effet, avec la 5G, c’est que le signal parcourt beaucoup moins de distance que le signal LTE 4G. Là où ce dernier peut franchir jusqu’à 30 km, celui de la 5G ne dépasse pas les 500 mètres.
«J’ai assisté à une présentation sur la 5G. Pour une ville comme Québec, on parle de mettre des antennes relais sur les poteaux de lampadaires. Le projet Mobile A-T permettra le déploiement de la 5G, mais dans les zones urbaines seulement. Si on pense au Témiscamingue, aux petites communautés, c’est impensable. Par contre, ce sera du LTE Advance, soit la nouvelle technologie LTE», a expliqué Marc Buteau, directeur général du GIRAT.
95 % de la population
Le projet Mobile A-T devrait permettre de desservir 95 % de la population de la région, 770 km de route additionnels, donc 15 750 habitants de plus, soit 70 % de ceux qui ne sont pas desservis actuellement. De quatre à six tours devraient être construites en 2020. Sur le total de 32 relais, 17 seront de type «macros», soit des tours de 300 pieds, et 15 seront de type «mésos», soit des antennes qui seront ajoutées à des infrastructures existantes.

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La 5G est la cinquième génération des standards en téléphonie cellulaire.
Qu’est que la 5G?
La 5G est la cinquième génération des standards en téléphonie cellulaire. Elle permettrait d’accélérer de manière importante la vitesse de communication sur le réseau à plusieurs gigabits secondes. Pour résumer, disons que la 1G permettait de placer des appels, la 2G d’y ajouter des textos, la 3G de transférer des images, la 4G d’accéder à Internet à partir de son téléphone portable et la 5G permettra aux objets connectés de communiquer en plus d’augmenter les capacités de transferts de données.
La 5G utiliserait les mêmes fréquences que la 3G et la 4G et ne serait donc pas nocive pour la santé, selon des études. Ainsi, la 5G transportera moins d’énergie que l’onde électromagnétique que l’on appelle la lumière.
Le signal de 26 GHz au lieu des 3,5 GHz actuels sera toutefois de plus courte portée et plus sensible aux obstacles, ce qui obligera la multiplication des relais. Voilà l’enjeu en région, étant donné qu’avec les longues distances à parcourir pour les ondes, la 5G risque que de n’être disponible qu’en milieu plus fortement peuplé, comme les centres urbains. Les milieux ruraux risquent donc d’être encore privés de la nouvelle technologie.
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