15 novembre 2019

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©Photo Corporation aurifère Monarques

Depuis 2011, les investissements dans le secteur de l’exploration minière sont de moins en moins faciles à obtenir, surtout pour les sociétés juniors. Celles qui se concentrent sur l’or réussissent à s’en sortir mieux.

De nombreux changements ont eu lieu au cours des dernières années en ce qui touche les investissements dans le secteur minier. Alors que les placements publics composaient 61 % du financement dans le secteur minier en 2012, ce type de financement ne comptait plus que pour 24% du lot en 2018. 

«Plusieurs investisseurs se sont tournés vers d’autres types de marchés comme ceux du cannabis et des bitcoins. Cela rend la recherche de financement plus difficile, surtout pour les sociétés juniors d’exploration», a signalé Bruno Kaiser, directeur général chez Desjardins Marché des capitaux, lors du congrès Xplor de l’Association de l’exploration minière du Québec. 

Ainsi, selon des données provenant de Ressources naturelles Canada et mises de l’avant par l’Association canadienne des prospecteurs et des entrepreneurs (PDAC), les dépenses liées à l’exploration minière au Canada sont passées de 4,227 milliards $ en 2011 à 2,360 milliards $ en 2018. 

Le Québec reste l’un des endroits au Canada où les investissements dans le secteur de l’exploration minière sont les plus élevés, bien qu’il y ait eu, là aussi, une diminution. En 2011, 834 M $ avait ainsi été investis au Québec pour l’exploration, alors que pour 2018, on parle plutôt de 623 M $. 

Déclin du nombre de sociétés 

Selon le rapport de la PDAC, le nombre de compagnies actives opérant dans le secteur minier canadien a diminué depuis 2011 et ce déclin s’est poursuivi en 2018. Pas moins de 17 entreprises ont ainsi été éliminées en 2018. Certaines ont cessé leurs activités, mais la majorité ont été avalées par d’autres sociétés minières. 

La PDAC signale toutefois une augmentation des réinvestissements par les compagnies minières senior dans les sociétés juniors d’exploration. Cependant, ce phénomène ne permet pas de combler entièrement la perte du financement public chez les juniors. 

Financement des juniors 

Les sociétés juniors d’exploration vont principalement obtenir des fonds par le biais de placements privés. Ce type de financement provient de la vente d’actions à la bourse. Selon les données fournies par Oreninc et publiées dans le rapport du PDAC, le nombre de transactions minières à la Bourse de Toronto a effectivement diminué entre 2001 et 2018, passant de 1555 à 968. 

Même s’il est plus difficile pour les sociétés juniors d’exploration d’obtenir du financement, celles qui traquent l’or s’en sortent mieux. Ainsi, 42,9 % des juniors qui se spécialisent dans la recherche d’or réussissent à obtenir du financement en recevant des liquidités en échange de promesses de repayer les prêts au commencement de la vente du minerai. 

Cela semble indiquer que les investisseurs ont une grande confiance dans le marché de l’or en ce moment. En date du 5 novembre, l’once d’or se transigeait à 1555,47 $ US. Il s’agit de la plus haute valeur depuis août 2011, où l’once d’or valait 1767 $ US. 

Investir au Canada 

Le Canada demeure cependant un des deux pays (avec l’Australie) où les investissements dans le secteur minier sont les plus importants. Le Canada reste un endroit privilégié pour plusieurs raisons, dont les crédits d’impôt mis en place pour attirer les investisseurs. Les programmes de développement gouvernementaux comme le Plan Nord sont aussi des leviers plus qu’intéressants pour les investisseurs dans le secteur minier.