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27 novembre 2019

Dominic Chamberland - dchamberland@lexismedia.ca

Six ans de prison pour un acte d’inceste

La plaignante: «J’ai toujours su qu’il y aurait une autre victime, mais je n’aurais jamais cru que ce serait moi»

Justice

©Photo - Archives

Dossier à la fois émotif et troublant, mardi, dans la salle 1.52 du palais de justice de Val-d’Or.

Un homme de Lac-Simon a écopé d’une peine de six ans de prison qui sera suivie d’une surveillance de cinq ans, après s’être reconnu coupable d’avoir posé un acte d’inceste contre sa fille au cours de l’automne 2018. Cette sentence entérinée par la juge Renée Lemoine découle d’une suggestion commune soumise au tribunal par la procureure de la Couronne, Me Tania Bélanger, et l’avocate de la défense, Me Érika Marier, à la suite d’une entente négociée entre les deux parties.

Selon le récit des faits présenté à la cour, l’individu (dont on ne peut dévoiler l’identité afin de protéger l’anonymat de la victime) s’est introduit dans la chambre de sa fille vers 3h du matin pour avoir une relation sexuelle complète avec elle, alors que celle-ci était intoxiquée. «La victime pensait qu’elle rêvait en voyant son père sur elle, avant de réaliser ce qui était arrivé le lendemain, alors qu’elle a dû passer des tests à l’hôpital à cause de douleurs, a relaté Me Bélanger. La victime a aussi constaté qu’il lui manquait le double de sa clé de chambre (qu’elle avait barrée la veille avant de se coucher)», a ajouté la procureure du ministère public.

Toujours selon le récit des faits reconnus par l’accusé, celui-ci s’est rapidement rendu aux policiers pour avouer qu’il venait de commettre une erreur en attouchant sa fille et qu’il voulait retourner en prison à cause de ses problèmes de pulsions sexuelles. «C’était sa quatrième infraction en semblable matière et il se trouvait en liberté conditionnelle à ce moment-là, a indiqué Me Bélanger. Selon les différents rapports, ses victimes étaient vulnérables. Monsieur était intoxiqué lors de ses trois premiers crimes, mais il était sobre dans ce cas-ci», a-t-elle précisé.

Des conséquences

On sentait beaucoup d’émotion dans la salle durant l’audience, qui se déroulait en présence de la victime et de quelques proches. Me Tania Bélanger a notamment fait remarquer que cette affaire a eu «de gros impacts physiques et psychologiques» pour la plaignante, laquelle a dû rater des journées de travail et a encore de la difficulté à dormir à cause de cette histoire. «Elle m’a dit: J’ai toujours su qu’il y aurait une autre victime, mais je n’aurais jamais cru que ce serait moi», a relaté la procureure en citant la plaignante.

Pour sa part, Me Érika Marier a fait valoir que la peine proposée était basée sur la jurisprudence et que son client avait offert une bonne collaboration durant la confection des rapports pré-sentenciel, sexologique, psychiatrique et Gladue (qui vise à bien connaître le vécu d’un accusé en lien avec ses origines autochtones). «Il a pris connaissance de ces rapports, il est d’accord avec la peine suggérée et il l’accepte. L’un des rapports dit également qu’il ressent des remords sincères», a signalé Me Marier.

«Mes excuses à la victime. Je sais que je lui ai fait mal», a déclaré l’accusé, en pleurs, lorsque la juge Lemoine lui a demandé s’il avait quelque chose à dire.

Risque de récidive

En entérinant la peine suggérée, «qui n’est pas déraisonnable ni contraire à l’intérêt public», la juge Lemoine a relevé que l’inceste constitue «un crime très sérieux non seulement contre la victime mais aussi envers la société», ajoutant que ce type de comportement est inacceptable, d’autant plus que la victime se fait agresser par la personne qui doit en principe la protéger.

«Ce crime fait des victimes collatérales, puisque toute la famille subit les impacts des gestes commis, a signifié la juge Lemoine. J’espère que la victime peut bénéficier d’un bon support psychologique pour traverser cette épreuve avec le soutien dont elle a besoin», a-t-elle poursuivi en soulignant que les rapports d’évaluation font ressortir un risque de récidive chez l’accusé, qui a été déclaré délinquant à contrôler par le tribunal.

La juge Lemoine a du même coup recommandé que l’homme, dont le nom sera inscrit au registre des délinquants sexuels à perpétuité, puisse bénéficier de la thérapie pour délinquants sexuels offerte au pénitencier fédéral de La Macaza, dans les Laurentides. «Ce serait dans votre intérêt et celui de la société», lui a-t-elle mentionné.

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