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11 décembre 2019

La Chambre Marlène-Lessard voit le jour à l’Hôpital de Val-d’Or

Une première chambre de fin de vie grâce à une infirmière partie trop tôt

Marlène Lessard

©Gracieuseté

Marlène Lessard, à qui l’on doit la première chambre pour les patients en fin de vie à l’Hôpital de Val-d’Or, est décédée le 28 novembre dernier, à l’âge de 53 ans.

Le travail acharné pendant près de deux ans de Marlène Lessard, une infirmière en psychiatrie, aura permis cet automne la création d’une toute première chambre réservée aux patients en fin de vie à l’Hôpital de Val-d’Or.

Cette chambre a été imaginée par la Valdorienne (décédée le 28 novembre dernier) il y a deux ans. «Marlène n’en revenait pas qu’il n’y ait pas de chambres réservées aux familles dont un proche est en fin de vie, explique son conjoint Jacques Roussel. L’idée de devoir partager une chambre avec un autre patient et sa famille lorsqu’on accompagne quelqu’un dans ses derniers moments la consternait.» 

Rapidement, Marlène Lessard a monté un projet de A à Z pour aménager une chambre réservée à cette catégorie d’usagers au quatrième étage. Malheureusement, pendant qu’elle cognait à plusieurs portes pour amasser des commanditaires et présenter son rêve, l’infirmière se battait elle-même contre la maladie… «Elle a tout d’abord eu un cancer du duodénum, précise Jacques Roussel. Elle a subi une opération en 2017 qui l’a guérie. Quelques mois plus tard, nous apprenions qu’elle était atteinte d’un deuxième cancer, cette fois au foie.» 

Ce n’était toutefois pas une raison suffisante pour que Marlène Lessard baisse les bras. Tout en recevant des soins pour son cancer, elle poursuivait son projet de créer cette chambre. «C’était une vraie combattante», souligne son conjoint. 

Une femme de coeur 

Ainsi, grâce à plusieurs commandites (notamment un don de 3000 $ de Mine Canadian Malartic et 1000 $ du bureau du ministre Pierre Dufour), la première chambre de fin de vie voyait le jour à Val-d’Or cet automne. Au total, la valeur de la chambre et de ses installations grimpe à près de 10 000 $. «Elle voulait vraiment que ce soit chaleureux et paisible pour les familles, souligne son fils, Philippe-Olivier Roussel. Elle a tout choisi: la couleur des murs, la décoration ou encore les meubles. Ma mère voulait simplement donner du répit aux familles qui vivent des moments difficiles.» 

On compte trois fauteuils qui peuvent servir de lits aux proches de la personne malade, un réfrigérateur, un micro-ondes ou encore une cafetière pour accommoder les familles. Malheureusement, au fil des mois, la santé de Marlène Lessard s’est dégradée. «C’était une femme au grand cœur, signale Jacques Roussel. Elle n’arrêtait jamais d’aider les autres, et ce, peu importe comment elle se sentait. Qu’elle soit très malade ou non, Marlène adorait pouvoir aider son prochain.» 

La première occupante 

Jamais la famille n’aurait cru toutefois que ce serait Mme Lessard elle-même qui occuperait la chambre en premier. «Sa santé ne nous permettant plus de la garder à la maison, Marlène a été amenée à l’hôpital le 25 novembre, raconte Jacques Roussel. La semaine d’avant, on nous annonçait que la chambre de fin de vie venait enfin d’être concrétisée, alors elle a pu être la toute première personne à l’utiliser. Pour nous, c’était très symbolique.» 

Le CISSS-AT leur réservait une dernière surprise, soit que la chambre porterait son nom et qu’une plaque commémorative serait installée devant la chambre. «Ça n’a jamais été son but que la chambre porte son nom, alors évidemment, nous étions vraiment contents et touchés de l’apprendre, confie Philippe-Olivier Roussel. Ma mère ne cherchait jamais à être sous les projecteurs. Elle a fait toutes ses démarches dans le seul but de pouvoir aider toutes les personnes qui en auront besoin.» 

Jacques Roussel, Philippe-Olivier Roussel

©Sophie Rouillard - Le Citoyen Val d'Or - Amos

Le conjoint et le fils de Marlène Lessard, Jacques Roussel et Philippe-Olivier Roussel.

«Marlène a passé sa vie à aider les autres. Elle était aimée de tous»  - Jacques Roussel   

Émue et fière 

Marlène Lessard aura pu visiter la chambre qui porte son nom avant que son état ne se dégrade trop et qu’elle ne quitte les siens. «Elle était émue, mais aussi très fière du résultat, se souvient Jacques Roussel. Nous sommes contents que son projet se soit concrétisé avant son départ.» 

Ce qui est certain, c’est que cette infirmière au grand cœur laissera véritablement sa marque au sein du CISSS-AT. «Dans 20 ans, je pourrai revenir voir la chambre avec mon fils et nous pourrons dire aux infirmières: nous, Marlène Lessard, on l’a connue. C’était une femme extraordinaire qui s’est battue jusqu’à la fin», conclut son conjoint. 

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