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23 décembre 2019

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

Nemaska Lithium demande la protection contre ses créanciers

Le promoteur du projet de lithium Whabouchi n’est toujours pas parvenu à assainir ses finances

Nemaska_Lithium_concentrateur

©Nemaska Lithium - Le Citoyen Val d'Or - Amos

Le site de la mine Whabouchi et l’usine électrochimique de Shawinigan seront placés en maintenance pour une durée indéterminée.

À quelques jours de Noël, le personnel de Nemaska Lithium a appris une bien mauvaise nouvelle. Après avoir tenté sans succès d’assainir ses finances, puis avoir suspendu les opérations au projet de lithium Whabouchi, en Jamésie, la société montréalaise a annoncé qu’elle allait se place sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC).

«Après un examen attentif de toutes les solutions de rechange possibles à l’issue de consultations approfondies avec ses conseillers juridiques et financiers, le conseil d’administration, sur la recommandation de son comité spécial, a déterminé qu’il était dans l’intérêt véritable de notre société et de toutes ses parties prenantes de déposer une demande de protection contre nos créanciers en vertu de la LACC», a fait savoir Nemaska Lithium, dans la matinée du lundi 23 décembre.

Suivant l’approbation de la demande par la Cour supérieure du Québec, la société obtiendra la protection nécessaire afin de poursuivre son examen stratégique. Les options à l’étude comprennent la vente d’actifs, la création d’une coentreprise, la sollicitation d’investisseurs pour obtenir du financement supplémentaire ou une combinaison de tout cela.

Hausse de coûts de 375 M $

L’année 2019 aura été une véritable traversée du désert pour Nemaska Lithium. Ainsi, à la mi-février, alors qu’elle avait pourtant bouclé depuis le 8 mai 2018 le 1,1 milliard $ de financement requis, la société a déclaré qu’elle aurait besoin de 375 M $ supplémentaires pour la construction de Whabouchi et de l’usine électrochimique de Shawinigan. Ce nouveau calcul se basait désormais sur des ententes finales et des soumissions reçues plutôt que sur des estimations. La chute des prix du lithium a également entraîné une révision des calculs.

L’annonce a cependant suscité la grogne chez plusieurs actionnaires. Dans certains groupes de discussion miniers spécialisés, certains ont commencé à évoquer un possible recours collectif pour cause de mauvaise gestion. D’autres ont suggéré la démission ou le renvoi du PDG et un remaniement en profondeur du conseil d’administration et de l’équipe de gestion.

Suite de coups durs

Puis, alors que Nemaska Lithium se lançait en quête de nouveaux capitaux, les mauvaises nouvelles n’ont cessé de s’accumuler. Plongée vertigineuse du titre en bourse, mises à pied d’une soixantaine d’employés, réduction de la cadence du développement, fermeture indéterminée du site de Whabouchi et de l’usine de Shawinigan, litiges avec plusieurs créanciers, tout s’est conjugué pour aboutir à la demande de protection en vertu de la LACC.

650 M $ qui tardent à se montrer

Dans l’annonce du 23 décembre, Nemaska Lithium passe cependant sous silence ses négociations avec le conglomérat britannique Pallinghurst qui, plus tôt cette année, avait proposé un financement de 650 M $ en échange de la prise de contrôle de la société. Les deux parties doivent en théorie arriver à un accord d’ici le 31 décembre.

À l’heure actuelle, rappelons que Québec demeure le plus important actionnaire de Nemaska Lithium. Par l’entremise d’Investissement Québec, le gouvernement a injecté 130 M $ dans l’entreprise et son projet de mine de lithium en échange de 13 % des actions.

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