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08 janvier 2020

Lucie Charest - lcharest@medialo.ca

Dans l’intimité des 70 ans de CKVM

Deux doyens ouvrent leur cœur sur la Voix du Témiscamingue

Annie Larivière

©Lucie Charest - Le Citoyen Val d'Or - Amos

Yves Bertrand et Annie Larivière, les doyens de CKVM.

Figurer parmi les dernières radios indépendantes au Québec ayant survécu à toutes les crises ou tentatives de fusion pourrait tenir du prodige après presque trois quarts de siècle. C’est le défi qu’a relevé CKVM, la Voix du Témiscamingue, qui célèbre cette année ses 70 ans.

Une bonne part de cette longévité peut sans l’ombre d’un doute être attribuée à la passion et à la détermination de ses artisans.

Les deux doyens de l’animation, Yves Bertrand, 35 ans de service, et Annie Larivière, 25 ans, ont consacré la majeure partie de leurs émissions du matin et de l’avant-midi à la célébration de cet anniversaire, le 7 janvier. Une rétrospective historique et le lancement du nouvel habillage sonore de la station, durant l’émission d’Yves Bertrand, ont précédé des entretiens avec d’anciens collaborateurs de la radio à l’émission d’Annie Larivière.

La passion des premiers jours

Une chose sautait aux yeux en entrant dans la station de radio, ce 7 janvier: la singulière lumière qui brillait dans les yeux de ces deux animateurs chevronnés à qui personne ne serait avisé de parler de retraite.

«Ce n’est pas toujours évident, à 4h du matin, de déneiger mon auto et m’en venir ici, a avoué Yves Bertrand. Mais quand j’entre dans le studio et que je mets l’interrupteur à ʺOnʺ, je suis très conscient que j’entre dans la vie des Témiscamiens. Peu importe ce qui m’est arrivé, moi, ma job, c’est que ma voix soit enjouée, que les gens le ressentent et, ainsi, qu’ils partent leur journée du bon pied.»

Malgré qu’il ne se destinât pas forcément à l’animation radiophonique, M. Bertrand était un passionné de musique. Quand il a été approché par la radio, il s’était donné un peu de temps pour valider s’il aimait cela, se familiariser avec le studio, avec les ondes. «Je m’étais donné deux semaines, ça a pris 10 minutes, s’est-il remémoré. Je savais que je venais d’entrer dans ma deuxième maison. C’était chez moi, ici.»

«Je m’étais donné deux semaines, ça a pris 10 minutes. Je savais que je venais d’entrer dans ma deuxième maison. C’était chez moi, ici» - Yves Bertrand

Tombée dedans dès le secondaire

Même son de cloche chez Annie Larivière. Son père, Yvon Larivière, et sa mère, Lisette Hurtubise, avaient déjà œuvré à la radio. Sans doute s’agissait-il d’une seconde nature dans la famille, car sans leur aide, Mme Larivière est arrivée à la radio à l’âge de 16 ans à la faveur d’un concours lancé à l’école secondaire. Elle a animé l’émission de fin de semaine pendant plusieurs années, même pendant ses études au cégep.

«C’était tellement passionnant, a-t-elle confié. On faisait tout soi-même: les publicités sur cassette qu’on insérait dans l’appareil, les choix musicaux, les entrevues. Le seul hic était d’avoir une chanson assez longue pour aller au petit coin.»

Après avoir quitté la région pendant une dizaine d’années, Annie Larivière est revenue à CKVM, où elle apprécie chaque jour ce contact direct avec son monde, ce privilège de s’adresser aux gens, d’entrer dans leur vie, où qu’ils se trouvent.

«En n’étant pas affiliés à un autre réseau, nous avons une belle latitude ici qui nous permet de conserver nos couleurs, notre voix. Je compte bien être ici encore dans 5 ans, dans 10 ans. Mon père a pris sa retraite de la direction de CKVM à l’approche de ses 70 ans. Je me dis: pourquoi pas moi», a-t-elle lancé.

Garder la voix haute

Le 10 janvier 1950, le journal La Frontière décrivait ainsi l’ouverture de CKVM à Ville-Marie: «Les ondes de CKVM sont maintenant libérées; le ciel leur appartient; qu’elles aillent, ces voix catholiques et françaises, le plus loin possible; qu’elles expriment 100 milles à la ronde la volonté du Témiscamingue de vivre, de s’épanouir, de rayonner».

CKVM Radio-Témiscamingue

©Archives CKVM

Le 07 janvier 1950, au moment de l’inauguration de la station CKVM.

Si on demande à Louis Kirouac, directeur général actuel de la station, ce que représente CKVM, il tiendra toujours le même discours à quelques variantes près. «CKVM, c’est la voix de notre communauté, c’est être à l’écoute des gens, leur parler de ce qui se passe chez eux, leur parler aussi de ce qui se passe ailleurs, mais qui a un impact dans leur vie à eux, a-t-il énuméré. Nous sommes le haut-parleur, le crieur public de ce qui se passe dans la communauté.»

Contre vents et marées

CKVM, n’est pas à l’abri de l’exode des revenus publicitaires aspirés par les médias sociaux. Toutefois, la station réussit encore à tirer son épingle du jeu et n’a pas connu de mises à pied récentes.

Louis Kirouac

©Lucie Charest

Louis Kirouac demeure optimiste face à l’avenir de cette radio qui a gardé sa voix et ses couleurs.

«Nous faisons attention à nos gens, a poursuivi M. Kirouac. Nous sommes là pour les aider, pas pour leur nuire. Il y a des entreprises de l’extérieur qui annoncent ici, mais dans la mesure où le même produit n’est pas vendu ici. Actuellement, nous avons un nouveau conseil d’administration qui regarde vers l’avenir. Qui sait où sera la radio, demain, dans dix ans?»

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