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19 février 2020

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

L’étude de biosurveillance n’établira pas de liens entre l’arsenic et les maladies

L’analyse des ongles mesure l’exposition de la population au contaminant, tient à rappeler le CISSSAT

Fonderie_Horne_hiver

©Patrick Rodrigue - Le Citoyen Val d'Or - Amos

La deuxième phase de l’étude de biosurveillance comprend notamment un échantillonnage des sols un peu partout à Rouyn-Noranda pour déterminer l’impact des émissions atmosphériques provenant des cheminées de la Fonderie Horne.

Alors que la deuxième phase de l’étude de biosurveillance suit son cours, la Direction régionale de santé publique (DSPu-AT) a tenu à rappeler une importante nuance: l’analyse des ongles sert uniquement à documenter l’exposition de la population du Vieux-Noranda à l’arsenic. Elle ne permet pas de prédire les maladies associées à cette exposition.

À la suite d’une rencontre avec les membres du Comité consultatif de suivi de l’étude de biosurveillance, la DSPu-AT a publié, le 19 février par voie de communiqué, l’état d’avancement du plan d’action lié à cet examen d’envergure. Rappelons qu’en octobre 2019, plus de 300 résidents de tous âges du Vieux-Noranda ont fourni des échantillons de leurs ongles pour une analyse comparative avec une population témoin établie à Amos. Les résultats de ces tests devraient être communiqués aux participants à la fin mars. Dans les semaines qui suivront, les résultats globaux de l’étude seront rendus publics.

Pas de comparatif au Québec ou au Canada

Vers la fin janvier, Le Citoyen avait révélé que, un an avant la réalisation de la première phase de l’étude de biosurveillance, le Comité d’éthique de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) avait prévenu la DSPu-AT de la nature exploratoire de ce type d’analyse.

«La capacité d’interprétation des résultats est limitée puisqu’aucune donnée représentative de la population québécoise ou de la population canadienne pour les enfants de moins de 6 ans n’est disponible et qu’aucun seuil d’intervention de santé publique au Québec n’a été déterminé pour l’arsenic unguéal», avait écrit le Comité d’éthique dans son rapport, rendu public en 2018.

À la mi-janvier 2020, lors de la publication intégrale de son plan d’action de réduction des émissions atmosphériques, la Fonderie Horne avait d’ailleurs suggéré de tenir compte de plus d’un biomarqueur pour obtenir des résultats plus précis dans l’analyse.

«L’arsenic mesuré dans l’urine ou les ongles ne permet pas de prédire les maladies associées à cette exposition» - Dre Lyse Landry

Mesure appropriée au contexte

«Le choix de mesurer l’arsenic unguéal s’explique par le fait qu’il permet d’évaluer une exposition passée à des concentrations variables représentant une période de quelques semaines», a expliqué la Dre Lyse Landry, directrice de santé publique au CISSSAT, dans le communiqué du 19 mai.

«L’INSPQ est d’ailleurs d’avis que l’usage des ongles est suffisant et adéquat pour documenter l’exposition du contexte qui prévaut à Rouyn-Noranda, a-t-elle ajouté. [Cependant], l’arsenic mesuré dans l’urine ou les ongles ne permet pas de prédire les maladies associées à cette exposition.»

Échantillonnage des sols partout en ville

Dans le cadre de la deuxième phase de l’étude de biosurveillance, la DSPu-AT a aussi procédé à l’échantillonnage de sols dans divers endroits de Rouyn-Noranda. Cette campagne vise à évaluer l’impact qu’ont les émissions atmosphériques en provenance des deux cheminées de la Fonderie Horne sur la qualité des sols en milieu habité.

«Les données recueillies nous permettront de mieux informer les citoyens qui se sont montrés préoccupés par la situation au-delà du Quartier Notre-Dame», a précisé la Dre Landry. Les résultats devraient être diffusés au printemps.

Biosurveillance chez les enfants visiteurs

La prochaine étape consistera, en juin, à procéder à une campagne de biosurveillance auprès des enfants qui fréquentent le Vieux-Noranda (par exemple qui vont au CPE L’Anode magique ou à l’école Notre-Dame-de-Protection), mais qui n’y habitent pas. Les résultats devraient être communiqués à l’automne, d’abord chez les familles concernées, puis à la population en général.

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