05 juin 2020

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©gracieuseté - Jarmila Guivarch

Les circuits historiques d’Amos et Val-d’Or vous raconte son histoire ne seront pas présentés cet été.

«On repousse tout d’un an. C’est un choix de tête. On va revenir plus fort l’an prochain. C’est un peu comme pour les diffuseurs en salle. À un moment donné, c’est tout le monde qui souffre de l’attente, de la réflexion… ça devient très fatigant d’attendre de savoir si on pourra le faire ou non. On en est venu à la conclusion que peu importe ce qui va arriver, les conditions ne seront pas optimales pour livrer le produit auquel les gens sont en droit de s’attendre de notre part», explique le directeur général Bruno Turcotte.

Les deux circuits devaient proposer chacun 12 représentations cet été. À Amos, il devait entamer sa 9e saison avec pas moins de 53 comédiens. Plus récent, celui de Val-d’Or en aurait été à sa 3e saison, avec 50 comédiens. L’équipe de production compte 10 personnes. La décision n’a donc pas été facile à prendre, puisqu’elle affecte comédiens, partenaires et spectateurs.

«Ça fait bien des malheureux, dans un cycle annuel où tout le monde attend ça, et je parle ici de nos comédiens. Un gros volet du projet, c’est l’animation communautaire, la médiation culturelle. C’est toute l’expérience humaine qui vient avec ça», fait valoir celui qui signe la mise en scène avec l’auteure Véronique Filion.

©gracieuseté - Jenny Corriveau

Amos vous raconte son histoire est présenté pratiquement à guichets fermés chaque été depuis 2012.

Des alternatives?

Comme plusieurs autres artisans culturels et touristiques, les Productions du Raccourci sont frappées de plein fouet par la crise sanitaire. «On a dû mettre presque tout le monde à pied. On a perdu presque 70% de notre chiffre d’affaires annuel. Il a fallu faire une restructuration d’urgence pour garder la compagnie à flot. Ça nous place dans une situation de précarité, comme bien d’autres. On ne dit pas ça pour se plaindre, c’est la réalité avec laquelle on doit travailler présentement», souligne Bruno Turcotte.

L’entreprise culturelle discute néanmoins d’alternatives avec ses partenaires, dont les villes d’Amos et de Val-d’Or, qu’elle remercie pour leur soutien dans cette situation exceptionnelle. Elle pourrait par exemple offrir de l’animation de rue avec des personnages historiques. Le défi demeure toutefois de trouver des solutions qui respectent les normes de distanciation physique. «Ce n’est pas simple. Dès que les gens commencent à s’approcher de la scène, ils se collent et c’est naturel», précise le directeur général.

Temps de réflexion

Sinon, l’équipe des Productions du Raccourci veut aussi s’accorder un temps de réflexion, de planification et de réorganisation durant cette pause imposée. «On veut faire de la recherche et du développement dans l’ensemble des dossiers de l’entreprise pour consolider et développer ce qui existe déjà, comme l’École d’arts La Rallonge et notre bande dessinée Michel et le Loup qui pourrait faire l’objet d’une distribution plus large. Véronique travaille à l’écriture de contes. On a des idées de livre, de théâtre d’animation jeunesse. On veut continuer de rêver, prendre le temps… il n’y a rien de mieux que le temps dans la création. On va certainement en profiter pour réfléchir et mettre des choses en jachère», souligne Bruno Turcotte.