14 juillet 2020

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©Martin Guindon - Le Citoyen Val d'Or - Amos

Le chemin Dénommé devait faire l’objet de réfections avec les autres chemins du secteur Figuery à Saint-Mathieu-d'Harricana.

En effet, pas moins de 31% des 670 personnes habiles à voter ont demandé un scrutin référendaire sur le règlement d’emprunt de 1 996 013 $ pour la réalisation de ce projet d’envergure, lors d’une consultation écrite qui se terminait le 30 juin. Réunis le lendemain, les membres du conseil municipal ont jugé qu’ils n’avaient pas l’appui nécessaire pour aller plus loin avec ce projet.

«Avec 208 signatures, alors qu’il n’en fallait que 55 pour forcer la tenue d’un référendum, d’autant plus que 56 signatures provenaient du secteur visé par le projet, soit environ 40% des propriétaires concernés, on trouvait que ça faisait une bonne pente à remonter. C’est comme si plus de 2000 personnes (2214) iraient se prononcer contre un projet à Amos. Les conseillers sont capables d’entendre que les gens ne voient pas le projet se réaliser sous sa forme actuelle. Ils ont tous dit que quand on prend les outils de la démocratie, il faut aussi pouvoir les écouter», a expliqué le maire Martin Roch.

Le projet concernait les chemins Allard, Dénommé, Lac Figuery et Nadon, sur un total d’environ 6 kilomètres. Il consistait à la réfection de l’infrastructure routière, avec les accotements et le profilage des certains fossés, ainsi que le remplacement de huit ponceaux et la correction de deux transitions (panses de bœuf) puis le recouvrement des chemins par un revêtement bitumineux souple de type «traitement de surface double». Il s’agit d’une alternative économique à l’asphalte. Cette réfection est une demande récurrente de citoyens du secteur depuis plus de 20 ans.

«Tout le monde a droit au chapitre, tout le monde a le droit de s’exprimer. On les entendus» - Martin Roch

À 100% par les citoyens

Là où le bât blesse, c’est au niveau de la facture, que les citoyens de Saint-Mathieu-d’Harricana doivent assumer seuls, puisque la Municipalité n’a reçu aucune subvention. Selon le plan proposé, tous les contribuables devaient assumer 30,3% (515 600 $) de la facture. Ensuite, les résidents du secteur devaient payer une compensation fixe de 400 $ par année pour la durée de l’emprunt (12 ans) ainsi qu’une taxe spéciale pour couvrir le solde des dépenses engagées.

«Pour la part qui revient à l’ensemble des contribuables, on parle de l’équivalent de 5 sous du 100 $ d’évaluation, mais ça ne tient pas compte des 2 ou 3 sous du 100 $ d’évaluation qu’on épargnerait en coûts d’entretien du réseau actuel, comme le nivelage et l’abat-poussière. Dans le secteur directement, on a une réalité mixte, avec une moitié des résidents qui sont permanents et l’autre moitié, des saisonniers. L’impact n’est pas le même pour le propriétaire d’une résidence principale qui utilise le chemin à l’année que pour le propriétaire d’un chalet. Il y a aussi le fait que la facture peut paraître élevée pour les saisonniers», analyse Martin Roch.

Ce dernier n’écarte pas la possibilité que le projet puisse revenir éventuellement sous une forme différente ou avec une aide gouvernementale. «C’est une initiative citoyenne et on n’est pas capable d’obtenir de subventions pour faire ce projet, qui viendrait améliorer la qualité de vie des résidents de ce secteur. Les gens se sont installés en connaissance de cause, mais ils veulent améliorer leur situation, régler les problèmes de transition et réduire les autres désagréments d’un chemin de gravier», a-t-il déploré.