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29 septembre 2020

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

Aires protégées: trop de retards, pas de gestes concrets

Une coalition demande au premier ministre de mettre les bouchées doubles

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©Ministère de l'Environnement

Cette carte montre la répartition géographique des principales aires protégées de l’Abitibi-Témiscamingue. La majorité sont cependant de très petits territoires, ne couvrant chacun que quelques kilomètres carrés.

Alors que l’Abitibi-Témiscamingue accuse un retard majeur dans l’atteinte des cibles de protection de son territoire, une coalition regroupant une vingtaine d’organismes de la région et d’ailleurs au Québec demande au premier ministre de doubler la superficie des aires protégées d’ici la fin de l’année.

À la mi-2015, les données qui avaient alors été fournies par le ministère de l’Environnement indiquaient que d’ici la fin de 2016, les aires protégées de l’Abitibi-Témiscamingue allaient couvrir près de 7760 km2, soit l’objectif de retirer de toute forme d’exploitation 12 % de la superficie totale de son territoire, une cible qui aurait dû, à l’origine, être atteinte en 2015.

Or, toujours selon le ministère de l’Environnement, en date du 1er avril 2020, seuls 5050,84 km2 du territoire de la région avaient été dotés d’un statut d’aire protégée, soit 7,81 % de sa superficie. Au 1er janvier 2016, cette superficie protégée couvrait 7,16 % du territoire. Cela veut dire qu’en l’espace de quatre ans, l’ajout de secteurs protégés s’est traduit par une bonification de seulement 0,65 %.

Non seulement l’Abitibi-Témiscamingue est donc encore très loin de la cible de 2015, mais elle s’éloigne encore plus du nouvel objectif fixé par le Québec de se conformer aux niveaux internationaux de 17 % visés pour le 1er janvier 2021.

Des consultations, mais pas de gestes concrets

Dans un message vidéo adressé le 29 septembre au premier ministre François Legault, les membres de la Coalition Quitte ou double pour la protection de la nature lui ont demandé de doubler la protection du territoire, dont la moyenne québécoise stagne à 10,04 % depuis plusieurs années.

«En 2016, l’Abitibi-Témiscamingue avait été consultée à propos de 12 zones d’étude qui devaient venir bonifier le réseau d’aires protégées. Avec seulement 7,81 % de son territoire protégé à ce jour, notre région accuse un retard important. Il est impératif que les ministères impliqués dans ce dossier collaborent afin d’attribuer un statut permanent de protection à ces écosystèmes particuliers», a fait valoir Jacinthe Châteauvert, présidente du Conseil régional de l’environnement de l’Abitibi-Témiscamingue.

Mieux protéger les eaux de la région

Pour sa part, la Société de l’eau souterraine de l’Abitibi-Témiscamingue (SESAT) a souligné la création, depuis 2016, de trois réserves de biodiversité destinées à protéger une partie des eskers de la région: Opasatica (Rouyn-Noranda), Kakinwawigak (Témiscamingue) et Moraine-Harricana (région d’Amos). Elle a cependant rappelé que les eskers demeurent très insuffisamment protégés dans le nord de la région, et ce, même si plusieurs secteurs potentiels avaient déjà été identifiés dès 2014 par la MRC d’Abitibi.

«Nous interpellons tout spécifiquement tant notre ministre régional, Pierre Dufour, que la direction régionale du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs à considérer le retard cumulé et à ajuster en conséquence les avis qu’ils émettent sur les zones à l’étude, qu’elles soient présentes ou futures», a invité Olivier Pitre, directeur général de la SESAT.

Nombre élevé, superficie restreinte

En date du 1er avril 2020, selon les données du ministère de l’Environnement, l’Abitibi-Témiscamingue comptait 474 aires protégées, tous types confondus. Au nombre de 378, les refuges biologiques sont les plus nombreux, mais ils ne couvrent que 607,16 km2, soit 0,94 % du territoire.

Les plus importantes en termes de superficie sont les réserves de biodiversité. Au nombre de cinq, elles couvrent 1569,76 km2, soit 2,43 % de la région. Le Ministère inclut aussi dans son calcul huit réserves de biodiversité projetées, lesquelles s’étendent sur 1227,04 km2 (1,90 %). Leur statut n’est toutefois pas définitif.

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