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17 octobre 2020

De mine à musée

L’aventure de la Cité de l’Or a donné lieu à plusieurs premières, dont la création d’une réglementation

Cité de l'Or 2020 musée mine Val-d'Or

©archives - Le Citoyen

Visible de loin, le chevalement doré de la Cité de l’Or est devenu une figure emblématique du paysage valdorien, mais aussi de l’Abitibi-Témiscamingue.

De ses débuts en tant que mine en passant par l’ouverture de son circuit touristique pour finir par sa reconnaissance comme patrimoine culturel, la Cité de l’Or est devenue un véritable emblème régional, dont l’histoire depuis 1935 n’a jamais cessé d’épater les touristes d’ici et d’ailleurs.

Ce que l’on connaît aujourd’hui comme étant la Cité de l’Or, où l’on peut notamment effectuer une visite souterraine et découvrir des expositions, aura passé par de nombreuses transformations. 

La mine a vu le jour en 1935. Elle était alors opérée par la société Lamaque Gold Mines Limited. Sa naissance, qui a suivi celle de la mine Siscoe, en 1929, et des mines Greene-Stabell et Sullivan en 1934, a contribué à la fondation de Val-d’Or. 

Lors de la fermeture définitive de la mine Lamaque, en 1989, de nombreux citoyens ont rapidement manifesté de l’intérêt pour conserver les installations en place. «Ça représente une page importante de notre histoire. Déjà, à cette époque, les gens ne voulaient pas que cela disparaisse du paysage», a mentionné Guy-Édouard Bouchard, directeur général de la Corporation du village minier Bourlamaque (CVMQ) et de la Cité de l’Or. 

Des fonds pour voir la lumière au bout du tunnel 

Durant les années 1980 et 1990, des comités se sont ainsi mis en place pour permettre la sauvegarde du site. Toutefois, pour y arriver, il fallait rapidement trouver des fonds. 

«C’était, et ça le demeure aujourd’hui, tout un défi de trouver du financement, a souligné M. Bouchard. À l’époque, il fallait effectuer de nombreux travaux de restauration des infrastructures. Des partenaires comme la Ville de Val-d’Or, le gouvernement fédéral ou encore le Conseil régional de développement de l’Abitibi-Témiscamingue nous ont donné un bon coup de main.» 

L’un des joueurs les plus importants dans cette collecte fut sans contredit Marcel Garceau, membre de la CVMQ de 1994 à 1997. À lui seul, celui-ci était parvenu à amasser plus de 1 million $ auprès de l’industrie minière. «Sans lui, la Corporation n’y serait sans doute pas arrivée, a estimé Guy-Édouard Bouchard. Ce projet nécessitait plusieurs millions $ en investissements, alors toute l’aide qui a été fournie a été grandement appréciée.» 

«Si nous sommes encore là aujourd’hui, c’est grâce à l’appui de nombreuses organisations, mais surtout grâce au soutien des minières, pour qui la survie de la Cité de l’Or est primordiale»  - Guy-Édouard Bouchard 

Cité de l'Or 1980

©Gracieuseté

La mine Lamaque dans les années 1980. À l’arrière-plan, on aperçoit son parc à résidus miniers.

Beaucoup de chemin à déblayer 

Rien n’aura été facile pour la CVMQ. Lors des travaux de restauration de la Cité de l’Or, le chevalement numéro 6 a pris feu, lors des travaux de réfection de la toiture. De plus, avant de pouvoir ouvrir officiellement les portes de la Cité de l’Or en tant que site touristique, en juin 1995, un véritable casse-tête législatif a dû être résolu par les différents paliers gouvernementaux.  

«Un endroit pour faire une visite souterraine, c’était du jamais vu au Québec, a raconté M. Bouchard. Aucun gouvernement n’avait de loi prévue à cet effet, alors ils ont dû créer une réglementation exprès pour permettre cela.» 

Évidemment, il fallait mettre des règles en place pour assurer la sécurité de visiteurs, qui sont loin d’être des mineurs professionnels, mais aussi celle des guides. «Nous devions, par exemple, prévoir un refuge en cas d’incidents et avoir une équipe de sauvetage minier prête à intervenir», a indiqué le directeur général de la CVMQ. 

La Corporation a également dû trouver un terrain d’entente avec la mine Sigma, voisine de ses infrastructures afin que personne ne se nuise mutuellement. 

Valeur patrimoniale majeure 

Dès les premières années de la Cité de l’Or, le site accueillait déjà au moins 10 000 visiteurs par année. «Notre mission consiste démystifier et à faire découvrir l’industrie minière, tout en sauvegardant notre patrimoine. Ç’a rapidement attiré l’attention des visiteurs d’ici et d’ailleurs», a signalé Guy-Édouard Bouchard. 

Le Village minier de Bourlamaque a été cité comme site patrimonial par le gouvernement provincial en 1979. Il a fallu attendre 2010 pour qu’il en soit de même pour la Cité de l’Or. Le statut au niveau fédéral a été octroyé aux deux sites en 2012. 

Mille et un usages 

Aujourd’hui, la Cité de l’Or n’est pas seulement le vestige d’une mine ou un musée sur le développement minier de l’Abitibi-Témiscamingue, mais un emblème régional à part entière que la population s’est approprié au fil du temps. 

«Nous accueillons des événements comme le Festival d’humour de l’Abitibi-Témiscamingue, le Tour de l’Abitibi, des mariages ou encore des fêtes de quartier, a énuméré M. Bouchard. On sent que les citoyens apprécient énormément la Cité de l’Or et son passé historique.» 

De plus, les lieux profitent également aux industries minières et au domaine de l’éducation. Des entreprises comme Meglab, par exemple, peuvent y tester et y améliorer des équipements technologiques de pointe pour les sociétés minières, tandis que le Centre de formation professionnelle de Val-d’Or vient y former ses étudiants qui prennent part à la Formation modulaire du travailleur minier. 

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