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22 octobre 2020

Jean-François Vachon - jfvachon@lexismedia.ca

Réaffectation et réduction de services au CISSS-AT

L’établissement maintiendra les services essentiels dans les cinq MRC

Hosto_RN

©Patrick Rodrigue

Le CISSS-AT réduira les services dans certains secteurs pour réaffecter ses ressources infirmières à des services plus essentiels.

Le CISSSAT déploie un plan de contingence dans le secteur des soins infirmiers afin de réduire les activités infirmières dans certains points de service pour faire face à une pénurie de main-d’œuvre tout en maintenant des services que l’établissement juge essentiels dans tous les secteurs.

Actuellement, le CISSSAT est en déficit de l’équivalent de 160 infirmières à temps complet. De plus, près de 20 % de la main-d’œuvre est âgée de 52 ans ou plus et, selon les calculs de l’organisation, à l’autre bout du spectre, 24 % des employées pourraient, au cours des cinq prochaines années, prendre un congé de maternité.

Cela s’ajoute au fait que, depuis le 1er avril 2015, 520 départs dans le domaine des soins infirmiers ont eu lieu et que le CISSSAT n’a réussi qu’à embaucher 412 personnes durant le même intervalle. La situation de la COVID-19 ajoute aussi une pression supplémentaire sur les ressources humaines.

«Il nous manque l’équivalent d’une infirmière sur cinq. Ça entraîne une pénurie qui affecte tous les services et qui force nos ressources à effectuer plus de temps supplémentaire ou à travailler avec une ou deux infirmières en moins», a fait valoir la PDG, Caroline Roy.

«Nos équipes nous le disent, elles sont épuisées. Avec les projections, on est incapables de dire quand ça va aller mieux. C’est pourquoi on se doit de déployer ce plan», a-t-elle ajouté.

Des services maintenus, d’autres diminués

Les services essentiels ont été identifiés par le CISSSAT. Par exemple, les services de soutien à domicile, d’hémodialyse, d’obstétrique ou des activités chirurgicales seront maintenus. Par contre, d’autres services seront réduits ou déplacés.

Services essentiels identifiés
-Urgences et soins intensifs
-Lits de courte durée (hospitalisation)
-Obstétrique, natalité et périnatalité
-Infirmières en CHSLD
-Services essentiels en soutien à domicile
-Hémodialyse et hémato-oncologie
-Activités chirurgicales (selon l’urgence clinique)
-Services externes en santé mentale

L’analyse à ce niveau est toujours en cours et devra être annoncée au courant de la semaine prochaine. Mais cette réorganisation pourrait, par exemple, amener qu’une personne allant au CLSC près de chez elle doive se rendre au centre-ville. «Nos points de service ne sont pas menacés. Par exemple, le déplacement de notre ressource infirmière de Malartic à Val-d’Or entraînera un déplacement de clientèle trop gros pour justifier qu’on amène cette ressource à Val-d’Or. Pour certains, il peut y avoir une réduction. Il se peut que la population doive se déplacer un peu plus loin pour avoir le même service. Mais il y a plus que des infirmières dans nos points de service et ces services ne sont pas touchés», a fait valoir Mme Roy.

«Pour certains médecins spécialistes, qui rencontraient des patients avec une infirmière, elle ne sera plus nécessairement là. L’usager va recevoir le même service, au même endroit, mais sans cette ressource» - Caroline Roy

Le plan sera mis en vigueur la semaine prochaine dans le secteur du Témiscamingue et suivra dans les autres secteurs par la suite. «Le travail est plus avancé dans le secteur du Témiscamingue parce que c’est là que l’écart entre nos ressources et ce dont nous avons besoin est plus grand», a expliqué la PDG du CISSSAT.

Le plan sera en place pour trois mois. «Ça va nous permettre d’aller plus loin dans la réorganisation de nos services et de trouver des façons de faire. On essaie d’être créatifs pour optimiser nos ressources», a-t-elle fait savoir.

Des changements pour les infirmières

Ce plan va aussi forcer des infirmières à être réaffectées à d’autres endroits. «Pour une personne qui effectue depuis 20 ans une tâche qu’elle a choisie, ça engendre une réaction. Ce sera une transition, mais on sera là pour les accompagner. On va leur permettre d’avoir des formations et on leur donne un certain choix de tâches. Le constat, c’est qu’on devait agir. La réception est là. Les infirmières reconnaissent la nécessité et elles ont la volonté de contribuer. Elles savent que leurs collègues font beaucoup d’heures supplémentaires», a soutenu Caroline Roy.

Par contre, la main-d’œuvre ne sera pas déplacée d’une MRC à l’autre. «Selon nos conventions collectives, on ne peut pas imposer un déplacement sur le territoire à un autre en raison des distances. Ce sera la main-d’œuvre indépendante qui risque de se trouver à être réaffectée sur le territoire», a mentionné la dirigeante du CISSSAT.

Cela évitera-t-il les ruptures de services comme ceux vécus en obstétrique à l’hiver 2019 à La Sarre? «On veut éviter que les situations comme celles-ci se reproduisent, mais il faut aussi savoir que dans le cas de services comme l’obstétrique ou la chirurgie, les infirmières doivent être qualifiés. On peut avoir trois infirmières malades ou en vacances et on se retrouve en rupture», a expliqué Mme Roy.

Penser à l’impact sur la clientèle

Ce plan a aussi été conçu en pensant d’abord et avant tout à l’impact sur les malades. «On a pensé aux soins des patients. On s’est assurés d’avoir le portrait clinique de chacun de nos territoires», a indiqué le président du Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens du CISSSAT, Dr Pierre-Olivier Roy.

«C’est une mesure exceptionnelle qui doit avoir un début et une fin. Ça nous fend le cœur de réduire les services, mais on se devait de donner un tour de roue pour la santé et la sécurité de notre personnel infirmier», a pour sa part fait valoir la directrice des services professionnels et de l’enseignement universitaire, Dre Annie Léger.

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