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03 novembre 2020

L’église de Saint-Mathieu-d’Harricana est à vendre

La fabrique croule sous les déficits

Eglise St-Mathieu Harricana

©Martin Guindon - Le Citoyen Val d'Or - Amos

Érigée en 1925, l’église de Saint-Mathieu-d’Harricana serait en excellente condition, selon l’abbé Raymond Martel.

Aux prises avec de sérieuses difficultés financières, la fabrique de la paroisse Saint-Mathieu-d’Harricana a choisi de mettre son église en vente.

«La situation financière est devenue presque catastrophique. Il y a des décisions qui doivent se prendre. On sait ce qui reste en caisse actuellement, mais que va-t-il rester à la fin de l’année prochaine? Est-ce qu’on va être pris avec des factures à payer? Ça ne peut plus tenir comme ça», affirme le curé Raymond Martel, qui a publié un message dans le journal de la Municipalité pour informer les paroissiens de la décision de la fabrique.

En date du 30 septembre, le déficit s’élevait à 8417 $ pour l’année en cours. Depuis 2014, la fabrique perd entre 3000 et 9300 $ par année. Les coûts de chauffage s’élèvent à plus de 10 500 $ (2018)et les coûts d’assurance, à plus de 3000 $. En revanche, la capitation n’avait rapporté que 1425 $ au 30 septembre. «À la fin de septembre, les revenus de caisse et de capitation couvraient après les coûts d’assurances de l’église», précise l’abbé Martel, qui craint que les liquidités de 15 250 $ y passent d’ici la fin de 2021.

Fermée pour l’hiver

Pour réduire ses pertes, la fabrique a décidé, tout comme l’an dernier, de fermer la partie réservée au culte pour l’hiver. L’an dernier, elle avait pu célébrer des messes dans la sacristie, qui peut contenir une vingtaine de personnes, mais avec les règles de distanciation sociale imposée dans le contexte de la pandémie cette année, cette solution a été écartée.

«Il reste peut-être deux célébrations, puisqu’on alterne entre La Motte et Saint-Mathieu, mais à partir du début du mois de décembre, on va fermer complètement la partie du haut. On a fait une demande à la Municipalité pour utiliser la salle au sous-sol pour nos célébrations. C’est la Municipalité qui loue cette salle et gère son utilisation. On pourrait y faire nos célébrations cet hiver», explique Raymond Martel.

«Nous sommes rattrapés par une réalité qui nous force à prendre des décisions douloureuses, mais réalistes» - Abbé Raymond Martel

Entre-temps, la fabrique a placé l’église entre les mains d’un courtier immobilier. «Ce que nous souhaitons, c’est d’avoir une entente avec les futurs acheteurs où on serait locataire de la sacristie et du bureau actuel de la fabrique. Tout le reste pourrait servir à l’usage du propriétaire. Ça ferait en sorte qu’on ne perdrait pas tout et qu’on garderait un espace pour les activités de la fabrique», fait valoir l’abbé Martel.

Des discussions qui ont achoppé

Bien au fait des difficultés financières de la fabrique, la Municipalité étudiait depuis deux ans la possibilité d’acquérir l’église afin de la convertir en édifice municipal, en conservant la salle communautaire qu’elle a entièrement réaménagée au sous-sol et qui est utilisée de 150 à 180 jours par année. Elle pourrait ainsi préserver le cachet historique et architectural du bâtiment.

«Au départ, on leur avait fait la proposition de prendre l’église pour 1 $ et on leur offrait un local qu’on était tenu par la loi de leur louer, ce qu’on aurait fait à prix juste et raisonnable. Ils nous ont envoyé une lettre d’avis pour nous vendre l’église à 100 000 $. Au conseil, on a dit qu’on allait faire une estimation réelle des coûts pour acheter et convertir l’église afin de présenter un projet à la population. Il aurait aussi fallu évaluer le coût d’agrandir le bureau municipal pour ajouter une salle afin de comparer, parce que ça reste l’argent des contribuables. Mais la fabrique nous a dit de laisser tomber les études, qu’elle allait essayer de vendre à un tiers», explique le maire Martin Roch.

À l’ordre du jour

Maintenant que l’église sera officiellement mise en vente, le conseil municipal compte se pencher de nouveau sur le dossier, dès sa séance du 4 novembre. Le maire confirme aussi que la Municipalité a reçu une demande de la fabrique pour utiliser la salle cet hiver communautaire.

«On l’offre gratuitement aux organismes locaux. S’ils acceptent d’installer et désinstaller la salle, enlever les symboles religieux et faire le ménage par la suite, je n’entrevois pas de problèmes. Mais la demande n’a pas encore été étudiée. On vient tout juste de la recevoir», précise M. Roch.

 

Sept églises en dix ans

Signe des temps, sept églises ont été vendues ou fermées par des fabriques dans le diocèse d’Amos au cours des dix dernières années. Trois ont été vendues à leurs municipalités respectives (Authier-Nord, Gallichan, Radisson), qui ont permis de conserver un espace pour les activités de la fabrique. Trois autres ont été vendues à des intérêts privés (Desmeloize, Chazel, Clerval). Celle de Villemontel a été fermée sans trouver preneur. Outre celle de Saint-Mathieu-d’Harricana, une autre église serait aussi en processus de vente. Cette liste n’inclut pas les églises de La Motte et La Ferme, qui ont été vendues il y a plus de dix ans.

 

Commentaires

3 novembre 2020

Jean-Sébastien

J'aimerais acheter svp

7 novembre 2020

Marguerite Larochelle

Quelle désolation! Bien triste façon de préparer le 100e.

7 novembre 2020

Marguerite Larochelle

Quelle désolation! Triste façon de se préparer à célébrer le 100e.

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