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11 décembre 2020

Quand une série Netflix redonne vie aux échecs

Bientôt des effets dans la région?

Le jeu de la dame

©Phil Bray - Netflix

La série Le Jeu de la dame (The Queen’s Gambit) est diffusé sur la plateforme Netflix depuis octobre dernier.

Si la minisérie Le Jeu de la dame (The Queen’s Gambit) bat actuellement des records, alors que plus de 62 millions de foyers l’ont regardée, la production de Netflix apporte son lot de répercussions positives jusqu’ici, au Québec.

Depuis la mise en ligne de la minisérie inspirée du roman à succès de Walter Tevis, le monde des échecs vit un regain de popularité jamais vu. Ici même, l’histoire fictive de Beth Harmon (Anya Taylor-Joy), une jeune Américaine surdouée, a suscité un grand intérêt auprès de la population. 

«Nous comptons au moins une trentaine d’appels par jour pour obtenir des informations, précise Richard Bérubé, directeur général de la Fédération québécoise d’échecs (FQE). Que ce soit des parents qui aimeraient initier leurs enfants aux échecs ou des personnes qui désirent mieux comprendre le jeu, on sent que ç’a généré beaucoup de curiosité.» 

Bientôt des effets chez nous? 

Les répercussions de cette série à succès pourraient même se faire sentir jusqu’ici, en Abitibi-Témiscamingue. L’un des champions régionaux et responsable du Club Échiquéen de Val-d’Or, Jason Labrecque, espère que la popularité de l’émission attirera de nouveaux joueurs dans les différentes activités de l’organisation. «Les gens autour de moi m’en parlent beaucoup, admet celui qui est passionné de cette discipline depuis l’âge de 7 ans. C’est rare que l’on parle autant des échecs, alors c’est certain que c’est très positif pour nous.» 

Pour l’instant, Jason Labrecque ne compte pas encore de nouveaux membres grâce au succès de Le Jeu de la dame. Néanmoins, selon le joueur aguerri, ce n’est qu’une question de temps. «Je suis persuadé que ça va donner envie à des jeunes, par exemple, de se lancer dans les échecs, estime-t-il. J’essaie d’ailleurs d’aller à leur rencontre pour leur faire découvrir ce sport, que ce soit carrément à la polyvalente ou lors d’événements.» 

Plus vraie que nature 

Si la série est saluée par la critique et le public, elle l’est tout autant par les joueurs d’échecs, dont M. Bérubé. «Les téléspectateurs sont plongés dans la vraie réalité, estime le directeur général de la FQE. Bien souvent, le cinéma perpétue les stéréotypes et les clichés envers les joueurs d’échecs. Là, on présente réellement la beauté du jeu, mais aussi tout le côté mental. Toutes les parties présentées sont plausibles.» 

Il faut dire que l’équipe de production a fait appel aux conseils de l’ancien champion du monde Gary Kasparov pour assurer que la série reflète la réalité à la quasi-perfection. «La série présente bien les différents types de joueurs que l’on rencontre dans ce milieu et le côté technique, ajoute Jason Labrecque. Le personnage principal, Beth, incarne ceux qui se coupent un peu du reste du monde et passent leurs journées à étudier les échecs. Benny Watts (Thomas Brodie-Sangster), lui, est le joueur prodige qui a des allures de rockstar et un grand charisme, ce qui est intimidant pour les joueurs débutants.» 

Une place pour les femmes 

La série, qui se déroule durant les années 50 et 60, illustre également le combat de Beth pour faire sa place en tant que femme dans un milieu majoritairement masculin. Ce défi, qui perdure encore, n’est toujours pas gagné ici au Québec. 

«Dans la province, seulement 8% de nos joueuses sont des femmes, déclare Richard Bérubé. C’est certain que la situation s’est beaucoup améliorée avec le temps, mais les femmes sont toujours une minorité dans le monde des échecs. J’espère que la série les encouragera à découvrir cet univers et y tailler leur place.» 

«Les femmes ont tout autant leur place dans ce milieu que les hommes», renchérit M. Labrecque. 

Jason Labrecque

©Sophie Rouillard - Le Citoyen Val d'Or - Amos

Jason Labrecque, responsable du Club Échiquéen de Val-d’Or.

«C’est plus qu’un jeu: c’est tout un art où se marient stratégie, intuition et mathématiques»  - Jason Labrecque 

Sur pause 

Comme la pandémie empêche les clubs d’échecs en zone rouge de tenir des activités, les nouveaux joueurs doivent davantage se tourner vers les plateformes web pour s’entraîner.  

Grâce à Netflix, les recherches du mot chess dans Google (échecs) ont doublé, tandis que la phrase How to play chess? (Comment jouer aux échecs?) n’a jamais été aussi recherchée en neuf ans. 

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