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18 mars 2021

Lucie Charest - lcharest@medialo.ca

Un centre à Val-d'Or pour prévenir les surdoses et sauver des vies

fentanyl

©Gracieuseté/NHSP Forensic Lab - Bruce A. Taylor

Le Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue (CISSSAT) a annoncé, le 18 mars, l'ouverture du Centre de prévention des surdoses à Val-d’Or. Le projet pilote vise à réduire les méfaits et fournir un endroit sécuritaire pour les personnes touchées, tout en faisant de la prévention et de la sensibilisation auprès de cette clientèle.

«Ce centre sera ouvert temporairement jusqu’en septembre 2021 pour superviser et offrir de l’aide aux consommateurs pendant la crise des opioïdes, a fait savoir Christine Francoeur, chef de service en dépendance.

«Cette crise s’explique en partie par les substances qui sont édulcorées avec du fentanyl ou d’autres opioïdes puissants. Ainsi, la mission du centre est de sauver des vies en intervenant rapidement en cas de surdose», a-t-elle précisé.

Une approche qui fonctionne

Cette approche de consommation supervisée a déjà fait ses preuves dans d’autres communautés, selon Dre Omobola Sobanjo, médecin-conseil à la santé publique. En plus de réduire les risques de surdoses mortelles, ces installations préviennent la transmission d’infections comme l’hépatite C et le VIH.

«Pour nous, il s’agit d’une mesure préventive face à la crise actuelle pour offrir un endroit sécuritaire aux gens qui souffrent de dépendance, mais aussi pour sensibiliser, renseigner et dépister», a-t-elle indiqué.

Le Centre de prévention des surdoses permet aux personnes ayant une dépendance de consommer, sous l’encadrement d’intervenants. «Le personnel présent dans le centre est en mesure de reconnaître rapidement les signes d’une surdose et d’administrer la naloxone, l’antidote aux opioïdes, en attendant l’arrivée des services d’urgence», a souligné Dr François Venne, médecin de famille à Val-d’Or.

Hausse des surdoses

Une augmentation des surdoses mortelles avait été constatée au cours des six premiers mois de 2020. Alors qu’on parlait d’environ six décès par année dans la région, au moins 11 décès possiblement attribuables à une surdose avaient été dénombrés au 30 juin, selon Dre Sobanjo.

«La fermeture de la région et le confinement imposé par la pandémie avaient rendu la consommation de drogue plus difficile à plusieurs niveaux, a-t-elle signalé. Les gens consommaient seuls, donc n’avaient pas d’aide en cas de surdose. Même s’il n’a pas été démontré que ces 11 cas étaient uniquement liés à une surdose, un niveau de détresse et de stress s’est accentué chez cette clientèle.»

Au centre-ville

Le Centre de prévention des surdoses compte trois isoloirs. Il est aménagé à même la Clinique des dépendances, au centre-ville de Val-d’Or. L’endroit est ouvert du lundi au jeudi, de 10h à 18h. Des salles de repos peuvent également être utilisées après la consommation.

«Notre but ultime est de sauver des vies, a rappelé Christine Francoeur. Mais ce projet permettra également de faire de la sensibilisation et de rejoindre une clientèle vulnérable qui ne fréquente pas forcément les services de santé.»

D’après Dr Venne, Insite, premier site d'injection de drogues supervisé légal en Amérique du Nord (situé à Vancouver), a illustré les impacts positifs d’un tel centre. «Une diminution des surdoses et une augmentation des traitements anti-dépendances y ont été constatées», a-t-il souligné.

Parmi quatre régions

L’Abitibi-Témiscamingue est l’une des quatre régions du Québec à offrir ce type de service à la population. Le Centre de Val-d’Or est réalisé en collaboration avec Chez Willie, La Piaule, Les pharmacies communautaires, la Santé publique, la Sûreté du Québec et la Ville de Val-d’Or.

Antoine St-Germain, travailleur social au poste de police communautaire mixte de Val-d’Or, a salué l’importance de l’initiative. «Cela illustre que nous oeuvrons en prévention et non pas en réaction envers notre clientèle marginalisée, s’est-il réjoui. Le CISSSAT envoie un message fort que pour nous, ces gens ne sont pas oubliés. La consommation n’est pas un sujet tabou, ni pour le CISSSAT, ni pour les différents intervenants.»

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