Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Économique

Retour

23 mars 2021

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

La santé et la sécurité dans les mines pourrait reculer de 40 ans

Le syndicat des Métallos tire la sonnette d’alarme

Metallos_Andre_Racicot

©Archives

Doyen des Métallos en matière de SST, André Racicot a fait part des nombreuses inquiétudes que le projet de loi 59 suscite en lui par rapport au travail dans les mines.

Les Métallos des mines de l’Abitibi-Témiscamingue, du Nord-du-Québec et de la Côte-Nord redoutent que le projet de loi 59, qui prévoit la modernisation du régime de santé et de sécurité du travail, ne fasse reculer le secteur minier «jusqu’à une époque où les morts se comptaient par centaines».

En conférence de presse, le 23 mars, les représentants des syndicats miniers, affiliés à la FTQ, ont dénoncé le fait que le projet de loi prévoie que seuls les directions des entreprises auraient désormais le pouvoir de décider du programme de prévention et des mesures qui en découlent.

«La prévention en SST, avec l’implication conjointe des travailleurs et des employeurs, est née dans les mines du Québec pour arrêter le carnage. Elle a ensuite été enchâssée dans la loi, mais seulement dans les milieux industriels en raison de la frilosité des patrons. Aujourd’hui, non seulement le projet de loi affaiblit les mécanismes de prévention, il va jusqu’à priver de soins et de soutien les accidentés et les victimes de maladies professionnelles», s’est insurgé le directeur québécois des Métallos, Dominic Lemieux.

«On dit dans les mines que les lois et les règlements ont été écrits avec le sang des mineurs. Ces reculs vont amener un relâchement et encore plus de drames», a pour sa part redouté André Racicot, président de la section locale 9291 à la mine Westwood d’Iamgold à Preissac et doyen des Métallos en SST.

«On dit dans les mines que les lois et les règlements ont été écrits avec le sang des mineurs. Ces reculs vont amener un relâchement et encore plus de drames» - André Racicot

Ne pas couper dans le minimum

Selon les Métallos, les employeurs ne doivent pas décider seuls de ce qui est le plus approprié en matière de prévention des accidents. En raison des caractéristiques qui peuvent être très différentes d’une mine à l’autre, le regroupement syndical déplore également la disposition qui permettrait aux sociétés minières de ne créer qu’un seul comité de SST et de n’avoir qu’un seul représentant à la prévention pour plusieurs établissements.

Enfin, les Métallos s’inquiètent du resserrement des critères pour obtenir une indemnisation lors d’une blessure ou d’une maladie professionnelle. Selon eux, la nouvelle législation imposerait une limite au nombre et à la nature des traitements auxquels les travailleurs auront accès pour guérir.

«Si la loi abaisse le minimum de prévention et qu’elle rend plus compliquée l’indemnisation, les minières ne feront pas de cadeaux, a prévenu Éric Savard, président de la section locale 9449 à la mine Raglan de Glencore Canada dans le Nunavik. Ailleurs dans le monde où les lois sont moins sévères, elles ne se comportent pas de la même manière qu’ici. Le gouvernement ne doit donc pas couper dans le minimum.»

«Nos membres vont au-delà des exigences légales et réglementaires. Il n’y a donc aucune crainte à avoir quant à un relâchement des efforts» - Josée Méthot

«Jamais l’industrie ne nivellera par le bas»

En réaction à cette sortie des Métallos, l’Association minière du Québec (AMQ), qui célèbre cette année son 85e anniversaire, a tenu à rappeler qu’elle avait, justement, été créée pour répondre aux enjeux de SST.

«La préoccupation envers la SST ne date donc pas d’hier dans l’industrie minière, a fait valoir la PDG de l’AMQ, Josée Méthot. À cet effet, nos membres vont au-delà des exigences légales et réglementaires. Il n’y a donc aucune crainte à avoir quant à un relâchement des efforts.»

À cet égard, elle a mentionné, à titre d’exemple, que seuls 75 accidents du travail avaient été enregistrés en 2019 dans le secteur minier québécois pour un total de 25 millions d’heures travaillées. «C’est le résultat d’une mobilisation de tous les niveaux hiérarchiques, a assuré Mme Méthot. Fière de ce bilan fort enviable, l’industrie ne nivellera jamais par le bas en matière de SST.»

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web - Caméléon Média