Nouvelles ruptures de service en santé

Quatre semaines sans chirurgies non urgentes à Rouyn-Noranda et sans obstétrique à Ville-Marie

©Patrick Rodrigue

Les chirurgies non urgentes seront suspendues pour quatre semaines à Rouyn-Noranda, tout comme les services d'obstétrique à Ville-Marie.

En raison du manque de personnel, les chirurgies non urgentes seront suspendues pour une durée de quatre semaines à Rouyn-Noranda dès le 19 avril, tandis que les services d'obstétrique à Ville-Marie seront eux aussi suspendus pour la même durée, mais à compter du 29 avril.

Le CISSSAT l'a annoncé à midi, le 15 avril. Pour les chirurgies non urgentes à Rouyn-Noranda, les personnes concernées par la situation seront toutes contactées, alors que les rendez-vous seront reportés à une date ultérieure.

Pour l'obstétrique à Ville-Marie, le CISSSAT a assuré que moins de 10 femmes qui étaient à 36 semaines et plus de grossesse seront affectées par cette fermeture temporaire. "Ces personnes ont toutes été jointes pour les informer de la situation et pour préciser les modalités qui permettront de leur assurer un serivce de qualité et sécuritaire", a précisé le CISSSAT. Par ailleurs, contrairement à ce qui avait circulé depuis la veille dans certains médias, toutes les chirurgies planifiées à Ville-Marie sont maintenues pour l'instant. Les usagers doivent donc se présenter à leur rendez-vous comme prévu.

"Nous comprenons les impacts de ces modifications pour la population et nous cherchons activement des solutions, en collaboration avec les équipes médicales, pour offrir les meilleurs services à tous les Témiscabitibiens", a assuré la PDG du CISSSAT, Caroline Roy.

Un lourd prix à payer

La députée de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, Émilise Lessard-Therrien, n'a pas tardé à dénoncer ce qu'elle qualifie d'abandon de la région par le ministre qui en est responsable, Pierre Dufour, et par le ministre de la Santé, Christian Dubé.

"Chez nous, ce n'est pas la COVID-19 qui vient à bout du système de santé, c'est la crise de la main-d'oeuvre que Pierre Dufour refuse de reconnaître, a-t-elle lancé. Ça fait des mois qu'on avertit le gouvernement que les bris de services nous guettent. M. Dufour porte bien son titre: avec lui, on n'est pas sortis du bois! Les gens de l'Abitibi-Témiscamingue paient un prix très lourd pour l'inaction de leur ministre régional."

Mme Lessard-Therrien a aussi vilipendé le ministre de la Santé qui, interpellé sur la question à l'Assemblée nationale, le 23 mars, avait souligné l'importance de procéder par séquences. "Aujourd'hui, la séquence du ministre Dubé nous mène droit dans le mur, s'est insurgée la députée. Encadrer les agences privées sans prendre en considération nos réalités en région, sans rendre attrayantes les conditions de travail au public, c'est faire la job à moitié. Ce qu'il dit aux infirmières, c'est d'aller voir ailleurs!"

Statut particulier

Pour Émilise Lessard-Therrien, il est urgent que le ministre Christian Dubé attribue un statut particulier à l'Abitibi-Témiscamingue. "L'approche mur-à-mur, ça ne marche pas, a-t-elle fait valoir. Ce qui marche, c'est une approche concertée avec les acteurs du milieu, ce sont les mesures incitatives que nos infirmières réclament depuis des années. Et si on leur faisait confiance?"

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