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21 juillet 2021

Jean-François Vachon - jfvachon@lexismedia.ca

Québec refuse le projet de GNL-Québec

Des retombées économiques de 14 M $ étaient initialement prévues pour l’Abitibi-Témiscamingue

Gazoduq Rouyn-Noranda

©Gazoduq

Le trajet prévu du gazoduc devait atteindre l’usine de liquéfaction de Saguenay.

Le gouvernement du Québec a rejeté le projet de gazoduc et d’usine de liquéfaction de gaz naturel (le projet Énergie Saguenay) présenté par la compagnie GNL-Québec.

«Le conseil des ministres a pris position. Nous confirmons que le projet Énergie Saguenay ne verra pas le jour. Ce projet comporte plus de désavantages que d’avantages», a lancé d’emblée le ministre de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques, Benoit Charette, lors d’un point de presse donné le 21 juillet.

«Plusieurs doutaient de notre stratégie de tenir deux BAPE. On comprend que sans usine, il n’y aura pas de gazoduc. Ce projet meurt avec le projet d’usine», a-t-il ajouté.

Le ministre a aussi expliqué que le promoteur pouvait toujours déposer un autre projet, mais qu’il devrait recommencer entièrement la procédure environnementale.

Trois conditions

Pour approuver le projet, M. Charette avait souligné que trois conditions devaient être au rendez-vous: son acceptabilité sociale, son rôle dans le contexte de la transition énergétique ainsi que sa capacité à générer une diminution des émissions de gaz à effet de serre.

«À la base, le gouvernement avait posé ses trois conditions pour rendre acceptable ce projet. Il devait favoriser la transition énergique et contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le promoteur n’a pas fait la démonstration qu’il pouvait répondre à ces deux conditions», a signalé le ministre.

«On craint le verrouillage carbone, c’est-à-dire que le projet défavoriserait la transition énergétique en faisant en sorte que les acheteurs poursuivent avec l’utilisation du gaz plutôt que d’aller vers des énergies renouvelables. Cela faisait en sorte qu’on ne pouvait pas être convaincus non plus que des énergies plus polluantes seraient remplacées par l’utilisation du gaz naturel liquéfié», a-t-il ajouté.

Rapport du BAPE

Le concept d’acceptabilité sociale n’a pas été étudié, étant donné que le promoteur ne répondait pas à deux des trois conditions. Le rapport du BAPE avait cependant conclu que l’usine de liquéfaction entraînerait une augmentation des émissions de gaz à effet de serre qui correspondait à l’ajout de 3,3 millions de véhicules sur les routes du pays. De plus, le BAPE jugeait que l’utilisation de gaz naturel obtenu en grande partie par fracturation ne contribuerait pas à une transition énergétique.

Qui plus est, selon l’organisme, «la somme des risques afférents au projet dépasse celle des avantages». Il faut rappeler que ce projet a aussi amené des débats très importants au Saguenay-Lac-Saint-Jean, où des personnes souhaitaient ardemment que le projet se réalise en raison des retombées économiques attendues.

Plus près de chez nous, en mars 2021, l’entreprise L. Fournier et Fils de Val-d’Or avait été la seule de la région à avoir indiqué qu’elle était prête à investir dans le projet si ce dernier obtenait les autorisations environnementales. Cette annonce s’était inscrite dans la volonté de GNL-Québec de convaincre les populations locales.

Retombées économiques

En septembre 2019, Gazoduq [NDLR:Gazoduq (responsable du gazoduc) et GNL-Québec (responsable de l’usine de liquéfaction à Saguenay) sont chapeautés par la société en commandite Symbio Infrastructure] avait tenu une conférence de presse pour présenter les retombées économiques du passage du gazoduc dans la région.

L’entreprise s’était engagée à verser 14 M $ par année sur une période minimale de 25 ans. Quelque 65 % du montant devait être versé aux municipalités et 25 % aux différentes MRC. L’UQAT et Centraide se partageaient la somme restante, évaluée à 721 000 $.

Le projet avait aussi soulevé une vague d’opposition dans les régions. La Coalition anti-pipeline de Rouyn-Noranda avait notamment organisé plusieurs actions et manifestations pour contrer le passage de ce gazoduc sur le territoire de la région.

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