20 octobre 2021

Pierre-Olivier Poulin - popoulin@medialo.ca

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©archives

La Ville de Val-d’Or a dû faire des efforts colossaux pour contrer la vague de sans-abris durant les derniers mois.

Cette rencontre entre différents membres du milieu se faisait en marge de la Nuit des itinérants, qui s'est déroulée le soir même, entre 20h et minuit, à la Place Agnico Eagle.

Avec les mesures sanitaires et le couvre-feu, la situation de l’itinérance à Val-d’Or a pris des proportions énormes dans les derniers mois. Parmi les différentes places d’accueil, le centre de répit Chez Willie a dénombré 14 951 entrées de 387 personnes différentes, entre le 1er avril 2020 et le 31 mars 2021. Parmi ces gens, 52% proviennent des communautés autochtones.

Chez La Piaule, l’organisme a dû se surpasser pour intégrer le plus de gens possible. Ayant vu sa capacité d’accueil être réduite de moitié, il a dû ouvrir un nouveau refuge au sous-sol de l’église Saint-Sauveur, avec la collaboration du Centre intégré de santé et de services sociaux de l'Abitibi-Témiscamingue (CISSS-AT).

«À l’époque où le couvre-feu a été mis en place, la situation était assez intense. Avec toutes les mesures de distanciation sociale et sanitaires, ç’a exacerbé le problème. Il y a eu un sommet, mais il y a eu une réponse importante dans la communauté. Ça nous a permis d’atténuer la situation. Il fut un temps où ça empirait de semaine en semaine, mais on a pu maîtriser la situation, même si on ne maîtrise pas tout», a relaté le conseiller en relation avec les milieux pour la Ville de Val-d’Or, Paul-Antoine Martel.

©Pierre-Olivier Poulin

L’aide des commerçants

En plus des organismes communautaires, l’appui des différents commerces du centre-ville de Val-d’Or a été crucial pour faire face à cette problématique en expansion. Par exemple, les différents dépanneurs et épiceries se sont associés afin de limiter la teneur en alcool de la bière vendue. Toutefois, au cours de l’hiver dernier, les tensions étaient palpables chez les commerçants.

«On avait des itinérants qui essayaient de rentrer dans nos commerces. Il y avait plusieurs choses qui faisaient en sorte que tout le monde était à bout, rendu à l’été. On nous faisait de la pression et la population était inquiète au centre-ville. Ça faisait longtemps qu’on le disait, mais on nous répondait que ce n’était pas si pire», a mentionné la présidente ex officio de la Corporation Rue Principale, Josette Pelletier.

Au cours des derniers mois, plusieurs citoyens ont observé des débordements, que ce soit du vandalisme, de la pollution ou des comportements qui ne se font pas en public. Le secteur autour du parc Albert-Dumais demeurait le plus chaud à cet égard. C’était sans compter les étudiants des écoles secondaires qui allaient manger dans le secteur sur l’heure du dîner, et qui laissaient traîner leurs déchets.

Avec la fin du couvre-feu, la réouverture des commerces et le retour progressif des citoyens dans le centre-ville, ces comportements commençaient déjà à s’estomper.

«On avait une tempête parfaite, ne cache pas Paul-Antoine Martel. La situation de l’itinérance a été amplifiée par ces mesures. Maintenant qu’on déconfine, on réduit la problématique. Il y a moyen de faire les choses autrement, comme installer des poubelles dans des endroits stratégiques, en faisant de la sensibilisation ou même en discutant avec la clientèle itinérante.»