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02 décembre 2021

Dominic Chamberland - dchamberland@lexismedia.ca

Le frère de Richard Genest : «On espère qu’au moins, ça va faire bouger les choses»

Une marche organisée à la mémoire du disparu

Richard Genest

©Photo: Gracieuseté - Famille Genest

Richard Genest était père de trois enfants et grand-père de quatre petits-enfants.

Jean Genest n’en démord pas : une urgence ouverte 24 heures sur 24 à Senneterre aurait pu faire la différence entre la vie et la mort pour son frère Richard, décédé le matin du 30 novembre à quelques minutes de son arrivée à la salle d’opération de l’hôpital d’Amos, après des délais de prise en charge et de transport par ambulance jugés beaucoup trop long par la famille et la Ville.

«Si l’urgence avait été ouverte à 17h30 (le 29 novembre), on ne serait pas en train de se parler, a soutenu M. Genest. Richard se serait présenté à l’urgence (pour ses malaises à l’abdomen), il aurait été pris en main et stabilisé par une équipe médicale, on lui aurait donné de la médication et il aurait été envoyé directement à Amos (pour être opéré d’urgence). Le chirurgien à Amos a dit au fils de Richard que cinq minutes plus vite et il aurait pu le sauver», a-t-il raconté.

Or, il s’est écoulé quelques heures entre le premier appel de Richard Genest au 9-1-1, dans la nuit du 29 au 30 novembre, et son transfert à Amos pour être traité par un chirurgien vasculaire, après un détour par l’hôpital de Val-d’Or pour être diagnostiqué.

«Richard ne se sentait pas bien lundi après-midi (le 29 novembre) et vers 17h30, il voulait se rendre à l’urgence parce que ça lui faisait trop mal, mais comme c’était fermé, il a remis ça au lendemain matin quand ce serait ouvert. Sauf que vers 1h du matin (dans la nuit du 30 novembre), ça n’allait plus du tout et il a ensuite appelé l’ambulance, qui a mis beaucoup à temps à arriver (plus de 2 heures selon la Ville de Senneterre, 70 minutes selon le CISSSAT). Même si c’est 1 h et 10 minutes, c’est encore trop long. Pour nous, la mort de Richard est un dommage collatéral de la fermeture de l’urgence (entre 16h et 8h)», a lancé Jean Genest.

Craintes, espoirs, doutes

M. Genest craint que ce genre de situation ne survienne à nouveau à Senneterre si le ministère de la Santé et le CISSSAT ne rouvrent pas bientôt l’urgence 24 heures sur 24. «Ça va arriver à d’autres si rien ne change, a-t-il avancé. La population est vieillissante à Senneterre, les malaises surviennent souvent le soir et la nuit, pas juste entre 8h et 16h…»

En attendant d’obtenir des explications du Bureau du coroner sur les circonstances entourant le décès de son frère, Jean Genest ose croire que ce drame ne sera pas survenu en vain, sauf qu’il a des doutes. «On espère qu’au moins, ça va faire bouger les choses. Mais je ne suis pas sûr car le gouvernement est assez entêté. C’est très frustrant ce qui arrive, surtout que c’est à cause d’une décision du CISSSAT et du gouvernement prise à l’encontre de la logique», a-t-il affirmé.

Comme dans un monde irréel

D’autre part, beaucoup de monde est attendu à la marche organisée à la mémoire de Richard Genest, vendredi soir dans les rues de Senneterre. Le départ est prévu à 19h à l’hôtel de ville. Issu d’une famille de 11 enfants et retraité après une longue carrière au CN et chez Via Rail, M. Genest avait 65 ans, il était père de trois enfants et grand-père de quatre petits-enfants.

Son frère Jean, qui vit un tourbillon médiatique en se retrouvant sur de nombreuses tribunes régionales et nationales pour parler de la situation, a carrément l’impression de vivre dans un monde irréel. «On va probablement réaliser ce qui se passe un peu plus tard, a-t-il mentionné. Chose certaine, je n’aurais jamais cru qu’une telle chose pouvait nous arriver. On pense toujours que ça n’arrive qu’aux autres, et puis bang, ça nous frappe.»

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