Économique
Retour16 décembre 2021
Aline Essombe - aessombe@lexismedia.ca
Vers une relance de l’usine Résolu d’Amos?
Le comité de travail a déposé ses propositions préliminaires à la compagnie

©Photo: Archives - Le Citoyen Val d'Or - Amos
La SADC Harricana et ses partenaires du comité de travail ont proposé des solutions à la direction de Résolu visant à permettre la relance à long terme de l’usine d’Amos.
La Société d'aide au développement des collectivités (SADC) Harricana et ses partenaires ont peut-être trouvé des solutions qui permettraient de redémarrer éventuellement l’usine de Produits forestiers Résolu à Amos, fermée depuis avril 2020.
Une première étape a du moins été franchie en ce sens, le 22 novembre dernier, quand le comité de travail sur la relance de l’usine a fait parvenir à la direction de la compagnie Résolu ses propositions préliminaires, lesquelles ont été préparées avec le cabinet d’experts-conseils montréalais Envertis Consulting. Le contenu de ces propositions demeurait confidentiel au moment d’écrire ces lignes, puisque la direction de Résolu devait les étudier.
Formé en 2020 par la Chambre de commerce et d’industrie du Centre-Abitibi (CCICA), ce comité de relance comprend notamment des élus, des organismes de développement (comme la SADC Harricana) et des chercheurs. Tout ce beau monde est mobilisé, en collaboration avec la direction de Résolu et le syndicat des employés, pour évaluer les diverses options et trouver des alternatives permettant une relance durable de l’usine.
«Nous sommes préoccupés par les retombées économiques négatives dues à la fermeture de cette entreprise. Les copeaux de bois qu’elle utilisait et les produits en région en ressortent maintenant sans transformation vers Gatineau. Des fournisseurs locaux en subissent les conséquences, puisqu’ils ont perdu des contrats importants», a souligné Robert Cloutier, vice-président de la CCIAC, dans un communiqué du comité de travail.
Le papier écarté
Résolu est une compagnie installée aux États-Unis et au Canada qui transforme des produits forestiers pour en faire, entre autres, du papier journal, comme c’était le cas à Amos. La production est ensuite expédiée dans une cinquantaine de pays. «C’est une usine qui faisait beaucoup de papier, qui en exporte et qui en vend pour de très gros tirages. Ce sont de très gros joueurs au niveau international qui utilisaient le papier journal de notre usine», a indiqué Éric Laliberté, directeur général de la SADC Harricana et coordonnateur du comité de relance de l’usine d’Amos.
Dans la région, 325 emplois directs sont concernés par la fermeture de l’usine Résolu au printemps 2020, ainsi que 1056 emplois indirects. Cet enjeu pousse donc la SADC Harricana et ses partenaires à travailler afin de trouver une solution de relance, laquelle devra passer par autre chose que la production de papier journal, dont la demande aurait chuté de 40% depuis le début de la pandémie.
«Le papier journal n’est pas une option durable de redémarrage à moyen et à long terme, a signalé Éric Laliberté. Il faut penser que des frontières se sont fermées, les ports ont été mis au ralenti, et donc tout le mouvement du papier a été ralenti. Ç’a contribué à faire chuter la demande mondiale du papier journal dans les dernières années, a-t-il ajouté en affirmant qu’il y a quand même un moyen de maintenir l’usine d’Amos.
«Nous avons exclu toutes solutions de transformation radicale de l’usine. Nous proposons plutôt une diversification graduelle qui intégrerait une gamme de nouveaux produits préservant la matière première, les copeaux de bois ainsi que la majorité des équipements et les infrastructures en place, a précisé M. Laliberté. Le travail du comité est de pouvoir limiter la sortie des copeaux de bois à l’extérieur de la région et de remettre en place des emplois à notre usine, dans une perspective durable à moyen et à long terme», a-t-il ensuite mentionné.
Une réponse bientôt?
Le comité de travail a fait savoir que ses prochaines actions vont dépendre de la position des dirigeants de Résolu, position qui était attendue avant la fin de l’année au moment d’écrire ces lignes.
«Les dirigeants de Produits Forestiers Résolu ont été attentifs et curieux face à nos différentes propositions. Le travail du comité de relance et de la firme d’experts-conseils s’appuie sur une analyse factuelle et nos scénarios sont crédibles, a soutenu Sébastien D’Astous, maire d’Amos et préfet de la MRC d’Abitibi, dans le communiqué du comité. Je suis confiant en l’avenir de cette usine et sensible à l’attachement qu’éprouvent de nombreux employés.»
(Avec la collaboration de Dominic Chamberland)
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