Mines
Retour26 avril 2022
Christine Morasse - cmorasse@medialo.ca
Raglan : Du Nunavik à la Norvège
Un projet qui a marqué l’imaginaire des Témiscabitibiens

©Photo gracieuseté
Les aurores boréales offrent tout un spectacle aux travailleurs de la mine Raglan
Il y a 25 ans, Raglan a jeté les bases d’un tout nouveau mode de vie; Le Fly-In Fly-Out.
Décembre 1997, tous les regards sont tournés vers le grand nord québécois. Alors que l’économie tourne au ralenti, Falconbridge se lance dans un projet complexe et pharaonique dans un milieu isolé de toute ressource externe. Située à Katinniq, entre les villages inuits de Salluit et Kangiqsujuaq est inaugurée, le 4 décembre 1997, la mine Raglan. Le gisement se trouve à environ 100 kilomètres au sud-est de la baie Déception, dans la péninsule d'Ungava.

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En plus du complexe d’hébergement, le site accueille une usine de traitement des eaux, une centrale énergétique et un aéroport. Un réseau de routes praticables toute l'année relie le complexe minier aux entrepôts et installations portuaires situés à Baie
Un village sur pilotis
Si les opérations de la mine ont été lancées en décembre 1997, il a fallu qu’auparavant on construise sur le site, un complexe d’hébergement autonome pour loger et nourrir les travailleurs. Érigé sur pilotis, cet immense bâtiment peut accueillir 300 personnes à la fois. On y trouve une cafétéria, une salle d’entraînement, une salle de spectacle et tous les services nécessaires au bon fonctionnement d’une micro-société. Parce que Raglan c’est l’équivalent d’une petite municipalité. En plus du complexe d’hébergement, le site accueille une usine de traitement des eaux, une centrale énergétique et un aéroport. Un réseau de routes praticables toute l'année relie le complexe minier aux entrepôts et installations portuaires situés à Baie Déception.

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Les travailleurs et travailleuses sont transportés par l'avion de Raglan jusqu'au site minier. Le vol dure environ 4 heures.
Un nouveau mode de vie : Le Fly-In, Fly-Out
Les travailleurs miniers de l’époque avaient plutôt l’habitude de se rendre à la mine tôt le matin et en revenir dans la même journée. Mais Raglan a jeté les bases d’un nouveau mode de vie; le Fly-In Fly-Out. Transportés à bord de l’avion de la minière, les travailleurs quittaient pour une période de 21 jours. Au retour, ils bénéficiaient d’un congé de 10 jours. Cette formule a bousculé la vie de bien des familles qui devaient réorganiser leur quotidien. Avec le temps d’autres séquences sont venues s’ajouter tel que le 14-14. 14 jours travaillés, 14 jours en congé.

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C'est un brise-glace qui transporte le nickel à partir du port de Baie Déception dans la Baie d'Ungava jusqu'au port de Québec
Le parcours du nickel
Si les travailleurs voyagent en avion, le nickel lui, voyage en bateau. C’est un brise-glace qui assure le transfert de la précieuse marchandise de Baie Déception vers le port de Québec. Puis, le nickel effectue un trajet sur le train vers Sudbury pour un premier affinage. Il est ensuite retourné vers Québec où il quitte par bateau vers l’affinerie de Nikkelverk à Kristiansand en Norvège pour un affinage final.

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2 éoliennes sont venues s'ajouter au décor magnifique du Nunavik
4 sites en exploitation
Aujourd’hui, l’aventure se poursuit pour Raglan qui compte 4 mines souterraines en exploitation; Katinniq, numéro 2, Kikialik et Qakimajurk. La minière est passée aux mains de Xstrata en 2006 puis est devenue la propriété de Glencore en 2013. Mine Raglan c’est plus de 1 280 employés, 186 millions en masse salariale annuellement, 71% de ses achats réalisés auprès d’entreprises québécoises et 40 000 tonnes de nickel produites chaque année.

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Les équipements miniers sont mis à rude épreuve au Nunavik
25 ans d’activités
L’année 2022 marque un jalon important dans les opérations de Raglan, puisque la minière passera le cap de ses 25 ans d’activités le 4 décembre prochain. Pour souligner cet anniversaire, une campagne a été lancée sous le thème Notre récit à nous – Mine Raglan, 25 ans d’activités. Évoluant dans un territoire d’exploitation aussi majestueux qu’éloigné, l’histoire de Raglan est riche et complexe. Les communautés qui l'entourent et les personnes qui y travaillent façonnent ce récit qui lui est propre, créant des souvenirs forts et le sentiment d’appartenir à une deuxième famille.

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L’Entente Raglan a été signée en 1995 entre Mine Raglan et cinq partenaires inuits, soit la Société Makivik ainsi que les deux communautés inuites de Salluit et de Kangiqsujuaq, appuyées par leur corporation foncière respective.
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