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24 janvier 2023

Lucie Charest - lcharest@medialo.ca

Les acériculteurs en mode préservation de la ressource

Environnement, entaillage, gestion de coupes forestières dans leur mire

Monia Jacques

©Lucie Charest - Le Citoyen

Monia Jacques a accueilli une vingtaine de producteurs à la Journée acéricole 2023 à la salle St-Isidore située à Laverlochère-Angliers.

Qu’ils pratiquent l’acériculture dans un contexte de loisirs ou comme gagne-pain, les producteurs acéricoles ont à cœur de bien faire les choses. Les questionnements évoqués lors de la journée de l’acériculture à Laverlochère à la mi-janvier l’illustrent de belle façon.

«L’ensemble des conférences vise à répondre aux préoccupations des producteurs, a rappelé Monia Jacques, agronome, conseillère régionale en aménagement du territoire, développement régional et acériculture au MAPAQ et membre du comité organisateur provincial de l’événement. L’objectif de la journée est de soulever des points qui auront un impact sur leurs entreprises.»

Une vingtaine de producteurs, dont la moitié pratique l’acériculture pour le plaisir, étaient présents à la Salle St-Isidore à Laverlochère-Angliers le 19 janvier. Ils ont pu assister à des conférences de spécialistes portant sur les bénéfices écologiques, comment évaluer la rentabilité de l’investissement, l’entaillage et l’aménagement durable, une alternative prometteuse aux antimousses et comment bien assainir pour une sève de qualité.

Du bon temps en forêt

Tant les acériculteurs amateurs que les acériculteurs industriels ont été satisfaits des réponses obtenues au niveau de la protection de l’environnement. D’ailleurs, Preston Phillips, de Belleterre, pratique l’acériculture uniquement pour le loisir. Il avait deux objectifs lorsqu’il s’est inscrit à la Journée acéricole.

«Tout d’abord, je souhaitais en profiter pour réseauter avec mes collègues, a-t-il indiqué. Ensuite, je voulais en apprendre davantage sur les impacts de la production sur l’environnement et sur les arbres eux-mêmes.»

M. Phillips est enseignant. Il exploite une érablière avec sa petite famille uniquement pour le plaisir. Avec une capacité de 300 entailles, il en a effectué une cinquantaine à la saison 2022. «C’est une érablière de première génération, a-t-il noté. Pour nous, il s’agissait aussi d’une façon de passer encore plus de temps en forêt en famille.»

Environnement et protection de la ressource

Yan Gaudet, propriétaire de la Sucrerie du Huard, recherchait des réponses à ses questionnements sur les GES. «Quoique les évaporateurs soient de plus en plus performants, et brûlent une partie des GES qu’ils produisent, si on pouvait amener l’électricité dans les grosses érablières, au lieu de chauffer à l’huile ou au bois, ce serait un très grand pas de fait, a-t-il fait remarquer. Cela permettrait de développer encore davantage l’acériculture sur le territoire.» La sucrerie du Huard exploite actuellement 25 000 entailles biologiques.

«L’ensemble des conférences vise à répondre aux préoccupations des producteurs» - Monia Jacques

De son côté, Hugo Lévesque, propriétaire de Tem-Sucre, est producteur mais se spécialise principalement dans la transformation des produits de l’érable. Il a participé à cette journée pour faire du réseautage auprès de ses collègues, mais aussi pour se garder au fait des nouvelles techniques d’entaillage.

«J’ai appris aujourd’hui, qu’il ne sert à rien d’entailler trop profond, tout juste au début de l’aubier, nous avons une meilleure coulée, s’est-il réjoui. Auparavant, nous répondions aux normes du ministère des Ressources naturelles. En entaillant un centimètre moins profond, nous avons un meilleur rendement et prolongeons la longévité de l’érable.»

Partenaires

En plus des conférences avec les spécialistes, les producteurs ont également pu rencontrer les différents partenaires liés à l’acériculture. Par exemple, parmi les partenaires invités, pensons à des représentants de Emploi-Québec qui a informé les producteurs sur les possibilités d’avoir accès à de la main d’œuvre étrangère; des consultants de Agri-Conseils, de la Société de développement du Témiscamingue, ou de la MRC de Témiscamingue, de la financière agricole et de la Banque nationale.

La représentante du MRN, Sophie Riel, a particulièrement été interpellée sur les permis et les possibilités de coupe forestière. Car ne l’oublions pas, la majorité des érablières au Témiscamingue, se trouve principalement exploitées sur des terres publiques.

Elle leur a fourni de l’information sur les permis, mais les a aussi invités à participer aux consultations du MRN précédant l’élaboration du plan d’aménagement forestier. «Ce n’est pas quand la bûcheuse arrive dans votre érablière qu’il faut réagir, a-t-elle imagé. À ce moment il est trop tard.»

En chiffres

La production régionale de l’acériculture se concentre majoritairement au Témiscamingue. Nous y retrouvons autour de 150 détenteurs de permis d’intervention pour la culture et l’exploitation d’une érablière à des fins acéricoles. Ce qui se traduit par tout près de 275 000 entailles réparties sur une superficie de plus de 1 500 ha.

La quantité de sirop produite est de l’ordre de près d’un demi-million de cannes de sirop, soit l’équivalent de 815 000 lbs de sirop.

Fait à noter, environ la moitié du sirop se vend en petit contenant directement au consommateur tandis que le reste est vendu en grand contenant et destiné principalement à une mise en marché à l’extérieur de la province.

Preston Phillips

©Lucie Charest - Le Citoyen

Preston Phillips produit du sirop d’érable uniquement pour les loisirs, mais entend bien faire les choses adéquatement.

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