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05 juin 2023

Lucie Charest - lcharest@medialo.ca

Émilise Lessard Therrien à l'heure des choix

Dans son jardin ou dans la sphère publique la jeune femme donne son 100 %

Émilise Lessard-Therrien

©Lucie Charest - Le Citoyen

Émilise Lessard-Therrien, d’abord citoyenne, poursuivra son engagement peu importe la forme qu’il prendra.

Militante, politicienne, influenceuse, analyste politique à LCN, fermière, Émilise Lessard Therrien n’est pas près de fermer les livres. Au contraire, face aux aléas de la vie, elle en écrit une nouvelle page chaque fois, sans même altérer une seule goutte de ses propres valeurs et de son authenticité.

Lorsque nous l’avons rencontrée, fin mai, à sa fermette, située à Duhamel-Ouest, elle travaillait la terre de son jardin malgré une chaleur accablante. Quelques jours avant qu’elle ne décide de sauter dans la course à la co-porte-parolité de Québec solidaire, nous lui avions demandé comment elle se définissait elle-même, en regard de toutes les fonctions dont elle s’acquitte.

«Je suis d’abord une citoyenne, a-t-elle tranché. Une citoyenne qui a des valeurs et des convictions, qui a toujours voulu améliorer le monde autour d’elle. Je cherche toujours la meilleure façon d’y parvenir. Parfois, c’est la politicienne, parfois l’influenceuse, parfois l’analyste, mais toujours la citoyenne.»

Incarner des préoccupations

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Curieusement, Émilise Lessard-Therrien ne se voit pas forcément comme une bonne communicatrice. Davantage branchée sur le fond que sur la forme, elle relate même avoir éprouvé des difficultés à décortiquer des textes au cégep pour en tirer l’idée principale.

«J’ai fait des études en enseignement, j’ai été suppléante pendant quelques années, a-t-elle rappelé. J’ai appris que plus la façon d’aborder les choses, les enjeux, les préoccupations, est proche de soi, plus les gens se sentent rejoints et prêtent l’oreille. Ça crée du lien, les gens se sentent interpellés. Dans mon cas, ce serait davantage de la candeur que de la stratégie.»

Une révélation médiatique

Pour plusieurs, l’arrivée d’Émilise Lessard Therrien à l’émission Le Bilan à LCN ou à Le monde à l’envers avec Stéphane Bureau à TVA a relevé de la révélation. La surprise aura certainement été de voir à quel point ses nouveaux collègues prêtaient oreille à ses propos et respectaient son point de vue.

«Aujourd’hui, il y a tellement de cynisme autour de la politique, quand tu te présentes sous une bannière politique, ça peut éveiller de la méfiance, même si ne n’ai jamais eu l’impression de suivre une ligne de parti, a-t-elle noté. Alors que quand tu es analyste, tu es neutre, tu n’es pas identifiée à un parti. Les gens me disaient à l’épicerie que je les représentais tellement bien. Aussi, dans la sphère publique, la voix des régions est très peu exprimée. Les gens qui évoluent dans les médias sont principalement issus des grands centres. Leurs référents, leurs connaissances y sont principalement associés. On n’a pas forcément les mêmes lieux communs.»

«J’ai appris que plus la façon d’aborder les choses, les enjeux, les préoccupations, est proche de soi, plus les gens se sentent rejoints et prêtent l’oreille»  - Émilise Lessard-Therrien

Projecteurs tournés vers elle

Dès l’annonce du départ de Manon Massé comme co-porte-parole de QS, les yeux se sont immédiatement tournés vers celle qui vient à peine de franchir le cap des 30 ans. Comme elle ne souhaitait pas fermer la porte à cette candidature, il a été convenu qu’elle quitte son siège d’analyste politique pendant qu’elle poursuivait sa réflexion. Réflexion dont elle parle peu.

«Ma réflexion, je la fais les deux mains dans la terre de mon jardin, a-t-elle confié avec un large sourire. Je dois mesurer l’impact de mes choix, sur ma famille, où mon action porte le plus.»

Sans surprise, lorsqu’on lui demande comment elle envisage l’avenir, si elle a des préoccupations, ce n’est pas de son avenir à elle dont elle parle d’abord.

«Je pense à mes enfants, à leur avenir, a-t-elle avoué. Comment se portera la planète, auront-ils des soins de santé adéquats, des services d’éducation. Je veux voir grandir mes petits-enfants. Une des clés pour répondre à tous ces enjeux, c’est la prise en charge par les milieux, développer notre propre résilience, avoir les outils, les leviers pour pouvoir s’organiser localement. Tout ce pouvoir qu’on pourrait avoir se voit de plus en plus rapatrié vers Québec. Je me dis qu’on a besoin de modèles, que ça prend quelqu’un pour le faire.»

Peu importe l’issue de sa réflexion, Émilise Lessard-Therrien demeurera quelqu’un d’engagé. Et pas de n’importe quelle manière, son engagement demeurera authentique et intègre. À preuve, lorsque nous avons effleuré sa récente défaite électorale face à la grosse machine de la CAQ, elle a avoué qu’elle n’aurait rien changé à son discours même en envisageant qu’il puisse lui ravir le comté.

«Aucune stratégie n’aurait pu prendre plus de place que les préoccupations que j’avais pour notre région, même si cela m’avait permis de gagner, a-t-elle confié. Si j’ai un regret, c’est peut-être de ne pas avoir réussi à créer des ponts avec les travailleurs de la Fonderie Horne quand on a vu la grosse machine arriver. Les travailleurs subissent la situation, ils n’en sont pas les auteurs.»

Au terme de l’entretien, la jeune femme était déjà prête à retourner à son jardin où elle poursuit sa réflexion les deux mains dans la terre, comme elle dit. Parions que peu importe l’issue de ses choix, elle s’y engagera comme elle l’a toujours fait, avec conviction et intégrité.

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