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14 août 2023

Michel Ducas - mducas@medialo.ca

Saison désastreuse pour l’agriculture en Abitibi-Ouest

Feux de forêt et sécheresse ont mis plusieurs entreprises agricoles en péril

Agriculteurs AO

©Gracieuseté - Le Citoyen Val d'Or - Amos

Ces quatre cosignataires de la lettre rouge ont témoigné au nom de 75 agriculteurs d’Abitibi-ouest des difficultés qu’ils rencontrent cette année.

Un regroupement de 75 agriculteurs et agricultrices d’Abitibi-Ouest lancent un cri du cœur au ministre québécois de l’Agriculture André Lamontagne.  Dans une « lettre rouge » qu’ils ont cosignée, les producteurs de ce secteur rappellent à quel point l’été 2023 a été catastrophique pour eux. 

Hautement médiatisés, les feux de forêt ont causé d’énormes maux de tête aux agriculteurs d’Abitibi-Ouest à plus d’un chapitre.  En plus de la mauvaise qualité de l’air causée par la proximité des feux (les principaux foyers se trouvaient dans les secteurs de Normétal et La Reine, notamment), les producteurs ont dû évacuer leurs bêtes dans des secteurs plus sûrs et les réintégrer une fois le danger écarté, le tout à grands frais.  À cela s’ajoute la nourriture de ces bêtes, puisqu’elles ne pouvaient profiter de leurs pâturages.  

La sécheresse occultée 

Un phénomène moins connu du grand public a aussi affecté les producteurs d’Abitibi-Ouest : la sécheresse.  « Plus insidieuse, moins sensationnaliste que les forts brasiers, causée par le temps chaud et les faibles précipitations, la sécheresse a contribué à augmenter le risque d’inflammabilité, en plus d’abaisse la qualité de nos cultures fourragères, céréalières et maraîchères », indiquent les cosignataires dans la lettre adressée au ministre Lamontagne.   

Les cultures fourragères particulièrement touchées 

Les principales conséquences se retrouvent dans les cultures fourragères, comme le foin et la paille, essentiels à la nourriture des bêtes et à la salubrité des bâtiments de ferme.  Habituellement, les producteurs agricoles peuvent effectuer quatre rotations de récoltes (de la traditionnelle expression « faire les foins »).  Cette année, en plus de la sécheresse et des feux de forêt, les agriculteurs ont dû faire face l’hiver dernier à des gels qui ont provoqué des taux de mortalité élevés des plantes, et forcé un second ensemencement.  Résultat : jusqu’ici, les producteurs n’ont pu faire qu’une seule rotation de fourrage cet été.  

Cette situation a des conséquences directes sur la survie des exploitations agricoles, selon les signataires.  D’une part, les producteurs doivent compenser avec du foin sec directement des pâturages, et d’autre part, ils doivent utiliser leurs réserves ou même acheter du foin à l’extérieur de la région.  Avec des prix variant entre 40$ et 100$ la botte, selon la distance, certains producteurs pourraient être contraints de vendre une partie de leur cheptel. 

Tant du côté céréalier que maraîcher, la sécheresse a des conséquences catastrophiques sur le rendement des cultures.  Côté céréalier, cette situation entraînera une rareté du côté de la paille, qui sert de litière pour les animaux lors de la saison froide.  Côté maraîcher, le manque d’eau provoque une baisse de rendement des fruits et légumes, et ce, même si les producteurs utilisent l’irrigation.     

Une insécurité intenable 

Les conditions climatiques dans la région occasionnent donc, selon les signataires de la lettre, une insécurité constante.  En plus des aléas de la météo, les producteurs ne savent jamais d’une année à l’autre s’ils seront compensés par la Financière agricole du Québec.  Selon eux, cela met en péril l’existence même de plusieurs entreprises agricoles du secteur. 

Dans cette optique, c’est toute une région qui pourrait écoper :  « Dans une MRC qui compte 20 000 habitants, les impacts sont d’autant plus importants qu’une grande part de l’économie active d’Abitibi-Ouest provient directement de l’industrie agroalimentaire », affirment les cosignataires de la lettre, qui, incidemment, ne font pas directement de demandes au ministre Lamontagne dans leur lettre.  « Nous, agriculteurs et agricultrices d’Abitibi-Ouest, désirons témoigner de cette situation intenable aux répercussions collectives », disent-ils.   

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