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28 avril 2025

Davide Buscemi - dbuscemi@medialo.ca

SOQUEM : forer plus, viser loin

Le géologue senior de la SOQUEM, Luc Théberge.

©Photo gracieuseté.

Le géologue senior de la SOQUEM, Luc Théberge.

La SOQUEM a présenté,  le 19 février dernier, les avancées de ses projets phares : les projets Cardinal et Wagosic, lors d’un événement organisé par l’ICM Amos à La Sarre.

Face aux enjeux croissants de l’approvisionnement en minéraux critiques, l’entreprise redouble d’efforts pour renforcer son rôle clé dans l’exploration minière québécoise. 

Depuis sa création en 1965 par René Lévesque, la Société québécoise d'exploration minière (SOQUEM) s’est imposée comme un pilier de l’exploration minière québécoise. « Nous sommes une société publique, détenue par les Québécois à travers Investissement Québec », rappelle le géologue senior dans la société d’État, Luc Théberge. 

L’entreprise joue un rôle essentiel dans la découverte et la mise en valeur des ressources minérales. 

La SOQUEM possède un portefeuille de 50 projets miniers, couvrant plus de 600 000 hectares. Ses activités s’étendent de l’Abitibi à la fosse du Labrador, avec un accent particulier sur les métaux stratégiques comme le cuivre, le nickel et les terres rares. 

« Notre mission est claire : favoriser l'exploration à la grandeur du Québec et former aussi des partenariats. Encore une fois, dans le but d'amener le plus de joueurs possible à connaître la géologie du Québec et son potentiel minéral. Puis également, on a mis beaucoup de mines en production », résume M. Théberge. 

Le projet Cardinal : Une découverte majeure au Lac-Saint-Jean
Situé entre Chibougamau et le Lac-Saint-Jean, le projet Cardinal représente une avancée significative pour la SOQUEM. « C’est un projet de cuivre et de nickel qui bénéficie d’infrastructures comme la route 167 et un réseau ferroviaire », explique-t-il. 

Les travaux d’exploration ont débuté en 2020 avec une analyse des sédiments lacustres et des études géophysiques avancées. En 2023, les premiers forages ont révélé la zone Richelieu, une formation riche en cuivre et nickel, confirmée par 39 sondages réalisés en 2024. 

Précédemment, « à l'été 2023, le forage 1438-23-009 avait donné des teneurs de presque 1% de cuivre, 0,73 de nickel, de 0,11% de cobalt et de 1,02 g/t d'éléments du groupe platine », détaille M. Théberge. 

Une expansion rapide et prometteuse
La SOQUEM ne compte pas s’arrêter là. En 2024, l’entreprise a ajouté 30 nouveaux forages, étendant ainsi la zone minéralisée sur 425 mètres en longueur et 75 mètres en largeur. 

« Nous sommes encore au début du potentiel de Richelieu. Nous avons de fortes indications que la zone s’étend davantage en profondeur », souligne Luc Théberge. 

L’entreprise mise également sur une exploration plus poussée des anomalies géophysiques aux alentours. « Nous avons détecté des signatures similaires à celles de Richelieu sur d’autres sites voisins. Avec un peu de chance, nous pourrions avoir un ‘Richelieu 2’ », anticipe M. Théberge. 

Le projet Wagosic de Matagami
Autre projet phare de la SOQUEM, Wagosic, situé à 100 kilomètres au nord de La Sarre, pourrait jouer un rôle clé dans la relance du secteur minier de Matagami. 

« L’objectif est de revitaliser le secteur de Matagami. On le sait, la mine Bracemac-McLeod a fermé en 2022. C’est une opportunité pour Soquem de contribuer à réactiver un moulin qui, en ce moment, est en dormance », soutient le chef de projet chez la SOQUEM Jean-Daniel Fortin-Rhéaume.

Chef de projet chez la SOQUEM, Jean-Daniel Fortin-Rhéaume.

©Photo gracieuseté.

Chef de projet chez la SOQUEM, Jean-Daniel Fortin-Rhéaume.

Des teneurs prometteuses en cuivre et zinc
Depuis 2003, la SOQUEM a investi près de 10 millions de dollars dans Wagosic, réalisant 76 forages totalisant 35 000 mètres. Les récentes campagnes de 2023 et 2024 ont permis de mieux cerner la nature du gisement. 

« En 2024, sur le projet Wagosic, on a obtenu les résultats suivants. À la zone Xylem, un intervalle de 65 mètres a livré 2,8% de cuivre. Du côté de l’indice des tours Selbaie, on a intersecté 19 mètres à 4,2% de zinc, accompagné d’argent et de plomb. Et à la zone Argent 2, un seul forage a révélé 14 mètres à près de 200 grammes d’argent par tonne », indique M. Fortin-Rhéaume. 

Vers une nouvelle phase d’exploration
En 2025, 8 300 mètres de forage sont prévus, essentiellement sur nos trois indices principaux. Même recette : levés géophysiques, modélisation 3D, puis génération de nouvelles cibles. 

L’approche géophysique est également renforcée. « Cet hiver, on va essayer une méthode sismique appelée tomographie passive, ou sismique de bruit ambiant. L’objectif, c’est de cartographier les roches en profondeur — idéalement jusqu’à deux kilomètres sous la surface », précise-t-il. 

Un engagement vert
Outre ses avancées techniques, la SOQUEM met un point d’honneur à l’exploitation responsable. 

SOQUEM a été parmi les tout premiers à obtenir la certification Ecologo pour l’exploration minière. C’est une façon de codifier nos actions en matière d’environnement, de santé, sécurité et relations avec les communautés — tout est traçable et transparent. 

« Quand on travaille dans des milieux sensibles, comme les zones humides, on privilégie des forages héliportés — beaucoup moins d’empreinte au sol, moins de risque d’embourber la machinerie. Les boues de forage, on ne les laisse pas sur place : on les récupère avec une centrifugeuse pour les éliminer de façon plus écologique », confie M. Fortin-Rhéaume. 

Un rôle clé
Avec ses projets en pleine expansion, la SOQUEM joue un rôle clé dans le développement des ressources stratégiques du Québec. Son approche alliant innovation, expertise et partenariats solides positionne l’entreprise comme un acteur incontournable de l’industrie. 

La SOQUEM mise désormais sur une intensification de ses campagnes de forage et l’établissement de nouveaux partenariats industriels pour transformer ses découvertes en gisements d’avenir. Le Québec, avec son sous-sol riche en minéraux critiques, a toutes les cartes en main pour s’imposer sur la scène internationale.

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