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07 mai 2025

Davide Buscemi - dbuscemi@medialo.ca

Au cœur du circuit du cuivre

Le directeur des opérations, Jérémie Blanchette.

©Photo gracieuseté.

Le directeur des opérations, Jérémie Blanchette.

La Fonderie Horne figure la seule fonderie de cuivre au Canada. Elle joue conséquemment un rôle central dans l’industrie métallurgique et le recyclage des métaux. Le directeur des opérations, Jérémie Blanchette, a répondu à nos questions.

Une production de cuivre stratégique
Le cuivre remonte à des temps immémoriaux et reste présent au XXIe siècle. « Ça doit faire plus de 10 000 ans que le cuivre est utilisé par les êtres humains. Aujourd'hui, le cuivre va servir principalement pour tout ce qui est transport d'énergie, que ce soit du courant à plus haute puissance au niveau des centrales électriques », explique Jérémie Blanchette.

Qui dit cuivre, dit aussi une très grande conductivité électrique. Il possède de même d’excellentes propriétés antibactériennes fort utiles dans les hôpitaux.

La Fonderie Horne est un maillon essentiel du secteur minier. « Pour nous, à la Fonderie, 15 % du cuivre qu'on va récupérer provient du recyclage ; 85 % provient des mines », précise M. Blanchette.

« Donc, on a développé des technologies qui permettent de récupérer du cuivre à partir d’équipements électroniques, de résidus industriels, de câblages, de tuyaux, de gouttières, de toitures et même de batteries en fin de vie », ajoute-t-il.

Le processus se poursuit ensuite à Montréal : « On va transporter les anodes à Montréal. Une fois rendu à l’affinerie CCR, l’affinage va se faire par placage électrique. On va faire passer un courant électrique à travers l’anode et le cuivre va aller se plaquer sur une plaque mère », souligne-t-il.

« L’ensemble des autres métaux va aller se déposer au fond du réservoir sous forme de boue anodique, qu’on va ensuite traiter. »

En 2024, la Fonderie Horne a produit quelque 150 000 tonnes d’anodes de cuivre. « C'était une belle production. » 
M. Blanchette prévient que « la demande de cuivre va plus que doubler dans les quinze prochaines années, ce qui est énorme ». 

Il enchaîne : « La production minière va couvrir les besoins en cuivre aujourd'hui avec une portion qui vient du recyclage. Cela dit, pour les 15 prochaines années, les projets de mine étant assez longs à développer, il y aura probablement un manque. On s'attend à une augmentation du recyclage du cuivre » . 

Un rôle majeur dans le recyclage
« On peut recycler le même cuivre plusieurs fois », martèle-t-il. Le cuivre recyclé représente un enjeu de plus en plus important dans un monde en transition énergétique. Le recyclage vient compenser les carences.

La Fonderie Horne vue par drone, le 18 janvier 2024. 

©Photo gracieuseté.

La Fonderie Horne vue par drone, le 18 janvier 2024.

Une expertise historique
Créée en 1926, la Fonderie Horne s’est constamment adaptée aux besoins de l’industrie. « On s’est diversifié vers le recyclage des équipements électroniques (nos téléphones cellulaires notamment) dans les années 1980, et aujourd’hui, on continue à innover pour améliorer nos procédés », a rappelé M. Blanchette.

Parmi les sous-produits générés, l’usine produit aussi de l’acide sulfurique. « L’acide sulfurique est un sous-produit du procédé. Quand on va traiter les concentrés de cuivre, ceux-ci vont contenir du soufre. Ce soufre-là, on le transforme en acide sulfurique. » Il est utilisé dans des domaines variés, « batteries, industrie alimentaire, usines de traitement d’eau ou engrais ». 

Le traitement du cuivre permet également de récupérer d’autres métaux stratégiques. « À la Fonderie Horne, avec le cuivre, on va récupérer plein d'autres métaux comme le nickel, l'or, l'argent, le palladium, le platine. » 

Des projets sont en cours, notamment dans le domaine du recyclage des batteries. « Donc, nous, on doit continuellement s'adapter aux nouvelles réalités du marché », lâche-t-il.

Pour cela, l’entreprise mise aussi sur la coopération industrielle. « Travailler ensemble avec d’autres entreprises du secteur, ça nous permettrait d’accélérer les innovations et d’optimiser toute la chaîne de valeur », conclut-il.

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