Abitibi-Est : une deuxième place difficile pour Jean-Maurice Matte

ÉLECTIONS PROVINCIALES – La déception pouvait facilement se lire sur le visage de Jean-Maurice Matte au terme des résultats électoraux de lundi soir. Deuxième au scrutin, l’ancien maire de Senneterre garde quand même la tête haute après sa première campagne en politique provinciale.

Dès l’annonce de la victoire de Pierre Dufour, l’ambiance au bureau de Jean-Maurice Matte témoignait de la déception qui régnait dans le camp du candidat libéral. Désigné comme le plus sérieux opposant de Pierre Dufour au début des élections, Jean-Maurice a finalement terminé la soirée avec 14,7% des voix, un nombre qui frôle la proportion au niveau québécois. 

«Les premières sorties de vote n’étaient pas ce qu’on espérait. On se demande toujours d’où viennent ces boîtes. On sait que la CAQ a une grosse équipe auprès de ses candidats, partout dans la province», a déclaré le politicien d’expérience comme première analyse de la soirée. 

Comme dans la grande majorité des circonscriptions à l’extérieur de Montréal, la vague caquiste était trop forte. Le principal intéressé est d’avis que la plupart des gens votent pour le ou la chef d’abord, et le candidat par la suite. Celui-ci n’avait cependant que des bons mots à l’endroit de Dominique Anglade. 

«Elle est une personne extraordinaire, mais elle a été mal reconnue par les médias et l’électorat. C’est quelqu’un qui gagne à être connu et qui va avoir sa place dans le monde politique québécois pour plusieurs années», encense M. Matte. 

Garder la flamme 

Insastisfait du bilan des quatre dernières années de Pierre Dufour, Jean-Maurice Matte sentait que la population partout dans le comté avait envie de voter de façon différente, comparativement au reste de la province, peu importe ce que mentionnent les résultats.   

Le libéral prendra quelque temps pour voir ce qu’il va faire par la suite. Entre son départ de la mairie de Senneterre et sa candidature pour les élections, il avait donné de son temps dans le domaine de l’éducation dans sa municipalité. 

Chose certaine, il espère que les organismes et acteurs municipaux garderont la flamme de défendre les intérêts de l’Abitibi-Témiscamingue. 

«M. Legault est quelqu’un qui va vouloir s’occuper de Montréal, de Québec et tout ce qui se trouve autour du fleuve Saint-Laurent. Je pense qu’on aura un travail à faire…car on sent que ce n’est pas un premier ministre qui veut s’occuper des régions», a-t-il lancé. 

Crédit : Pierre-Olivier Poulin
Entouré de ses proches et de militants, Benjamin Gingras a permis à Québec solidaire de réaliser un premier top 3 en Abitibi-Est.

Un dialogue citoyen réussi 

Benjamin Gingras de Québec solidaire avait le mot fierté bien ancré pour décrire sa première expérience comme aspirant politicien. Avec 13,7% des votes, celui qui avait organisé une soirée à la microbrasserie Le Prospecteur a terminé à environ 200 bulletins de la deuxième place. 

Si ce n’était pas le dénouement qu’il souhaitait, M. Gingras se dit heureux d’avoir pu ouvrir un dialogue avec les citoyens pendant les cinq dernières semaines.  

«On a pu parler de logements, de santé, d’itinérance et de ce qui compte pour les gens d’Abitibi-Est et du reste du Québec. Fondamentalement, dans une démocratie, je ne crois pas que le peuple se trompe. Quand on est un député sortant, on se doit de répondre à des questions et défendre son bilan. C’est sain de le questionner. M. Dufour l’a fait et la population lui a accordé sa confiance», mentionne le solidaire.  

Pour lui, les idées de Québec solidaire ont pu avancer dans la circonscription.  

«Dans notre parti, on a toujours fait un travail patient. Je suis sûr que les efforts que nous avons faits vont porter fruits, tôt ou tard. Même si ce n’est pas dans ce cycle électoral, on a planté des graines qui pousseront peut-être la prochaine fois», entrevoit Benjamin Gingras. 

C’est la première fois depuis la création de Québec solidaire que le parti termine dans le top 3 dans Abitibi-Est.