Avionnerie Val-d’Or redonne vie au légendaire Beaver

Publié le 15 nov. 2023 (Mis à jour le 29 avr. 2025)
Lecture : 2 minutes

Michel Ducas

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L’entreprise Avionnerie Val-d’Or, qui se spécialise dans l’entretien de petits aéronefs, a frappé un coup de circuit récemment, en obtenant une Certification de Type Spécial (STC) de Transports Canada. L’entreprise valdorienne est donc devenue la première au Canada à pouvoir redonner vie aux légendaires appareils de type Beaver.

Il a fallu six années de travail acharné, des dizaines d’heures d’essais en vol et une collaboration exceptionnelle avec Pratt & Whitney pour qu’Avionnerie Val-d’Or réussisse à obtenir cette certification. Construit à la fin des années 1940, le Beaver, fabriqué par l’entreprise canadienne DeHavilland, voit ses moteurs à pistons rendre l’âme les uns après les autres. Avionnerie Val-d’Or peut donc remplacer ces vieux moteurs par des moteurs turbo plus récents et plus performants. « Nous répondons à une demande de nos clients, affirme le président d’Avionnerie Val-d’Or, Gaétan Gilbert. On avait déjà un carnet de commandes pour cet avion-là, pour des moteurs plus performants et plus économiques. C’est cette solution qu’on a trouvée. »

En plus du nouveau moteur plus performant, Avionnerie Val-d’Or a refaçonné les ailes du Beaver, construit à l’origine par DeHavilland. « L’un allait avec l’autre, explique Gaétan Gilbert. Les nouvelles ailes BX permettent notamment d’emmagasiner plus de carburant, ce qui augmente le rayon d’action. Elles permettent aussi des distances de décollage beaucoup plus petites, qui nous permettent de décoller dans des endroits beaucoup plus petits. »

Le plus polyvalent

Considéré comme l’avion de brousse le plus polyvalent jamais construit, le Beaver de DeHavilland verra donc sa durée de vie augmenter considérablement. « Les montées et les descentes se font mieux, et l’appareil a une plus grande autonomie, souligne Michel Parent, l’un des pilotes qui ont effectué des tests en vue de l’obtention de la certification. La vitesse de pointe de l’avion a aussi augmenté jusqu’à 150 milles nautiques à l’heure. »

Dans le cadre de sa tournée régionale, le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, a assisté à l’annonce faite à Val-d’Or mardi après-midi. « Je dis toujours qu’après Seattle et Toulouse, le Québec est le troisième pôle international (en aéronautique). C’est un secteur stratégique auquel on croit beaucoup. De voir ce qui se fait ici, de prendre un avion comme le Beaver, de l’améliorer avec les fameuses ailes (BX) et le fameux moteur PT6 de Pratt & Whitney montre l’ingéniosité québécoise qui nous caractérise. »

Carnet de commandes vs main-d’œuvre

Difficile de dire pour le moment si l’annonce de mardi va créer des emplois chez Avionnerie Val-d’Or. « Tout va dépendre de la réponse des clients, indique Gaétan Gilbert. On va voir si on sera une entreprise qui en fabrique 100, qui en fabrique 10 ou qui en fabrique 20 par année. Évidemment, la fenêtre d’opportunité n’est pas infinie, les clients n’attendront pas 20 ans pour avoir leurs modifications, on va donc devoir s’ajuster en fonction de la demande. »

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