Benjamin Turcotte veut raviver Val-d’Or et sa mairie

Enseignant en littérature au Cégep depuis 17 ans, Benjamin Turcotte fut tour à tour attaché politique, animateur, cuisinier, gérant d’un bar l’été. Conseiller municipal à Val-d’Or depuis 2021, il plonge dans le bain électoral de la campagne municipale et se porte candidat à la mairie de Val-d’Or. Il nous a accordé une entrevue le 22 septembre.

En tant que conseiller municipal, M. Turcotte a couvert et couvre encore les domaines suivants : environnement, gestion de l’eau, revitalisation du centre-ville et sécurité routière.

À la suite de la défaite politique en 2008, il est passé d’attaché politique à enseignant. Enseigner l’aide en politique. « Oui, ça m’aide. Il y a une corrélation à faire entre la pédagogie et la communication. Il s’agit d’expliquer nos décisions. Ça aide aussi car on a cette capacité à parler devant les gens. Ça m’a permis de rester en contact avec la jeunesse qui est porteuse d’espoir et d’appréhension par rapport à leur futur. »

Il ajoute que son baccalauréat en littérature a aiguisé sa curiosité, une qualité qui lui sert « en politique au fil des différents dossiers ».

Développement économique et diversification

« Dans les diversifications, il y a 3 axes sur lesquels on travaille beaucoup : il y a l’innovation avec le projet Novinor qui est déjà sur les planches. Ce savoir industriel est important. En dehors de l’extraction, nos entreprises minières sont mondialement connues pour leur capacité à innover, à inventer de nouveaux procédés. L’économie, c’est ce qui reste une fois que le minerai est extrait. »

Comme deuxième axe, M. Turcotte évoque aussi le potentiel agricole qu’on n’a pas beaucoup exploité. « C’est à développer ! »

Le troisième axe, ce sont les commerces de proximité : restaurants, bars, etc.

Se loger

Le chapitre suivant porte sur le logement et la crise sociale qui en découle. « Il faut utiliser tous les leviers pour faciliter l’attribution de permis : faciliter le zonage, rendre disponibles des terrains ou faire en sorte que des terrains disponibles et non construits le soient (construits). »

Par ailleurs, la collaboration avec les organismes (OMHQ) fait un autre travail. « On a un fonds pour le logement social qu’on doit utiliser comme levier pour des projets. La crise du logement est un frein au développement économique. On le constate : les entreprises peinent à loger leurs employés. Il faut agir aussi sur le logement social et le logement abordable pour que tout le monde puisse se loger à Val-d’Or à un prix décent. »

Finances publiques et fiscalité

« Il faut s’assurer que chaque dollar citoyen soit rentabilisé au maximum. Donc, en avoir le plus possible pour notre argent. Dans l’attribution des contrats, le déneigement par exemple, certains services comme ceux des électriciens, il y a une évaluation à faire. On est peut-être mieux de faire les choses en interne car on n’a pas le contrôle sur l’inflation. »

Gestion de l’eau

« Pour ce qui est de l’approvisionnement en eau, avec la crise des perfluorés qu’on a vécue, il faut qu’on ajoute une source au puits qu’on a présentement. La solution peut passer par un traitement du puits affecté ou trouver une autre source d’eau. »

Vient le sujet de la résilience. « De plus en plus, les gouvernements provinciaux nous demandent de gérer les eaux de pluie pour éviter certains chocs du fait des changements climatiques qui provoquent de grosses pluies diluviennes. La solution, dans ce cas-ci, peut passer par des terrains éponges pour éviter le déversement dans la nature. »

Le rôle des citoyens dans l’action municipale

En 2025, martèle le conseiller municipal, « les citoyens sont au coeur de l’action municipale. Ça nous prend une politique de consultation à la Ville de Val-d’Or. On veut aussi rendre plus intéressantes les séances du conseil qui sont trop peu fréquentées. Pour que les gens participent plus. Il faut redorer également la fonction de conseiller municipal. »

La sécurité et la fierté

Les enjeux sont nombreux. M. Turcotte cite la sécurité dans le parc Albert-Dumais. « Les gens ont de la difficulté avec l’occupation actuelle. Des mesures concrètes : fermer la scène, présence des escouades comme on l’a fait cet été. Tout pour rendre la cohabitation plus facile. Il faut aussi appliquer les règlements municipaux quant à la consommation d’alcool dans les parcs qu’il faut interdire. »

Pour la fierté et le sentiment d’appartenance, « quand les gens se rendent au centre-ville, en majorité, ils sont contents et s’y sentent en sécurité quand il y a beaucoup de personnes. Il faut donc attirer de nouveaux commerces avec des incitatifs financiers, travailler à l’animation culturelle avec un grand festival valdorien ».

Le but est d’apporter l’effervescence d’antan. « Les gens sont nostalgiques d’une certaine époque, une époque dont je me souviens bien. On est capable de faire revenir cette ambiance. »

Une flèche décochée à François Legault

Benjamin Turcotte a abordé la question du trou fiscal qui prive l’Abitibi-Témiscamingue de plus d’un demi-milliard de dollars. En entrevue avec Le Citoyen vendredi 19 septembre, le premier ministre avait réfuté le manque à gagner colossal. Le candidat municipal désapprouve son propos.

« C’est inacceptable comme réponse ! Il ne devrait pas y avoir de déséquilibre fiscal. En plus, la richesse créée à Val-d’Or est très grande. On a l’impression d’être des citoyens de seconde zone par rapport aux gouvernements provinciaux. L’appellation région-ressource laisse croire que notre région ne sert qu’à ça. »

Une référence littéraire inspirante

Comme référence, il cite les anti-héros de Jean-Philippe Baril Guérard. Enfin, M. Turcotte s’inspire surtout du roman Chercher le vent de Guillaume Vigneault (fils du grand Gilles) qui lui a donné envie d’étudier la littérature. Et une phrase emblématique « il m’avait fallu retourner à Val-d’Or » en toute première page.