Centre-ville : «on veut retrouver de la sécurité, maintenant»

  • Publié le 16 mai 2023 (Mis à jour le 23 mai 2025)
  • Lecture : 3 minutes
Pierre-Olivier Poulin

MUNICIPAL – Le conseil municipal de la Ville de Val-d’Or était attendu de pied ferme par une soixantaine de citoyens en colère, lundi soir, alors que la question de la sécurité au centre-ville a retenu l’attention lors des délibérations.

Tour à tour, certains membres du public ont interrogé ou commenté la gestion de la Ville dans ce dossier épineux, qui s’est détérioré dans les dernières semaines. Rappelons que Val-d’Or a demandé l’aide du ministère de la Sécurité publique et celui des Services sociaux pour obtenir, notamment, plus de patrouilles afin de contrôler les délinquants. 

Tandis que d’autres réclamaient des services plus adaptés et bonifiés en santé et prévention, d’autres souhaitaient plus de pouvoirs d’intervention de la police, dès maintenant. Un sentiment exacerbé par l’agression gratuite d’une coureuse à la Forêt récréative, dimanche après-midi. 

«Faire de la prévention, c’est bon. Cependant, s’il n’y a pas de répression qui se fait à travers de ça et qu’un exemple n’est pas donné, ça fait qu’on a une situation comme celle-là. Un moment donné, il n’y a plus de juste milieu, car ces gens-là se permettent de faire n’importe quoi», s’est exclamé Marc Gagnon, un ancien policier et citoyen dans l’assistance. 

La mairesse, Céline Brindamour, a rétorqué à plusieurs reprises durant la période de questions qu’elle voulait la même chose que les citoyens présents, alors que la Ville n’a plus les ressources pour s’occuper du problème. Lundi matin, celle-ci a pu adresser ses besoins au cabinet du ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel. 

«Certaines personnes ne voient qu’un côté de la médaille, alors qu’il y en a deux. De l’itinérance, il y en a dans toutes les grandes villes du Québec…le discours de certains citoyens serait de ne pas être présent pour les aider. Ce n’est pas le discours de la Ville de Val-d’Or», avance-t-elle. 

ImageCrédit : Pierre-Olivier Poulin
Le député d’Abitibi-Est, Pierre Dufour, a aussi pris la parole lors de la période de questions.

Outrepasser la tendresse 

Présent parmi l’assistance dans la salle, le député d’Abitibi-Est, Pierre Dufour, a une bonne prise de vue du phénomène qui mine le centre-ville de Val-d’Or. Avec son bureau situé à l’édifice Place du Québec, le représentant de la Coalition Avenir Québec a été invité à prendre la parole par les citoyens présents. 

Dans les derniers jours, M. Dufour a eu des contacts avec le ministre Bonnardel, le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, ainsi que celui des Relations avec les Premières Nations et les Inuits, Ian Lafrenière. 

Il soutient aussi que ce dossier doit se traduire par des mesures, au-delà de la gestion «par la tendresse». 

«Le centre de jour qui a été mentionné peut être une belle alternative. Quand on mentionne des mesures sérieuses, on parle de répression et de pouvoir enfermer ce fameux noyau dur de 25 à 30 personnes, qui causent cette crainte chez la population», mentionne le député. 

Le politicien ajoute qu’une scission entre la municipalité et le corps policier s’est créée, spécialement depuis 2015, après la diffusion du reportage de l’émission Enquête sur des allégations d'abus sur des femmes autochtones. 

«C’était une émission bourrée de menteries et qui a attaqué des policiers très honnêtes. Je ne dis pas qu’il n'y a pas eu certains policiers véreux, il y a 30 ans. La municipalité n’a pas protégé ces policiers. Ils ont été en arrêt de travail entre 10 et 12 mois, sans avoir la chance de débattre. La Commission Viens disait que les policiers racisaient les autochtones, car ils donnaient plus de constats aux itinérants qui étaient là. Encore une fois, la municipalité n’a pas vraiment défendu le corps policier. Oui, il y a un titre, mais ce sont des humains. Quand ces humains ne se sentent pas appuyés, ils font leur travail au strict minimum», indique Pierre Dufour. 

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