Formation minière : un colloque record à Rouyn-Noranda

Plus de 150 représentants de l’industrie, du milieu de l’éducation et des instances gouvernementales ont participé le 2 octobre dernier au 10ᵉ colloque sur la formation minière organisé par l’Institut national des mines (INMQ) au Centre des congrès de Rouyn-Noranda. Sous le thème La formation : moteur de l’expertise minière québécoise, l’événement a connu la plus forte affluence depuis la création de l’INMQ.

La rencontre s’est ouverte par un déjeuner-conférence animé par Marc Hénault, vice-président Ingénierie et projet, et Mathieu Labarre, directeur des services techniques du projet Dumont Nickel, situé en Abitibi-Témiscamingue. Ce projet, présenté comme l’un des plus vastes gisements de nickel et de cobalt au monde, vise une production annuelle de 39 000 tonnes de nickel pendant plus de 30 ans. Il devrait soutenir la filière batterie québécoise et la transition énergétique, tout en créant plus de 500 emplois nécessitant des compétences inédites.

Une conférence a ensuite porté sur une étude de l’INMQ consacrée aux salles de contrôle, véritable cœur des opérations d’extraction minière. Ces installations exigent une main-d’œuvre hautement qualifiée pour gérer des technologies complexes.

Les premiers profils de compétences élaborés dans ce domaine ont été présentés par Marie Eva Andriantsara et Nicholas Théroux, conseillers Recherche et Projets à l’INMQ, en collaboration avec Adam Arsenault, coordonnateur en technologies et automatisation à la mine Odyssey d’Agnico Eagle. Un nouveau programme de formation collégiale est en cours d’élaboration et devrait être offert dès 2026.

Un dialogue entre industrie et éducation

Le traditionnel panel a réuni des représentants de l’enseignement et de l’industrie pour discuter du partenariat entre les deux milieux et des conditions favorables à l’insertion professionnelle des diplômés.

La centaine de participants présents a pu entendre Christine Duchesneau, présidente-directrice générale de l’INMQ; Martin Richard, coordonnateur du Centre national des mines du Centre de formation professionnelle de Val-d’Or; Régis Normand, enseignant en Technologie minérale au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue; Joanie Caron, professeure à l’École d’études autochtones de l’UQAT; Sandra Marseille, directrice régionale RH chez Agnico Eagle ainsi que Jessy Thelland, directeur principal des services techniques et de l’évaluation des projets miniers chez Eldorado Gold Québec.

Développement durable et minéraux critiques

Le dîner-conférence offert par Agnico Eagle a donné la parole à Christian Goulet, directeur des opérations Québec, qui a présenté les projets de l’entreprise et l’évolution de ses pratiques en matière de développement durable.

Dans un contexte où l’intérêt pour les minéraux critiques et stratégiques (MCS) s’intensifie, le ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF) a dressé le bilan du Plan québécois pour la valorisation des MCS. Jocelyn Douhéret, responsable de la Direction des politiques minières du MRNF, a souligné la conclusion de partenariats internationaux et les avancées en recherche appliquée, qui ont contribué au développement de nouveaux projets miniers au Québec.

Réflexion collective et annonce pour 2026

La séance de clôture a permis aux participants d’échanger sur quatre enjeux éducatifs : les salles de contrôle, les MCS, les relations avec les Premières Nations et les Inuits ainsi que l’employabilité. La présidente du conseil d’administration de l’INMQ, Marjolaine Drouin, a annoncé que le 11ᵉ colloque se tiendra à Thetford Mines le 1ᵉʳ octobre 2026. Une rediffusion partielle de l’événement est disponible sur le site de l’INMQ (www.inmq.gouv.qc.ca/colloque2025).

L’INMQ souligne ses 15 ans

L’Institut a profité de ce 10ᵉ colloque pour célébrer son 15ᵉ anniversaire lors d’une activité de réseautage. Dans les prochaines semaines, des témoignages viendront rappeler les principales réalisations de l’organisation.

La mission de l’INMQ est de soutenir le gouvernement du Québec dans l’élaboration et l’amélioration de la formation minière, en maximisant la capacité de formation de la main-d’œuvre et en favorisant une vision concertée avec les différents acteurs du secteur.