Le premier ministre François Legault était de passage à Normétal et Lebel-sur-Quévillon lundi, pour constater de ses propres yeux les dommages causés par les feux de forêt qui ont menacé les deux municipalités.  M. Legault envisage d’assouplir les compensations qui seront offertes aux petites et moyennes entreprises via le programme de prêts.  Il estime aussi qu’il faudra faire un post-mortem de ces feux de forêt, pour s’assurer d’être prêts si de tels feux se reproduisent.

Lors de la mêlée de presse tenue en avant-midi à Normétal, le premier ministre a répété plusieurs généralités que l’on avait entendues de la bouche de ses ministres au plus fort des feux de forêt.  «Le bon côté des choses, j’en discutais avec les citoyens de Normétal, il n’y a pas eu de morts, il n’y a pas eu de blessés, et aucune maison n’est passée au feu.  Quelques personnes ont perdu leur camp de chasse, malheureusement, mais le plus important, c’est qu’il n’y a pas eu de morts ni de blessés.  Donc, merci aux intervenants. »    

Le premier ministre a justement salué le travail des pompiers, autant ceux des municipalités que les pompiers forestiers.  « Habituellement, les pompiers municipaux, quand ils éteignent un feu, cela dure six heures, sept heures, mais là, ça dure depuis des semaines. »  

Des assouplissements aux programmes d’aide? 

François Legault a entrouvert la porte aux entreprises qui doivent faire appel au programme d’aide mis sur pieds par le gouvernement, un programme d’aide géré par Investissement Québec et par les MRC.  « On n’exclut pas, comme on l’a fait pendant la pandémie, une fois qu’on va avoir le portrait exact de la situation et de la suite des choses, que certains prêts soient convertis en subventions, pour aider les entreprises.  On va y aller vraiment au cas par cas. » 

Le premier ministre a aussi évoqué la possibilité de dédommager les pourvoiries et d’autres commerces du genre.  «Les pourvoiries ont perdu beaucoup de clients, a dit M. Legaut, Ce ne sont pas toutes les entreprises qui ont des assurances pour pertes de revenus.  La plupart ont des assurances pour l’équipement qu’ils ont pu perdre, mais pour les pertes de revenus, on exclut rien, et on va aider graduellement tout le monde.».    

La SOPFEU veut être mieux équipée 

Après avoir rencontré la presse et les autorités municipales à Normétal, François Legault a rencontré celles de la MRC d’Abitibi-ouest et de la ville de La Sarre, avant de se rendre par voie aérienne à Lebel-sur-Quévillon.  Au cours de ce périple, le premier ministre a pu discuter avec certains dirigeants de la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU).  Le message de l’organisme était clair :  il faut des ressources supplémentaires.   

« C’est certain qu’il va falloir envisager d’avoir des tranchées à certains endroits, pour éviter que le feu ne se rende jusqu’aux maisons, a affirmé François Legault.  On investit déjà plus d’1,5 G$ en adaptation aux changements climatiques, il va falloir continuer de le faire.  La première question que je me pose, c’est à quoi va ressembler l’été prochain.  Les gens nous disent qu’ils n’ont pas vu cela depuis 25 ans, ils se disent, ce n’est pas vrai que ça va arriver à chaque année.  C’est ce qu’on va essayer d’établir, et prendre les mesures de prévention nécessaires, surtout autour des villages.» 

Tout en saluant l’entraide dont le Québec a pu bénéficier d’autres pays et d’autres provinces, le premier ministre a mentionné que la SOPFEU va avoir besoin non seulement d’équipements, mais aussi de pompiers supplémentaires, surtout que d’autres provinces, comme l’Ontario et la Colombie-Britannique, ont eu leurs propres incendies.  « Il faut peut-être se poser la question, d’avoir plus d’autonomie.  Les gens de la SOPFEU nous disent qu’on se fait plus souvent aider qu’on va aider les autres, il serait peut-être temps d’augmenter les ressources.»  

La solidarité abitibienne 

Lors de sa rencontre avec les autorités d’Abtibi-ouest, le premier ministre a souligné la solidarité dont ont fait preuve les gens de la région.  « Ce qui m’a frappé, dit-il, c’est que lors des premières évacuations, très peu de gens se sont rendus dans les centres d’hébergement.  La plupart des gens ont été accueillis chez de la famille ou des amis.  Quelle belle preuve de solidarité de la part des gens de l’Abitibi.»