François Legault « n’achète pas ce concept de déséquilibre fiscal »

  • Publié le 19 sept. 2025 (Mis à jour le 19 sept. 2025)
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François Legault entouré de Suzanne Blais et de Daniel Bernard.

Photo Le Citoyen Christine Morasse
François Legault entouré de Suzanne Blais et de Daniel Bernard. Photo Le Citoyen Christine Morasse

Le premier ministre François Legault nous a accordé une entrevue, ce 19 septembre, lors de sa première visite en tant que ministre responsable de l’Abitibi-Témiscamingue. Ce fut l’occasion d’aborder les sujets cruciaux pour la région : emploi, santé, secteur minier. Et quelques dossiers chauds…

L’idée de devenir ministre responsable de notre région a germé assez récemment dans l’esprit de M. Legault. « L’idée m’est venue quand j’ai préparé le remaniement. C’est très difficile surtout quand on a 84 députés puis 29 postes de ministres disponibles. On essaie de trouver les bonnes personnes aux bons postes et de couvrir le plus de régions possibles. On en couvre 14 sur 17. »

 Une mission qui le ravit

« Je me suis donné l’Abitibi-Témiscamingue. Ça me fait plaisir parce qu’il y a deux grands sujets que je veux suivre de près : le secteur minier et celui de la santé. Ça fait plusieurs années qu’on parle des défis en santé dans votre région. On a une nouvelle convention collective en Abitibi-Témiscamingue avec les infirmières. »

Pas une riposte à l’attaque de Pierre Dufour

Le premier ministre assure que cette auto-nomination n’est en rien une réponse aux critiques de Pierre Dufour. « Cela n’a pas de rapport. En politique, c’est important de jouer en équipe. Pierre Dufour n’a pas joué en équipe. C’est pourquoi je lui ai demandé de sortir de la famille de la CAQ ».

Nombre de personnes estiment à tort ou à raison que les régions sont lésées. Avoir comme représentant régional le premier ministre figure quelque circuit court comme on le voit en marketing. « Chaque semaine, je côtoie Suzanne Blais et Daniel Bernard. Ils me font part de tous les enjeux de l’Abitibi-Témiscamingue. Quand on vient annoncer 1600 emplois à un salaire moyen de 140 000 $, la moindre des choses est de s’assurer que tous les services dont le logement soient ouverts à ces gens-là. »

Notre nouveau ministre responsable régional indique que « sur les 1600 emplois, presque 1 000 sont déjà créés ». Les autres postes « seront créés dans les quatre ans » qui viennent.

Nouveaux emplois à Hydro-Québec : quel impact régional ?

Sur le dossier Hydro-Québec, 35 000 postes sont à venir au Québec. Combien chez nous ? François Legault précise ceci : « ça va dépendre des négociations qu’on a actuellement avec les Premières nations. Il y a beaucoup de projets dans le Nord-du-Québec ».

D’un même souffle, il poursuit : « en Abitibi-Témiscamingue, ce sont surtout des constructions de nouvelles lignes de transport. À court terme, il n’y a pas de capacité éolienne ou hydroélectrique prévue directement dans la région. Ce qui est prévu, c’est d’ajouter de nouvelles lignes de transport pour amener l’électricité dans cette région. »

Le déficit fiscal : François Legault botte en touche

En mai dernier, la Conférence des préfets de l’Abitibi-Témiscamingue avait pointé du doigt un trou fiscal dont pâtit notre région. Il s’agit d’un manque à gagner oscillant entre 600 et 800 M$, une fourchette émanant d’une étude sérieuse d’une firme reconnue en la matière (Aviseo).

À l’évocation de ladite étude et de la firme Aviseo, M. Legault rétorque qu’il « n’est pas question au Québec d’avoir des régions riches qui ont plus de services que des régions pauvres. Notre objectif est d’avoir des services comparables partout. Je n’achète pas ce concept de déséquilibre fiscal ! »

Legault avance avec prudence et circonspection. « Je n’aime pas cette approche de déficit fiscal. On sait d’abord au Canada qu’on a un régime de péréquation qui permet aux provinces moins riches d’avoir de l’argent des provinces plus riches. On doit viser la même chose au Québec dans les 17 régions . On se doit d’offrir des services comparables dans toutes nos régions. »

Le nouveau ministre responsable de l’Abitibi-Témiscamingue a incité les préfets rencontrés ce matin (19 septembre) à lui présenter « des projets de services publics qui manquent » dans notre région.

La santé

Le premier ministre explique qu’ils sont « en négociation avec les deux syndicats de médecins. L’un des enjeux est la répartition des médecins à travers tout le Québec. Il y a une résistance depuis des dizaines d’années de la part des deux syndicats en question. Nous résistons aussi et nous négocions pour une répartition équitable ».

François Legault devrait « être capable d’annoncer prochainement des travaux majeurs à l’hôpital d’Amos ». Concernant l’incendie de l’hôpital de Rouyn-Noranda, « la présidente du CISSSAT, Caroline Roy, travaille pour une solution temporaire (en octobre). Pour une solution permanente, c’est dans un an ».

Quid après Maité Blanchette-Vézina ?

Le ministre responsable admet que « pour ce qui est du projet 97 sur les forêts, il y a du travail à faire pour revoir complètement ce projet. Il y a beaucoup d’insatisfactions du côté des Premières nations. On va modifier ou redéposer un nouveau projet pour trouver un équilibre entre les besoins économiques et les demandes des Premières nations ».

Le bloc d’énergie pour Dumont Nickel ?

Après notre entrevue, M. Legault devait rencontrer la direction de Dumont Nickel. Toutefois, le premier ministre souligne que le bloc d’énergie « n’est pas un enjeu car disponible mais il faut s’assurer que le financement soit en place. »

L’éducation

Comment faire baisser le taux de décrochage scolaire qui est plus important en Abitibi-Témiscamingue (17,8 % en 2022-23) que dans l’ensemble de la province (15,1 %) ? Notre ministre responsable rappelle « les efforts faits pour attirer plus de jeunes en formation professionnelle. Il y a beaucoup de demandes du côté de la formation professionnelle, des postes, des emplois. […] La nouvelle ministre de l’Éducation, Sonia Lebel, travaille sur ce dossier. »

L’usure du pouvoir

À l’instar d’Emmanuel Macron en poste depuis 2017, François Legault confesse qu’après 7 ans d’exercice du pouvoir, « on prend des centaines, des milliers de décisions qui ne plaisent pas à tout le monde. Le lien avec Emmanuel Macron, c’est que le coût de la vie (logement, épicerie) a affecté la plupart des gouvernements depuis deux ans »

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