Grève des ambulanciers paramédicaux en Abitibi-Témiscamingue 

Lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi 9 juillet au local de la CSN à Rouyn-Noranda, les paramédics de l’Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec ont réaffirmé leur détermination à faire pression sur le Conseil du Trésor dans le cadre de leur grève illimitée, tout en rassurant la population sur le maintien des délais d’intervention en cas d’urgence. 

Sans convention collective depuis plus de deux ans — dernière entente échue en avril 2023 — quelque 3 300 ambulanciers affiliés à la CSN ont déclenché une grève générale illimitée, mise en vigueur depuis le dimanche 6 juillet 2025, afin de faire pression sur le Conseil du Trésor pour relancer les négociations. 

Félix-Antoine Lafleur, président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec (CSN), assure que la population n’a « aucun souci à se faire » quant à la disponibilité actuelle des services ambulanciers. Selon lui, les délais d’intervention en région resteront conformes aux normes habituelles. 

 « Si la population appelle au secours, une ambulance se présentera dans les délais connus », affirme-t-il, garantissant ainsi que l’accès aux soins d’urgence ne sera pas compromis malgré la mobilisation en cours.

Les moyens de pression ont été ciblés : les paramédics ont interrompu plusieurs tâches administratives jugées non essentielles.  

Le Tribunal administratif du Travail a toutefois veillé au maintien intégral des services pour les priorités 0 à 7, réduisant l’intervention de priorité 8 aux retours à domicile pendant la journée. 

Les services aux patients ne seront cependant pas touchés directement. Ces moyens de pression auront davantage d’impact sur le travail des compagnies ambulancières, des centres hospitaliers et des répartiteurs d’urgence. 

Les syndicats reprochent au Conseil du Trésor de traîner les pieds, l’accusant de manquer de sérieux en n’ayant transmis aucun mandat de négociation clair, malgré une proposition gouvernementale de 17,4 % d’augmentation conditionnelle, jugée « déficiente » par les paramédics, notamment en ce qui concerne les retraites. 

Neuf autres jours de négociations sont prévus d’ici le 26 juillet prochain.  

Meilleure condition de travail  

Les paramédics de l’Abitibi-Témiscamingue dénoncent une pénurie accentuée dans leur région, avec des demandes de congés qu’ils soient fériés ou annuels systématiquement rejetées.  « Nos congés fériés sont refusés, nos vacances sont refusées », confie Sébastien Cliche Sirois, président du Syndicat des paramédics de l’Abitibi-Témiscamingue Nord-du-Québec. 

Face à ces contraintes, les paramédics revendiquent de meilleures conditions de travail pour pouvoir retenir leur personnel.  « Avec les conditions de travail qu’on a présentement, c’est difficile de garder les gens au travail en Abitibi », résume-t-il. 

Selon la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), une récente enquête révèle que 61 % des demandes de congés fériés sont refusées, impactant à la fois le moral et la qualité des services rendus aux citoyens. 

Le gouvernement sait pertinemment que les paramédics « ne pourront jamais accepter une baisse de leur rémunération », conclut Sébastien Cliche Sirois, président du Syndicat des paramédics de l’Abitibi-Témiscamingue Nord-du-Québec, rappelant qu’aucune offre actuelle n’est acceptable pour les employés sur le terrain.  

Les demandes défendues en ce moment par le gouvernement entraineraient une diminution du revenu des paramédics.