Le Château de Marie-Ève, un marathon qui achève enfin

  • Publié le 9 mars 2023 (Mis à jour le 29 avr. 2025)
  • Lecture : 2 minutes
Pierre-Olivier Poulin

COMMUNAUTÉ – Plusieurs péripéties plus tard, le Château de Marie-Ève verra enfin le jour dans les prochaines semaines. Un processus noble, mais qui a mis la lumière sur les difficultés que doivent rencontrer les organismes communautaires afin de construire des logements sociaux.

Il aura aiguisé sa patience pendant longtemps, mais le président de La Piaule de Val-d’Or, Stéphane Grenier, commence à voir le fil d’arrivée concernant le bâtiment qui accueillera 41 logements sociaux pour des citoyens à risque, dans le centre-ville. 

Après avoir longuement attendu pour trouver un emplacement, La Piaule, qui chapeaute cette initiative, a dû composer avec de nombreux retards en raison du manque de main-d’œuvre, les rigueurs de l’hiver et la pénurie de matériaux.  

«Je ne me suis jamais découragé, assure Stéphane Grenier. On pourrait tenter de mettre sur pieds un autre projet, semblable à celui du Château de Marie-Ève, ou encore implanter des habitations à loyer modéré (HLM). Mais il va falloir être patient et user d’imagination, surtout si les conditions ne sont pas rassemblées». 

Les premiers locataires du Château de Marie-Ève seront admis dans les prochaines semaines. Un comité de sélection est en place afin d’évaluer les candidatures. 

Pendant que le gouvernement du Québec délaisse le programme AccèsLogis pour une nouvelle version, M. Grenier mentionne que l’aide financière s’amenuise étant donné qu’on se base de plus en plus sur le revenu médian. Une façon de faire qui est moins attirante pour les promoteurs sociaux et de la région.  

«En incluant les parcs immobiliers, on diminue le revenu médian. Au même moment, on a des coûts de construction beaucoup plus élevés dans les régions, comparativement aux grands centres. On parle d’une différence de 35%, car on a une rareté de la main-d’œuvre. Pour le Château de Marie-Ève, on a dû faire affaire avec plusieurs sous-traitants de l’extérieur de la région», explique celui qui est également professeur à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. 

Des organismes aux larges épaules 

En plus de se battre contre des vents de face, les organismes sociaux doivent aussi avoir les épaules plus larges que jamais pour financer de telles constructions. 

Stéphane Grenier reste en communication avec plusieurs acteurs du milieu pour demeurer au courant des autres projets en cours sur le territoire témiscabitibien. Le message qui ressort de ces discussions : le financement demeure immensément compliqué avec la hausse des taux hypothécaires. 

«En 1997, environ 15% du montant global de la facture pour un logement social était constitué par les entrepreneurs. Maintenant, on parle d’au-delà de 50%. Quand nous avons un projet qui coûte 15 M$, c’est 7,5 M$ qu’il faut aller chercher dans la communauté, versus quelques centaines de milliers de dollars à l’époque. Ce n’est pas du tout le même rythme de construction», précise le président de La Piaule. 

«Au fédéral, je crois qu’il existe certains projets pour accélérer la construction de logements à prix modique. Les programmes sont là, mais les coffres sont vides. On doit attendre qu’une nouvelle vague d’argent soit déposée lors du prochain budget», continue-t-il. 

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