Le CSS Harricana défend la vente de l’école de Launay

Le Centre de services scolaire (CSS) Harricana a réagi publiquement, le 30 septembre à Amos, aux inquiétudes exprimées par la municipalité de Launay à propos de la vente de l’ancienne école Sainte-Thérèse. Fermé en janvier 2025 en raison de graves problèmes de sécurité, le bâtiment est considéré comme vétuste et trop coûteux à entretenir. Faute d’approbation pour sa reconstruction, le CSS soutient que la vente est inévitable et encadrée par la réglementation.

Cette sortie vise à rétablir les faits après les commentaires de la municipalité, déçue par la décision. Le CSS affirme que toutes les démarches ont respecté la Loi sur l’instruction publique et les politiques internes sur la fermeture d’école : la consultation publique prévue a été menée à l’automne 2024 et, comme le veut la procédure, la municipalité a eu la priorité pour se porter acquéreuse de l’édifice.

Une rencontre officielle a eu lieu le 25 septembre dernier entre la direction du CSS et la mairesse de Launay ; le conseil municipal doit maintenant se prononcer sur l’achat.

Un bâtiment devenu inutilisable

La fermeture de l’école Sainte-Thérèse a été annoncée en janvier 2025, après plusieurs années d’expertises révélant un état de dégradation avancée.

Les analyses techniques menées depuis 2022 ont fait ressortir des déficiences majeures : affaiblissement de la charpente et de la poutre principale du gymnase, dégradation de l’enveloppe extérieure, désuétude des systèmes mécaniques et électriques, infiltrations d’eau et non-conformités aux codes de construction actuels.

Des mesures temporaires avaient été mises en place : travaux sur la structure du toit, ajout d’un mur porteur dans le gymnase, surveillance accrue du poids de la neige.

Ces interventions ont permis d’assurer une sécurité minimale pendant un temps, mais ne pouvaient garantir un environnement viable pour l’enseignement.

Devant la gravité de la situation, la direction générale du CSS avait informé la mairesse dès le 10 septembre 2024 ; le conseil municipal avait reçu un état complet de la situation le 30 septembre de la même année.

Un fardeau financier sans perspective scolaire

Selon le CSS, maintenir en état un bâtiment fermé et inutilisable entraîne des frais d’environ 35 000 $ par an, ce qui représenterait plus de 350 000 $ sur dix ans sans apporter de bénéfice éducatif à la communauté.

Le centre de services estime donc que la vente est une décision  responsable » : elle sera encadrée par la Société québécoise des infrastructures, comme le prévoit la procédure, une fois l’offre officielle faite à la municipalité.

Le CSS souligne qu’il est conscient de l’impact symbolique de la perte d’une école pour une petite localité comme Launay ; cependant, il juge préférable d’agir avec transparence et de ne pas nourrir des espoirs irréalistes quant à une éventuelle réouverture ou à une reconstruction qui ne satisfait pas aux critères actuels du ministère de l’Éducation.

Des demandes de reconstruction restées sans suite

L’école Sainte-Thérèse affichait un taux de vétusté de 51,6 %, soit plus du double de la moyenne des autres bâtiments du parc immobilier du CSS Harricana (moins de 25 %). Ce constat avait motivé une première demande de reconstruction déposée en octobre 2023, mais rejetée par le ministère en juillet 2024.

Une deuxième demande, soumise au printemps 2025 après la consultation publique, a également été refusée en août dernier dans le cadre du Plan québécois des infrastructures 2025-2035.

Selon le ministère, les besoins du secteur ouest pouvaient être satisfaits sans nouvelle construction grâce à l’école Berry-Trécesson, qui compte 96 élèves pour une capacité de 154 et peut donc accueillir 58 enfants de plus. Cette situation rend la reconstruction improbable à moyen terme.

Le CSS indique néanmoins qu’une troisième demande pourrait être envisagée si la population scolaire du secteur venait à croître de façon significative au cours des prochaines années.

Un parc immobilier suivi et entretenu

Pour répondre aux critiques sur l’entretien de ses bâtiments, le CSS Harricana souligne que tous les autres établissements de son territoire sont maintenus dans des conditions adéquates en fonction des ressources financières allouées.

Aucun ne présente les faiblesses structurelles observées à Launay. Le budget d’investissement 2025-2026 a été adopté récemment par le conseil d’administration et tient compte des besoins de maintien du parc immobilier.

Le CSS insiste sur sa volonté de poursuivre un dialogue « respectueux et constructif » avec la municipalité de Launay, tout en protégeant l’intégrité de ses infrastructures et la sécurité des élèves et du personnel. Il réaffirme que la fermeture de l’école et le choix de la vente ont été guidés par ces impératifs.

Un dossier sensible pour la communauté

La fermeture définitive d’une école rurale demeure un sujet sensible pour les familles et les élus locaux. Le CSS Harricana dit avoir pleinement conscience de la charge émotionnelle de cette décision, mais rappelle qu’elle a été prise dans l’intérêt de la sécurité des enfants et de la gestion responsable des fonds publics.

En agissant ainsi, l’organisme soutient avoir assumé sa responsabilité d’administrer efficacement le patrimoine scolaire et d’informer les citoyens.

Le CSS indique avoir voulu faire preuve de transparence et ne pas entretenir d’espoirs vains quant à une reconstruction qui ne répondait pas aux critères du ministère.