Le Jamais Lu Mobile s’installe à Rouyn-Noranda

  • Publié le 18 sept. 2025 (Mis à jour le 18 sept. 2025)
  • Lecture : 3 minutes
Éric Noël, Keven Girard et Adam Faucher

Karen Lachapelle
Éric Noël, Keven Girard et Adam Faucher Karen Lachapelle

Depuis samedi dernier, une effervescence particulière habite l’Agora des arts. Auteurs, comédiens et metteurs en lecture venus des quatre coins du Québec se retrouvent à Rouyn-Noranda pour la 3e édition du Jamais Lu Mobile, un festival qui donne vie à des textes encore inédits.

Karen Lachapelle

« Le Jamais Lu existe depuis 25 ans à Montréal, mentionne Éric Noël, codirecteur général et directeur artistique de Jamais Lu. C’est un organisme qui veut mettre de l’avant la dramaturgie contemporaine, en créant des espaces où les paroles inédites peuvent naître avec bienveillance et joie. »

Le volet mobile, né en 2021 avec une première édition virtuelle en pleine pandémie, rassemble des partenaires artistiques de quatre régions : le Saguenay–Lac-Saint-Jean, l’Estrie, la Gaspésie et l’Abitibi-Témiscamingue. Après la Gaspésie l’an dernier, c’est donc à Rouyn-Noranda que se déroule cette nouvelle édition. « L’idée, c’est qu’à chaque fois, le festival se déplace dans une région différente. On lance un appel de textes dans les quatre territoires, puis un auteur ou une autrice est choisi·e pour représenter chacun. Les quatre textes sont ensuite mis en lecture par une équipe artistique diversifiée », explique monsieur Noël.

Durant dix jours, les participants vivent en immersion : répétitions, échanges, cohabitation, tout est propice à la création et à l’expérimentation. « On loge les auteurs, les acteurs et les metteurs en lecture ensemble. Ça crée une fraternité, une atmosphère de laboratoire où les textes continuent d’évoluer jusqu’à la présentation publique », ajoute-t-il. Cette dynamique est précieuse, puisque le but du festival n’est pas seulement de montrer une œuvre achevée, mais aussi de donner aux artistes l’espace nécessaire pour approfondir leur démarche.

Pour Keven Girard, auteur du Saguenay, participer au Jamais Lu était un rêve de longue date. « J’ai toujours voulu plonger dans cette expérience, parce que ça donne accès à des artistes professionnels qui apportent une vision différente de ton texte. C’est une occasion d’apprendre et de voir son œuvre sous un autre angle. » Cette semaine, il vit ce rêve à fond, entouré de ses pairs. « C’est presque surréel. On habite ensemble, on partage des anecdotes, des expériences de théâtre. J’ai l’impression d’être dans un véritable laboratoire. »

Le programme de cette 3e édition s’ouvre ce jeudi soir avec la mise en lecture de Papier de soi, signé par Keven Girard. Le lendemain, Aussi loin que possible de Philippe Caron prendra le relais, suivi samedi après-midi de Tressé serré, un texte jeunesse écrit par Jasmine Dubé, Élie Marchand et Phara Thibault. Enfin, le festival se conclura samedi soir avec Courir la gueuse de l’Abitibienne Gabrielle Demers.

Au fil des ans, le Jamais Lu a prouvé qu’il pouvait être un tremplin. Plusieurs textes présentés ont ensuite été montés par des compagnies de théâtre ou publiés, notamment par la maison d’édition Le Quartz. « Le Jamais Lu crée un véritable écosystème, explique Adam Faucher, directeur artistique de l’Agora des Arts. On l’a vu avec le Théâtre du Tandem, dont le directeur artistique, Alexandre Castonguay, a participé à plusieurs éditions. Son texte, coécrit avec Nicolas Lauzon et présenté au Jamais Lu, a ensuite été monté sur scène par le Tandem. Cette année, la troupe présente la pièce Nos mères meurent (et nous n’y pouvons rien) d’Isabelle Rivest, choisie lors de la 2e édition du festival. Le texte a aussi été publié par la maison d’édition Le Quartz. Ça démontre bien la force du festival : une première étape en lecture, puis un chemin vers la scène et l’édition. Tout le milieu en bénéficie. »

Avec cette édition en Abitibi-Témiscamingue, le festival poursuit son mandat de faire rayonner la parole des créateurs en dehors des grands centres, tout en renforçant les liens entre régions. Une façon de rappeler que la dramaturgie contemporaine se nourrit aussi de la vitalité culturelle des territoires.

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