Les Algonquins de Kebaowek réclament leur souveraineté

  • Publié le 25 oct. 2023 (Mis à jour le 29 avr. 2025)
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Michel Ducas

Les représentants de la communauté algonquine de Kebaowek, au Témiscamingue, ont comparu mardi devant le comité permanent des Affaires autochtones et du Nord des Communes.  Le comité étudie actuellement les moyens de restituer aux Premières Nations leurs territoires non cédés.

Le message des Algonquins de Kebaowek était limpide : « Nous étions et nous sommes toujours un peuple souverain, a déclaré le conseiller élu Justin Roy devant le comité.  La restitution du territoire non cédé signifie également la restitution de notre souveraineté et de notre autodétermination. » 

M. Roy parlait au nom de sa communauté, mais aussi au nom de l’ensemble des communautés algonquines du Canada.  « La Première Nation algonquine compte 11 communautés au total, et ce que nous avons exposé devant le comité, c’est la position que partagent l’ensemble des communautés, explique M. Roy.  Nous ne sommes pas toujours d’accord sur tout, mais cette position, pour nous, est commune. »   

Un lien avec Chalk River 

Les Algonquins de Kebaowek ne s’en cachent pas : leur intervention devant le comité des Communes a un lien avec le dossier du site d’enfouissement des déchets nucléaires de Chalk River en Ontario.  La Commission canadienne de l’énergie nucléaire doit rendre sa décision à ce sujet incessamment, et les Algonquins de Kebaowek ont exprimé leurs craintes de voir leur territoire être pollué par des déchets radioactifs.  « Ce comité sur la restitution territoriale est une occasion pour nous de maintenir la pression dabs le dossier des déchets nucléaires, a indiqué le conseiller en entrevue au Citoyen.  Nous avons bien du mal à nous faire entendre, alors nous utilisons toutes les tribunes pour que les discussions se poursuivent. » 

M. Roy a entendu les arguments à l’effet que les potentiels déversements d’hydrogène radioactif dans la rivière des Outaouais n’affecteraient pas sa communauté.  Il répond une fois de plus qu’il parle au nom de tous.  « Plus de 140 municipalités au Québec et en Ontario nous appuient, affirme-t-il.  De plus, ce n’est pas parce que l’eau coule dans la direction opposée à notre communauté que les animaux que nous chassons ne seront pas impactés. » 

De la bonne volonté 

Justin Roy rappelle que les Communes ont adopté une loi qui force le gouvernement d’adapter toute sa législation sur la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.  « Nous avons eu l’appui de plusieurs députés du Bloc québécois dans notre bataille, rappelle-t-il.  C’est important pour nous d’asseoir à la même table des gens avec l’esprit ouvert, si on veut parler d’une vraie réconciliation.  Il ne faut pas mettre l’argent avant l’environnement. » 

Le conseiller de Kebaowek est aussi encouragé de voir que de plus en plus de membres des Premières Nations sont impliqués en politique.  « Je suis content de voir nos gens accéder au pouvoir, c’est encourageant, dit Justin Roy.  Le Manitoba a maintenant un premier ministre issu des Premières Nations, et on a de plus en plus de députés au Parlement.  De plus en plus, nous faisons entendre notre voix, et c’est pour le mieux. » 

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