Quand l’art émeut et stimule la réflexion : un triple vernissage au Rift

Olivier Roberge, Emmanuel Guy et Caroline Perron entraînent les visiteurs dans des univers distincts, mais qui se rejoignent chacun à sa façon quelque part dans les confins de l’univers du ressenti.

Dès l’entrée du Centre d’exposition du Rift, le visiteur fait face, dans la vitrine des découvertes, à une série de photos noir et blanc qui saisissent par la beauté de ce qu’elles révèlent, tout en douceur. Avec la collaboration de la photographe Caroline Perron, le projet se présente sous forme de photographies et de témoignages exposant la réalité des femmes en période postnatale, avec la motivation de refléter leur magnifique diversité et de briser la pression reliée à l’image corporelle ressentie à la suite des grands changements apportés par la maternité.

«Le projet Mèreveilleux corps est une initiative de la Maison de la Famille Au Vent du Lac et de trois étudiantes finissantes en travail social du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue», a précisé Émilie B.Côté, directrice artistique des arts visuels et coordonnatrice des activités au  Centre d’exposition du Rift.

Ceci est mon corps

Quelques pas plus loin, la montagne de l’exposition Ceci est mon corps d’Olivier Roberge, semble dégager une énergie si imposante qu’on a envie de découvrir ses entrailles et tout ce dont elle s’entoure.

Avec cette exposition, l’artiste de Montréal, propose une série de dioramas, ou suite de tableaux de grande dimension, réalisés durant les cinq dernières années et dont la pièce centrale est une maquette monumentale. «Je suis convaincu qu’humain et nature sont une seule et même chose», a-t-il affirmé. Il n’est donc pas étonnant de le voir  utiliser le paysage comme autoportrait symbolique pour illustrer ses programmations inconscientes liées à sa filiation et à sa culture.

Pour cette septième et dernière présentation en salle de cette exposition, Olivier Roberge présente le diorama en partie morcelé, donnant ainsi l’opportunité d’y observer sa structure interne.

Quelques éléments de l’exposition Je porte d’Emmanuel Guy avant qu’il n’entreprenne les périples de son installation.

L’art en déplacement

La réflexion créatrice d’Emmanuel Guy installe un curieux paradoxe dans cette triple exposition. En ce sens que l’artiste, qui habite à Rimouski, s’intéresse aux origines et aux transformations : il questionne l’évolution des lieux et des gens qui y vivent.

Le projet Je porte propose une série de sculptures de bois inspirées d’instruments traditionnellement conçus pour porter des charges. Lors de diverses résidences de création, l’artiste a porté à son tour ces objets en réalisant une série de performances déambulatoires. En conservant la fonctionnalité originale de ces outils, mais en épurant leur design pour mettre en valeur leurs qualités sculpturales, il propose une installation qui rassemble ces objets porteurs, des matières premières cueillies in situ ainsi que les séquences vidéo témoignant de ses performances.

«J’essaie d’amener les objets que je crée le plus proche du corps au lieu de les déposer sur un socle, a-t-il indiqué. Avant de faire le montage final, je vais déambuler dans des endroits de Ville-Marie qui me parlent, des endroits que les gens pourront reconnaître. Des images vidéo seront créées et seront par la suite projetées dans la salle. La part du hasard des rencontres est très importante ici.»

Ces nouvelles expositions du Centre d’exposition du Rift seront présentées du 25 novembre au 14 janvier 2023. Le vernissage se tiendra le vendredi 25 novembre à 17h, en présence des artistes.