Que l’électricité soit, à Kitcisakik !

  • Publié le 2 mai 2022 (Mis à jour le 29 avr. 2025)
  • Lecture : 3 minutes
Pierre-Olivier Poulin

PREMIÈRES NATIONS – Ils auront attendu des décennies, mais la patience des citoyens de Kitcisakik est presque terminée dans le dossier de l’électrification de la communauté. Hydro-Québec a annoncé, lundi matin, que le territoire allait  bientôt commencer le raccordement aux services de la société d’État.

Ayant fonctionné au gaz et au bois pour éclairer et se chauffer, le territoire anichinabé situé le long de la route 117 pourra désormais fonctionner à l’électricité d’ici trois ans. Le projet «Aminiki Ickote» prévoit un raccordement de 70 kilomètres entre le site du Réservoir-Dozois et le poste d’Hydro-Québec de Louvicourt. Le tracé reste encore à définir, mais il y aurait toujours une possibilité qu’il longe la Route transcanadienne.

La construction du réseau local permettra d’alimenter les bâtiments publics, ainsi que les résidences de Kitcisakik. Des études techniques et environnementales débuteront cet été, pour une période de 12 à 15 mois. Par la suite, la construction de la ligne triphasée devrait durer entre 12 et 24 mois, pour une mise en service en 2025.

Le point principal qui a fait en sorte que le dossier ne s’est pas réglé plus tôt, la possible relocalisation de la communauté ne sera pas un problème pour accomplir l’électrification.

«Le projet de relocalisation du village est en cours depuis plusieurs années. C’est pour cela que je saluais l’apport d’Hydro-Québec et de sa PDG, Sophie Brochu. Il y aura une autre phase lorsque la communauté sera installée selon ses volontés. On n’attend plus que le choix soit fait. La décision a été d’électrifier le site actuel», a expliqué le ministre responsable des Affaires autochtones et député de Vachon, Ian Lafrenière.

De son côté, Mme Brochu souhaite y aller au rythme de la communauté dans les études techniques.

«Quand on va se mettre en œuvre pour construire la ligne, on va y aller le plus rondement possible. C’est pour ça qu’on vise l'année 2025. C’est loin, mais il faut quand même faire les travaux, et on va tenter de les faire le plus rapidement possible. Il faut comprendre que nous n’aurons pas l’électricité dans six mois», de dire la PDG d’Hydro-Québec.

La licorne abitibienne

Même si le fait de parler d’électrification d’une communauté québécoise représente un archaïsme de premier ordre en 2022, les dirigeants des Premières Nations se réjouissent de voir que Kitcisakik représente l’un des derniers territoires sans ce besoin de base, au Québec. Du travail reste encore à faire pour trouver un moyen de raccorder les habitations à l’eau potable, mais cette étape de franchie pour l’électricité représente un pas majeur pour les citoyens. Présent parmi la ribambelle d’invités de marque, le chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard, garde quand même les pieds sur terre concernant la situation à cet endroit.

«Près de la moitié des terrains de camping au Québec sont mieux équipés que Kitcisakik, et ils ne sont ouverts que pendant six mois. Les Anichinabés, eux, y vivent là toute l’année. Pour moi, c’était une situation qui était totalement inacceptable. Mme Brochu a fait une énorme promesse lors de notre sommet économique, en novembre dernier. Aujourd’hui, elle remplit ce qu’elle a déclaré», fait savoir le chef.

«Si on se compare avec nos sœurs et nos frères des autres provinces, le Québec s’en tire relativement bien sur le plan des infrastructures. Les communautés ne sont pas encore tout à fait à point, mais ce n’est pas loin quant il est question de l’eau potable», ajoute M. Picard.

Sans révéler les coûts exacts de cette opération, Hydro-Québec a assuré qu’elle absorbera la totalité de la facture.

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