Transport aérien régional : une politique à repenser, selon l’Opposition

  • Publié le 11 oct. 2023 (Mis à jour le 29 avr. 2025)
  • Lecture : 2 minutes
Michel Ducas

Sans tambour, ni trompette, le gouvernement caquiste a réduit la semaine dernière de 30% son Programme d’accès aérien aux régions (PAAR).  Conçu en pleine pandémie pour stimuler le tourisme dans les régions éloignées de Montréal et Québec, le programme était mal adapté et doit être repensé au lieu d’être coupé, selon l’Opposition et certains intervenants régionaux.

Après avoir écoulé seulement la moitié de ses quelque 90 000 billets à 500$, le gouvernement a décidé de réduire à 67 000 le nombre de billets disponibles.  Une décision prise « en catimini, sans avertir personne », déplore le député péquiste des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau.  « Même les membres du comité permanent sur le transport aérien régional ont été mis devant le fait accompli. Ils n’ont pas été consultés à ce sujet.  À quoi sert donc ce comité alors? » 

Joël Arseneau se montre sarcastique devant ce qu’il qualifie d’échec du PAAR.  « C’est un programme qui a été tout simplement mal conçu, estime le député.  Quand François Bonnardel a annoncé la mise sur pied de ce programme, en 2022, il disait qu’il allait révolutionner le transport aérien régional.  La vérité, c’est que ce programme visait la clientèle en milieu urbain qui voulait se diriger en région.  Ce n’est pas la bonne cible. »  

Le milieu des affaires perplexe 

Du côté de la Chambre de commerce de Val-d’Or, on estime, tout comme l’affirme le PQ, que le programme est mal adapté, et qu’il devrait être bonifié.  « Le gouvernement devrait revenir à la case départ, croit la présidente de la CCVD, Valérie Gourde.  On comprend qu’à l’origine, le PAAR visait à stimuler le tourisme dans les régions, en amenant les gens de Montréal et Québec vers les régions comme l’Abitibi-Témiscamingue.  Mais présentement, le gouvernement a l’occasion d’aider à développer davantage l’économie des régions, en ouvrant le programme aux PME. » 

Autre reproche que font le PQ et la Chambre au PAAR :  les liaisons passent obligatoirement par Montréal, St-Hubert ou Québec.  « Un voyageur qui va, par exemple, de la Gaspésie à l’Abitibi doit acheter deux billets, explique Joël Arseneau.  Sans compter que les liaisons ne sont pas toujours synchronisées, cela fait que plusieurs préfèrent voyager par voie terrestre. » 

« Le service doit être mieux adapté, renchérit Valérie Gourde.  En plus des liaisons qui passent par Montréal et Québec, les voyageurs sont souvent à la merci des annulations de dernière minute.  Le service doit non seulement être amélioré, il doit être repensé. » 

De la promotion 

Outre les considérations pratiques, tant Mme Gourde que M. Arseneau sont d’avis que le PAAR aurait besoin davantage de promotion.  « C’est un programme méconnu, estime le député péquiste.  Il faut travailler à la fois sur la demande et sur l’offre de ce programme. » « Ce programme est un premier pas vers l’accès accru à nos régions, mais il est trop restrictif, croit la présidente de la CCVD.  C’est un programme sous-utilisé qui devrait être bonifié au lieu d’être coupé. » 

Joël Arseneau pense aussi que plusieurs personnes qui en ont vraiment besoin pourraient profiter de ces billets à 500$.  C’est le cas, par exemple, des organismes sans but lucratif et communautaires, qui doivent souvent se déplacer pour des colloques.    Quant à Valérie Gourde, elle estime aussi que les aéroports de la région pourraient profiter davantage de cette manne.  « Ce sont des infrastructures importantes pour notre vitalité économique », rappelle-t-elle. 

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