Un exploit en solitaire extrêmement rare pour Patrick Bernier

  • Publié le 2 févr. 2024 (Mis à jour le 23 mai 2025)
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Pierre-Olivier Poulin

SKI DE FOND – Patrick Bernier a rejoint un club sélect dans l’histoire de l’humanité. Fondeur émérite, l’homme d’Amos est récemment devenu le deuxième humain à traverser la côte de l’Antarctique pour se rendre au pôle Sud en complète autonomie et sans ravitaillement. Un périple solitaire qui a duré 58 jours.  

Au terme d’un trajet d’environ 1 400 kilomètres en ski de fond, l’Abitibien a franchi «la ligne d’arrivée», le 16 janvier dernier, en après-midi (heure du Québec). En plus d’être seulement le second à réussir cette expédition complètement seul, il s’est rendu à destination deux jours plus rapidement que le fondeur norvégien qui avait été le premier à réussir ce voyage. 

Ce dernier était parti en trombe, avant de ralentir au fur et à mesure des jours. Quant à l’Abitibien, il a démontré plus de constance en plus d’avoir mieux géré son énergie sur le long terme. 

Skiant entre 20 et 25 kilomètres par jour, M. Bernier devait aussi traîner son équipement et un traîneau totalisant des centaines de livres. À peine revenu chez lui, le corps était déjà en mode repos intensif. Quant au mental, ça devra prendre encore un bout de temps avant de comprendre totalement l’importance de cette réussite athlétique. 

«Sur papier, je savais que c’était vraiment ambitieux. Dès le jour 1, quand tu débarques sur la côte de l’Antarctique, tu constates que c’est encore plus gros que tu pensais. Quand tu le vis au jour le jour et que tu as le bon état d’esprit, c’est différent. Tu acceptes d’être là et tu es en mode survie» raconte le sportif. 

«À un kilomètre du pôle, je réalisais que j’avais réussi l’expédition, mais c’était flou dans ma tête, et ce l’est encore un peu. La poussière doit encore prendre le temps de retomber. C’est un rêve d’enfant», lance-t-il. 

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La solitude et l’horizon lointain composaient le quotidien du fondeur.

Un échec avec coûts 

En plus de devoir mettre son corps dans des conditions hors de la zone de confort, un échec aurait eu des conséquences financières très lourdes pour le randonneur de l’extrême. 

Chaque soir, celui-ci devait être rigoureux dans ses communications pour assurer que tout allait bien et qu’il était prêt à reprendre le tout, le lendemain.  

«Mon appel était toujours à 20h10. Si je ne l’avais pas fait pas et si je n’avais pris le temps de parler à une personne référence, comme ma conjointe ou un ami, ils auraient préparé un avion et une équipe de recherche. Si on avait retrouvé ma tente et constaté que j’écoutais juste de la musique, je me serais exposé à une facture salée dans les six chiffres. C’était assez stressant, donc je me mettais toujours une alarme pour ne pas oublier de donner des nouvelles quotidiennement », décrit Patrick Bernier. 

La partie sans ravitaillement devait être aussi bien rôdée. Étant à quatre heures de vol de la route principale qui passe par le camp de base, le trajet de Patrick Bernier n’était pas atteignable par les ravitaillements en avion.  

«Il y a des avions qui transportent du matériel au pôle Sud, donc il y a un accès facile à du ravitaillement ou à un sauvetage. J’étais complètement sur une autre pointe de tarte, si on peut illustrer ça comme ça. La possibilité de ravitaillement était nulle. Sinon, le prix est exorbitant. Encore une fois, c’est dans les six chiffres avancés» illustre-t-il. 

Parmi les autres défis vécus par le fondeur lors de son épopée : la baisse drastique du niveau d’oxygène. Habitué à monter les plus hautes montagnes du monde, il a dû quand même faire une adaptation solide. Situé à 2 800 mètres d’altitude, la diminution du niveau d’oxygène équivalait à une hauteur d’entre 3000 à 4000 mètres, étant donné qu’il était situé à l’extrémité de l’hémisphère Sud.  

Pour son prochain objectif, Patrick Bernier a déjà de potentielles idées, mais rien sur la planche à dessin. Toutefois, il confirme qu’il peut toujours avoir plus. 

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