Nin à l’UNESCO, un pas de plus vers la reconnaissance de soi

  • Publié le 22 avr. 2022 (Mis à jour le 23 mai 2025)
  • Lecture : 3 minutes
Lucie Charest

Richard Kistabish a foulé les parquets de l’UNESCO le 21 avril lors du lancement de l’exposition Nin – Je suis – I am. Joint à Paris quelques heures après l’événement, il nous a parlé d’une expérience de reconnaissance de la voix de son peuple.

M. Kistabish, président de Minwashi, a décrit son sentiment comme un pas de plus dans la reconnaissance de la culture anicinabe. Et ce, malgré le contraste déchirant que cette exposition, entre les murs du gigantesque édifice de l’UNESCO à Paris, dresse face à la récente mise au jour des horreurs vécues dans les pensionnats autochtones.

«Ce qu’ils ont fait pour détruire notre culture, nous, nous le savions, a mis en perspective Richard Kistabish. Nous, nous étions au courant, nous l’avons vécu. Nous avons marché vers la guérison, pour pouvoir exprimer qui nous sommes. Maintenant que nous savons qui nous sommes, nous pouvons le partager. Nous pouvons mettre de la joie dans la démarche de la guérison en exposant aujourd’hui ce qui nous avait été pris, en le partageant. Avec la revitalisation de la langue, de la redécouverte de notre culture, c’est la réappropriation de notre joie. Cette exposition à l’UNESCO, c’est un autre pas dans ce cheminement, dans notre joie de vivre.»

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L’exposition Nin – Je suis – I am se tient présentement au siège social de l’UNESCO à paris.

L’exposition

Nin est une exposition nomade conçue afin de rendre tangible la perception du monde inhérente à la langue anicinabe, Nin suscite l’intérêt et la fierté des Anicinabek envers leur identité et leur héritage ancestral. Cette exposition est composée de cinq zones thématiques qui permettront aux visiteurs d’aborder certains aspects en lien avec l’histoire de leurs ancêtres, les Anicinabek, leur relation au territoire et au monde à travers la langue, l’anicinabemowin, qui constitue le pilier de la transmission des savoirs.

Les cinq zones regroupent des éléments liés à Je suis territoire, Jesuis équilibre, Je suis ancestral, Je suis Anicinabemowin et nous sommes Anacinabek.

Karine Berthiaume a assumé la direction artistique de cette exposition produite par Minwashin et dont le processus de réalisation s’est échelonné sur trois ans.

«Avec la revitalisation de la langue, de la redécouverte de notre culture, c’est la réappropriation de notre joie. Cette exposition à l’UNESCO, c’est un autre pas dans ce cheminement, dans notre joie de vivre»

 – Richard Kistabish

L’UNESCO, une boîte à surprises

Fait intéressant, pour Richard Kistabish, cette aventure de présenter l’exposition à l’UNESCO semblait relever de l’utopie. À titre de président de Minwashin, il a toutefois choisi de demeurer ouvert et de laisser sa directrice générale, Caroline Limire, et le personnel entamer les procédures pour réaliser de cprjet.

«Vous savez, l’UNESCO, c’est comme une boîte à surprise, a-t-il relaté. À un moment, on apprend que le projet est accepté pour le 22 avril. On trouve le financement pour s’y rendre.»

Malheureusement, des imprévus ont contraint l’UNESCO à reporter à plus tard l’accueil de Nin – Je suis – I am. «Comme nos partenaires financiers s’étaient déjà engagés, que l’UNESCO est une boîte à surprises, ils sont revenus sur leur décision et tout s’est déroulé comme prévu, a conclu Richard Kistabish. Aujourd’hui, nous sommes là à Paris, les huit membres de notre délégation à exposer notre culture au monde.»

Après avoir habité les murs de l’UNESCO, l’exposition itinérante s’arrêtera à la Galerie du Rift à Ville-Marie pour l’été.

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Caroline Lemire et Richard Kistabish la veille du vernissage de l’exposition au siège social de l’UNESCO à Paris.

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